lundi 16 septembre 2019

Escapade (2)



Tableau de Jos Vital Branco Nalhoa

Il m’a posé une main sur les fesses. Par dessus ma jupe d’uniforme. J’ai frissonné. Je me suis crispée. Il en a saisi le rebord, l’a lentement relevée à mi-cuisses. D’instinct, j’ai mis mes mains. Pour retenir. Pour l’empêcher d’aller plus haut.
– Allons ! Allons ! Tu ne préfères quand même pas la prison ?
J’ai hurlé.
– Oh, non ! Non !
– Eh bien alors !
Et j’ai retiré mes mains.
– Eh ben voilà ! Tu vois quand tu veux !
Il a remonté ma jupe haut sur les reins.
– Jolie perspective !
Il a eu un petit rire.
– Très jolie perspective !
Il a introduit ses doigts sous l’élastique de ma culotte. Il a commencé à la descendre. Doucement. Tout doucement. Je me suis mordu la lèvre.
– Soulève-toi !
Pour la laisser passer.
J’ai discrètement soupiré, mais je l’ai fait. Pas la prison !
– Plus haut !
J’ai obéi.
Et il l’a fait glisser. Jusque sur les cuisses.
– Tu as vraiment un très beau cul !
Il y a posé une main.
– J’espère au moins qu’il l’apprécie à sa juste valeur, ton petit ami…
L’y a installée.
– En tout cas, il n’en profitera pas ce soir. Je le plains, le pauvre ! Si, c’est vrai, hein ! Je le plains vraiment. C’est cruel de le priver d’un plaisir comme celui-là ! Et de t’en priver, toi, par la même occasion.
Il a changé de fesse.
– Bon, mais je suis pas un si mauvais bougre que ça, tu sais, malgré les apparences. Tu as très envie de le voir, hein ?
Et comment ! Seulement…
– Eh bien, vas-y !
– Hein, mais…
Il a remonté vaille que vaille ma culotte, rabattu ma jupe, m’a remise sur pieds.
– Vas-y !
– Oh, merci ! Merci.
– Mais, au retour, tu ne couperas pas à la fessée. Chose promise, chose due.
Et il m’a expédiée dehors d’une petite claque sur les fesses.

J’ai couru. Couru à perdre haleine. J’allais le voir ! J’étais heureuse. Tellement ! J’allais le voir ! Une fessée ? Tant pis ! Ça ne comptait pas. Ça ne comptait plus. J’allais le voir !
À moins que… Et s’il était parti ? S’il ne m’avait pas attendue ? J’ai eu un instant de panique. Vite. Vite. Plus vite.
Il était là. Sous le grand chêne.
Je me suis jetée dans ses bras.
Son corps d’homme. Son désir contre moi. Et j’ai été nue pour lui.
Mon plaisir. Son plaisir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire