– Une voiture… T’entends pas ?
– Non…
– Si ! Il y a un moteur… Ça
s’arrête… Une portière… Je vois rien… Ah, si ! Si ! Hou la la !
C’est ma femme…
– Ta femme ?!
– Je m’en occupe… Je vais régler ça… Mais
tu bouges pas de là, hein, surtout !
– Oui, ben ça j’aurais du mal…
– Irène ! Mais qu’est-ce tu fais
là ?
– Ben, et toi ? Tu devrais pas être
au boulot à cette heure-ci ?
– Si ! Oui… Mais avec la tempête qu’on
s’est tapée avant-hier je me suis dit qu’il faudrait pas que ça ait souffert
ici…
– Et t’as pris des heures, t’as fait 120
kilomètres uniquement pour ça ? C’était pas à deux jours près quand même…
Ça pouvait attendre ce week end, non ?
– Non… Non… Parce qu’imagine qu’avec le
vent des ardoises se soient déplacées… Qu’on ait tout retrouvé inondé… On
aurait eu bonne mine…
– Oh, quand même ! Avec un toit
refait à neuf l’année dernière…
– On sait jamais…
– Bon… ben maintenant que te voilà
rassuré…
– Mais… Et toi ? Qu’est-ce t’es
venue faire ?
– Poser les rideaux… Tu verras qu’elle
aura une autre gueule quand ce sera fait notre petite fermette…
– Les rideaux ?
– Ben oui, les rideaux, oui…
– Ça peut attendre… C’est pas pressé les
rideaux…
– Je suis venue exprès pour ça… Mais
j’ai pas besoin de toi, hein ! Tu peux repartir…
– Non… Non… Je vais t’attendre… Et en
profiter pour faire deux trois bricoles… Tu vas où ?
– Dans la chambre… Je vais commencer par
là…
– T’iras après… Faut d’abord que je
consolide le pied de l’armoire… On va se gêner…
– Mais non ! Elle est grande la
chambre… Et on sera chacun à un bout en plus…
– Attends ! Non… Attends !
– Qu’est-ce que c’est que ça ?
– Je vais t’expliquer…
– Tu vas m’expliquer… Tu vas m’expliquer
quoi ?
– C’est un malentendu…
– Un malentendu ? Je te trouve ici,
alors que tu devrais être au boulot… Tu fais des pieds et des mains pour
m’empêcher d’entrer dans la chambre où je découvre, sur la moquette, une blonde
vaporeuse ligotée de partout… C’est assez clair, non ? Tu veux expliquer
quoi ?
– Oui, mais non… Tu vas rire…
– Ça, ça m’étonnerait…
– Figure-toi qu’on a voulu faire une
blague à Durbon… C’est Martin qui a eu l’idée…
– Ben voyons !
– Si, c’est vrai, hein !
– Ferme-la, va ! Aggrave pas ton
cas… Bon, mais c’est qui elle ? Vous êtes qui ?
– C’est une fille que j’ai trouvée sur
Internet…
– Je t’ai dit de la fermer, toi ! On
réglera nos comptes tout-à-l’heure à la maison… Et je peux te dire que tu seras
pas déçu du voyage… Alors ? Vous êtes qui ?
– Une collègue à lui…
– Je vois… Une collègue qui prend son
pied à se faire attacher… Et fouetter, j’imagine, non ? Eh bien ? Je
vous ai posé une question, il me semble…
– S’il vous plaît… Vous voulez pas me
détacher ?
– Ah, ça non ! Sûrement pas… Vous
allez tout de même pas repartir comme ça… Sans avoir pris votre râclée… Alors
que vous êtes venue tout exprès… Lionel va se faire un plaisir… Hein, Lionel ?
Eh bien vas-y ! Qu’est-ce t’attends ?
– Que je…
– Que tu, oui… Tu vois bien que les
fesses de la Madame n’attendent que ça… Allez, amusez-vous tous les deux… Comme
d’habitude… Vous gênez surtout pas pour moi… Eh bien alors ? Non ?
– C’est que…
– T’assures pas, mon pauvre Lionel… T’assures
vraiment pas… Bon, ben je sens que si je prends pas moi-même les choses en
mains elle va repartir déçue ta collègue… Déçue et frustrée… Amène-la moi !
Là… Parfait ! Vous êtes bien installée ? Parce que ça va durer… Mais vous
allez pas perdre au change, vous allez voir… Parce que là s’agit pas de faire
joujou… J’en ai une vraie, moi, de raison pour vous en coller une… Une sérieuse…
Une de taille… Non ? Vous n’êtes pas de cet avis ? Je suis sûre que
si au fond de vous-même… Et qu’à ma place vous feriez exactement la même chose…
Bon, mais allez ! On baisse cette petite culotte et en route…
– Vous avez apprécié, j’espère ?
Parce que j’ai vraiment fait de mon mieux… Donné tout ce que je pouvais… En
tout cas vous avez une très jolie voix… Surtout quand elle va se percher dans
les aigus comme ça…
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