lundi 3 février 2014

Le Centre (55)



Je la regardais aller et venir… Esquisser, parfois, une grimace en s’asseyant… Fessée… Il la fessait… Je savais… Et elle ne savait pas que je savais… Il me racontait… Complaisamment… Je savais… Quand ça avait eu lieu… « Hier soir encore, oui… Une trentaine de coups… Et je peux vous dire qu’elle l’a senti passer ! » Je savais aussi pourquoi… « Le serveur… À la pizzeria… Là où elle déjeune à midi… Elle l’allume… Elle l’allume d’une façon éhontée… Elle m’a tout avoué… »

Elle avouait beaucoup… Elle s’accusait beaucoup… Mêlant allègrement, le vrai au faux, le réel à l’imaginaire… La moindre étourderie, dans son travail, prenait des proportions gigantesques, devenait une erreur monumentale aux conséquences incalculables… Dont il ne manquait évidemment pas de la punir comme elle le méritait… Prétendait le mériter…

C’est arrivé un matin qu’elle revenait des archives, portant, à bout de bras, une impressionnante pile de dossiers… Elle a malencontreusement trébuché sur la petite marche à l’entrée du bureau et lâché d’instinct, pour rétablir un équilibre compromis, son précieux chargement dont le contenu est allé se disperser au hasard aux quatre coins de la pièce…
– Je l’ai pas fait exprès
– J’espère bien… Manquerait plus que ça !
– C’est la marche…
– Oui, mais enfin… Elle date pas de cette nuit la marche… Vous le savez qu’elle est là…
– Je suis désolée…
– Ah, vous pouvez… Vous pouvez… La matinée maintenant on va perdre à remettre tout ça en ordre…
– Vraiment désolée…
Je l’ai regardée s’accroupir, commencé à rassembler, à quatre pattes, vaille que vaille, les feuillets éparpillés…
– Il y a vraiment des fessées qui se perdent…
Elle n’a pas relevé la tête…

– Il s’est passé quoi hier au juste ?
– Hier ?
– Oui… C’est quoi cette histoire de dossiers mélangés ?
– Ah ! Oh, rien ! Elle a raté une marche…
– Et s’est étalée de tout son long… Oui… Elle m’a raconté… Et vous lui avez flanqué une mémorable fessée du coup…
– Moi ? Mais jamais de la vie ! Je l’en ai menacée, oui, mais de là à…
– C’est pas ce qu’elle m’a dit…
– Je vous assure…
– Oh, mais je vous crois… Je vous crois… Elle a souvent tendance à prendre ses désirs pour des réalités… Bon, mais je sais ce qu’il me reste à faire… Vous avez quelque chose de prévu demain soir ?
– Demain ? Non…
– Alors vous êtes mon invité… Mais motus et bouche cousue… Qu’elle ait la surprise…

– Lui!
Elle a rougi… S’est troublée…
– Lui, oui… Ça te fait pas plaisir ?
– Si ! Non… C’est pas ça… Mais « Un ami à moi » t’avais dit…
– Eh ben oui… Oui… C’est un ami à moi… Pourquoi ? Ça t’ennuie ?
– Oh, non ! Non… Bien sûr que non…

Au dessert il a repoussé son assiette…
– Il y a quand même un point que j’aimerais qu’on éclaircisse ensemble… Qu’est-ce tu disais, ma chérie ? Qu’il t’avait donné une fessée… C’est bien ça ?
– Oui… Non… C’est-à-dire…
– Tu l’as dit ou tu l’as pas dit ?
– Je l’ai dit, oui…
– Il l’a fait ou il l’a pas fait ?
– Il l’a pas fait…
– Donc tu as menti…
Elle a baissé la tête…
– Réponds ! Tu as menti, oui ou non ?
– J’ai menti…
– Parfait… Tu connais le tarif ?
– Oui…
– Eh bien allez alors ! Tu te déshabilles… Et tu choisis  l’instrument avec lequel tu vas être punie… À ta convenance…
– Pas maintenant ! Pas devant lui !
– Bien sûr que si ! Allez ! Exécution…

5 commentaires:

  1. How beautiful are the cane stripes on this corporal punishment scene, as drawn by this artist. Yes, this feminine but naughty beauty certainly deserves these painful stripes of the cane.

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    1. Malheureusement je maîtrise très très mal l'anglais… Mais tout le mérite de ces dessins et de leur force d'évocation revient à Waldo…

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  2. Yes, the suspender-belt and stockings that she wears, accent her naked rear most vividly for my sexual and erotic pleasure.

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  3. Moment "émouvant" que cette lecture ! ;)

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    1. J'en suis ravi… Le plaisir d'écrire se nourrit essentiellement du plaisir et des émotions de ceux, mais surtout de celles, qui lisent…

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