jeudi 19 septembre 2019

Fessées punitives (21)


Bérengère voulait nous voir. De toute urgence.
– Qu’est-ce qu’il se passe ?
Elle était aux quatre cents coups. Et avait de toute évidence pleuré.
– Je suis conne ! Non, mais qu’est-ce que je peux être conne quand je m’y mets !
– Si tu nous expliquais au lieu de te lamenter ?
– Je me suis fait gauler. Et en beauté. Sur le fait il m’a prise. J’étais au lit avec un mec. Va nier, toi, après ça !
– On t’avait dit de faire gaffe. On te l’avait pas dit ?
– Je sais, oui, mais bon… Je croyais, moi, j’étais sûre qu’il préférait rien voir. Qu’il en avait pris son parti. Oui, ben, t’as qu’à y croire ! Comment ils peuvent être sournois, les types, n’empêche, quand ils s’y mettent ! Et hypocrites d’une force !
– Il a réagi comment ?
– À ton avis ? Hyper mal ! Il me quitte.
– Oh, mais il y a peut-être moyen de…
– De rien du tout. Il a embarqué ses affaires et il est parti s’installer chez sa sœur.
– Ah !
– Et la fessée ? Tu y as pensé ? Tu lui en as parlé ?
– Vous pensez bien que oui ! Il a rien voulu entendre. Il a dit que ça y avait jamais rien fait. Et qu’il y avait aucune espèce de raison pour que ça se mette à marcher comme ça, d’un coup, comme par enchantement. Non, cette fois, c’est cuit. Et bien cuit. Il s’est montré on ne peut plus clair.
– Et si on allait lui parler ?
– Vous ? Je crois pas que ça serve à grand-chose. Remonté comme il est.
– On peut toujours essayer.
– Oh, si vous voulez ! Au point où j’en suis n’importe comment.

On a d’abord envisagé d’y aller toutes les trois. En force. Mais, à la réflexion, ce n’était pas forcément une bonne idée.
– Il risque de se sentir agressé. Il va se braquer.
Et on a décidé de lui envoyer Océane.
– Elle est de son âge, Océane. Et puis, elle est diplomate. Elle saura comment le prendre.

Elle n’est revenue que deux heures plus tard.
– Alors ?
– Oh, ben alors, ça a pas été sans mal. Mais ça devrait être bon.
– Ça devrait être ou ça l’est ?
– Ça l’est. À condition qu’il y ait fessée, évidemment.
– Oui, ben ça, fallait s’y attendre.
– Et que ce soit Valentin qui la lui donne.
– Valentin ? Pourquoi Valentin ?
– Je sais pas, mais il a énormément insisté là-dessus.
– Ça l’excite, faut croire…
– Quel salaud ! Non, mais quel salaud ! Et moi qui croyais qu’il supporterait pas de me voir fessée par un autre !
– On connaît jamais vraiment un mec.
– Surtout quand c’est le sien !
– Oui, oh, faut pas se faire d’illusions, moi, je crois ! Ils sont tous plus ou moins copie conforme en fait.
– J’ai la trouille, les filles ! Vous pouvez pas savoir comment j’ai la trouille. Jamais je vais arriver à supporter. J’aurai bien trop honte. Et puis il tape fort en plus, Valentin.
– Faudrait savoir ce que tu veux !
– Je veux pas qu’il me quitte, Clément. Je veux pas.
– Eh bien alors !

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