Dessin
de Louis Malteste
Je
passe de plus en plus souvent la nuit chez Cordelia.
Gaëtan,
son « petit » frère – il a vingt ans –
également.
– Tu
parles ! Dès qu’il sait que tu vas venir, il rapplique.
Et
pour cause. La porte de la salle de bains, chez elle, ne clenche pas.
– Il
faudrait que je fasse changer la serrure. Mais tu sais ce que c’est…
On diffère. Le temps passe. Et ça reste en l’état.
Il y
en a un en tout cas qui ne s’en plaint pas. Pas du tout. Une
véritable aubaine. Parce que si, bien entendu, je pousse
consciencieusement la porte au maximum derrière moi quand je vais me
doucher, il lui suffit de la décaler, discrètement, d’un
centimètre ou deux pour avoir une vue imprenable sur mon anatomie.
Et il ne s’en prive pas. Il ne s’en lasse pas non plus. Il est
toujours là, systématiquement là, dans le couloir, fidèle au
poste.
Comment
je le sais ? Oh, c’est simple. Dans la cuisine, après, il a
les yeux tellement brillants, les joues tellement enflammées, les
mains tellement tremblantes qu’il ne peut pas y avoir le moindre
doute sur l’occupation à laquelle il vient de se livrer.
Ça
amuse beaucoup Cordelia qui joue parfois, de temps à autre, à lui
tomber inopinément dessus.
– Tu
verrais comment il bat en retraite, tout penaud, la queue entre les
jambes… Enfin, ça, non. Non. Elle pointe plutôt résolument en
l’air, sa queue.
Et
c’est, entre nous, un sujet inépuisable de plaisanteries.
Elle
me menace du doigt.
– C’est
pas gentil de mettre mon frère dans des états pareils, le pauvre !
– Comme
si j’y pouvais quelque chose !
– Oui,
oh, alors là, je suis bien tranquille que tu dois lui offrir
complaisamment de quoi se rincer l’œil tant et plus. Et même les
deux.
– Mais
non, oh, tu me connais !
– C’est
justement ! Je te connais.
À
la Pentecôte, je suis restée chez elle pendant trois nuits
consécutives. Gaëtan aussi.
– Mais
il a pas une copine ?
– Si !
Mais il a aussi une sœur. Du moins quand t’es là. Tu devrais
avoir honte d’ailleurs…
– Mais…
– Ah,
si, si ! Un si gentil petit couple qui part à vau-l’eau à
cause de toi… T’en as conscience, j’espère ! Même pas !
Non, ce que tu mériterais, tiens, c’est une bonne fessée… Qui
te remette les idées en place.
– Si
tu me prends par les sentiments…
– Je
vais te la donner d’ailleurs. Et celle-là, je peux te dire que tu
vas t’en souvenir.
* *
*
– Ouche !
T’as pas fait semblant, dis donc !
– Quand
c’est mérité…
– Je
vais l’avoir rouge un moment.
– Ça !
Mais j’en connais un à qui ça va beaucoup plaire.
– Ah,
parce que…
– Il
sera là ce soir, oui. Et donc aussi demain matin. Tu vas rester,
j’imagine ?
Je
suis restée. Évidemment que je suis restée. Je me suis même
éternisée dans la salle de bains, les fesses tournées vers la
porte. Qu’il ait le temps d’en profiter tout son saoul.
Il a
brusquement surgi, l’air faussement surpris.
– Oh,
pardon ! Je croyais que… Enfin, je pensais…
Que
la place était libre ? Ben, voyons !
Il
s’est attardé quelques instants, les yeux fixés sur mon
arrière-train, a cru bon, pour gagner du temps, de se confondre en
excuses.
– Je
savais pas… Désolé…
Et
il est reparti comme il était venu.
Quel
idiot ! Non mais quel idiot !
Quel
idiot, oui !
Et,
une fois qu’ils ont été partis, Cordelia et lui…
– La
corvée du repas dominical chez les parents. Mais reste si tu veux.
T’as les clefs n’importe comment.
Je
suis retournée habiter la salle de bains. Je me suis longuement
prélassée sous la douche. Avant de le faire entrer.
– Oh,
pardon !
Mais
il ne repart pas. Au contraire. Il s’approche. Tout près. Encore
plus près. À me les toucher. L’air stupéfait.
– Mais
qu’est-ce qu’il vous est arrivé ?
– Rien.
Rien.
– Mais
si ! On vous a flanqué une fessée. Ah, si, si ! Et une
bonne. Qui c’est qui vous l’a mis dans un état pareil ?
Je
ne réponds pas. Il insiste.
– Pourquoi
vous voulez pas le dire ? Parce que vous avez honte, c’est
ça ? En tout cas comment vous aviez dû le mécontenter le
type ! Pour qu’il vous le tambourine comme ça…
Il
me l’effleure. Je ne me dérobe pas. Il en suit les contours.
Recommence encore et encore. Il malaxe. Il pétrit. C’est
douloureux. Un peu. C’est agréable. Très. Je m’abandonne. Il se
faufile entre mes fesses. Il explore. Il m’envahit. Je
m’agenouille. Je lui tends mon cul. Il m’emplit. Il se déverse
en moi. Je geins. Je gémis. Je crie mon bonheur. À pleins poumons.
Lui aussi mériterait bien une fessée, ce sacré Gaëtan xD
RépondreSupprimerEt alors, vu que les deux coquines sont déjà entrées en matière...
En effet! et sans doute que cela ne lui déplairait pas, tout compte fait.
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