Dessin
de N.Carman
J’ai
sonné. Une première fois. Une deuxième fois. Une troisième.
Elle
a enfin ouvert.
– Eh
bien, Ninette, aviez-vous donc résolu de me laisser dehors ?
Elle
était écarlate, échevelée, la coiffe de travers. Et l’allure
fautive.
– Oh,
non ! Mais Madame n’attendait pas Mademoiselle si tôt. Elle
est sortie.
– Et
vous en profitiez pour recevoir quelque amoureux.
Elle
a pris un air horrifié.
– Oh,
non ! Non ! Je puis jurer à Mademoiselle…
– Vous
mentez mal, Ninette. Très mal. Tout, dans votre tenue et dans votre
attitude proclame haut et fort que j’ai interrompu vos ébats. Oh,
mais nous l’allons trouver, ce galant. Nous l’allons trouver.
Prenez mon bagage et suivez-moi !
J’ai
parcouru les pièces, une à une.
C’est
dans la chambre de ma sœur que la joute avait eu lieu. Le lit était
défait, la fenêtre ouverte. À l’évidence, le maraud venait de
s’enfuir par là en oubliant, dans sa précipitation, sa casquette
sur une chaise.
Je
la lui ai lancée au visage.
– Eh
bien, aurez-vous encore le front de nier ?
Elle
a gardé le silence, tête basse, les yeux rivés au sol.
– Que
va faire Mademoiselle ?
– Et
que voulez-vous donc que je fasse ? Prévenir bien évidemment
ma sœur qu’en son absence vous batifolez dans son lit avec vos
amants.
– Mais
elle va me renvoyer !
– Assurément…
– Je
supplie Mademoiselle de n’en rien faire.
– Je
ne saurais y consentir. La faute que vous avez commise est d’une
extrême gravité.
– Alors
punissez-moi ! Punissez-moi, je vous en conjure. Mais gardez-moi
le secret.
– Vous
punir, Ninette ? Et comment donc ?
– Comme
vous voudrez. Comme il vous plaira.
– Une
fessée alors…
– Si
Mademoiselle estime que je l’ai méritée…
– Vous
l’avez amplement méritée. Reconnaissez-le au moins !
– Oui.
– Très
bien. Alors venez là ! Là… Près de la table. Et
penchez-vous !
Elle
l’a fait. De bonne grâce. J’ai relevé la robe, baissé la
culotte. Et poussé un long grognement de satisfaction.
– Hum !
Que voilà une croupe comme je les aime ! Dodue à souhait.
Rebondie que c’en est un plaisir. Et d’une blancheur d’albâtre.
Ah, il doit se régaler, votre amoureux !
Et
j’ai lancé une première claque. Qui l’a fait sursauter.
– Ah,
c’est excitant, hein, de forniquer dans le lit de sa maîtresse !
Une
deuxième. Une troisième.
– On
y éprouve des sensations d’une intensité ! C’est l’extase.
Le bonheur absolu. Non ?
Une
dizaine. En pluie. En rafale.
– Mais
si ! Bien sûr que si ! Vous avez planté furieusement vos
ongles, de plaisir, dans les chairs de votre partenaire. Et crié
comme une perdue. Ce que vous allez recommencer à faire. Et sans
tarder.
Et
j’ai tapé. Fort. Débondé. Libéré. À plein régime.
Elle
a hululé. Piaillé.
– Ah,
ben voilà ! J’aime. Beaucoup. Infiniment. Encore ?
Allez, encore !
Feulé.
Beuglé.
– Vous
savez que avez une voix ravissante quand vous la laissez pleinement
s’exprimer. Et que votre croupe est maintenant d’un rouge profond
du plus bel effet. Comme sans doute votre petite frimousse. Faites
voir… Ah, si, si ! Faites voir ! Effectivement, oui.
C’est ravissant. Ah, on a passé un excellent moment toutes les
deux, hein ! Oh, mais on recommencera. Bientôt. Très bientôt.
Je vous le promets. En attendant, allez vite changer les draps de son
lit avant que ma sœur ne rentre…
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