Elle savait, Océane. Il lui avait dit, Valentin. Elle savait ce
qu’ils avaient envisagé comme solution.
– Ah !
Et c’est quoi ?
– Un
tour de rôle.
– Comment
ça ?
– Ben,
désormais, quand on en aura mérité une, c’est pas celui avec qui
on est en couple qui la nous la donnera, mais l’un des trois
autres. Devant eux tous, ça aura lieu. Et devant nous toutes. Pour
que ça porte plus.
– Et
c’est qui qu’a eu une idée pareille ?
– Alors
ça ! Oh, mais à mon avis ça vient ou de ton Julien ou de
l’Étienne d’Émilie. Parce que Valentin ou Clément, je les vois
vraiment pas dans le rôle. Ce qui les empêchera pas de profiter
tant et plus de l’aubaine. En tout cas, je sais pas toi, mais moi,
c’est une perspective qui va me faire me tenir à carreau. Et
comment !
Moi
aussi. Évidemment que moi aussi. Parce que quelle humiliation ce
serait que de me faire claquer le derrière par des gamins qui
avaient à peine la moitié de mon âge ! Quant à Étienne, ce
serait pire. Mille fois pire. Il avait une telle façon de me faire
me sentir coupable. Rien qu’en me regardant. Ou son ton en me
parlant. Et ses mots. Alors s’il devait me punir…
Émilie
aussi, elle savait. Elle avait même des informations
complémentaires.
– Ce
qu’ils envisagent, c’est ou bien de tirer au sort ou bien de
constituer des binômes. Ils sont pas encore trop décidés.
– Des
binômes ?
– Oui.
Par exemple, Valentin te corrigerait chaque fois que nécessaire. Et
Julien corrigerait Océane. Mais ce n’est qu’un exemple.
– Ils
sont trop quand même, dans leur genre. Parce qu’on aurait
peut-être notre mot à dire, non, vous croyez pas ?
Elle
croyait pas, Océane, non.
– J’en
passerai par où il veut. Parce que j’ai pas du tout envie qu’il
mette un terme, nous deux. Mais alors là, pas du tout. Et puis c’est
pour mon bien : faut absolument que j’arrive à me débarrasser
de cette sale habitude. Alors si ça doit être plus efficace comme
ça !
Émilie
était de son avis.
– Moi,
ce que je vois, c’est que si on est pas sans arrêt derrière moi,
je suis incapable d’y arriver. Et il y a que les fessées qui y
font. Après, que ce soit Paul, Jacques, Pierre ou André qui me la
donne, ça m’est un peu égal. Enfin non. Non. Ça m’est pas
complètement égal. Parce que ce sera bien plus vexant, quelqu’un
d’autre.
Quant
à Bérengère, avec cette nouvelle donne, elle était un peu plus
convaincue encore qu’elle y échapperait.
– Parce
que déjà, m’en mettre une devant du monde, pour lui c’était
tout juste pas possible, mais en plus que ce soit quelqu’un d’autre
qui me le fasse, alors là ! Non. Non. Je suis bien tranquille…
Ce
qu’elle se demandait par contre, c’est laquelle d’entre nous
trois il serait amené à fesser.
– Parce
que vous, vous allez y avoir droit, c’est obligé.
On
s’est récriées. Ah, mais non ! Non ! Pas du tout. On
avait bien l’intention de faire en sorte que ça n’arrive plus.
Elle
a eu un petit sourire en coin.
– Sauf
que vous replongerez. Ça mettra le temps que ça mettra, mais un
jour ou l’autre vous replongerez, c’est obligé. Et vous le savez
très bien.
– T’es
encourageante, toi, dis donc !
– Mais
non, mais ça sert à rien de se voiler la face.
Ce
qu’elle se demandait aussi, c’est laquelle d’entre nous il
aurait préféré que le sort lui attribue.
Elle
lui avait même posé la question.
– Il
a éludé, vous pensez bien ! Il a pas envie que je sache. Mais
j’ai quand même ma petite idée.
Qui
était ?
Elle
a levé les yeux sur moi.
– Lucile…
– Moi !
Ben, voyons !
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