– J’ai reçu un MP… D’elle…
– C’était couru… Je lui ai dit qu’on
correspondait tous les deux… Alors forcément elle allait t’en envoyer un… En
tout cas elle s’est bien gardée de m’en parler… On ferait ses petits coups en
douce, Madame Boudet ? Bon, mais vas-y ! Lis-moi ça !
– « Oteka, bonjour ! Je viens
seulement de réaliser… Votre pseudo… Je viens seulement de réaliser que c’est
tout simplement la translation d’OTK… Une des positions… Non… LA position que
je préfère quand il s’agit d’offrir mes fesses à une main habile et vigoureuse
qui va s’employer à les réchauffer… En attendant vous savez que vous êtes très
agaçant ? Si, si ! Parce que, dans vos posts sur le forum, vous
procédez systématiquement par allusions, voire même par semi allusions… Vous
laissez entendre, mais vous ne dites jamais… Et c’est terriblement frustrant… C’est quoi ces
expériences qui ont eu tellement compté pour vous… On a envie de savoir… Moi,
en tout cas, j’ai envie de savoir… Et ce ne serait que justice… Parce que je
raconte… Je raconte… Tout… Ou presque… Sans qu’en échange, de votre côté…
Allez, un petit effort, quoi ! Martina… »
– Tu parles qu’elle raconte… Elle
invente, oui… Bon, mais en attendant le poisson est en train de mordre… T’as
répondu ?
– Non… J’attendais d’avoir ton avis…
– Faut répondre… Faut absolument
répondre… Et sans tarder…
– Et je dis quoi ?
– Ce qu’elle a envie d’entendre…
Raconte-lui un truc… Tu vas bien trouver…
– Ça y est !
– Déjà ! T’as pas perdu de temps,
dis donc ! Eh ben vas-y ! Je t’écoute…
– « Martina, bonsoir ! À un
courrier comme le vôtre il n’y a guère d’autre réponse à apporter, en tout cas
dans un premier temps, que de vous faire l’un de ces récits que vous réclamez à
cor et à cri… Alors voilà… Je venais d’être embauché – j’avais tout juste vingt
ans – chez un cuisiniste… Mon rôle consistait à accueillir la clientèle et à
lui « faire l’article »… La secrétaire – une blonde d’une
cinquantaine d’années, très coquette, qui tapait devis et factures dans le
bureau voisin – avait supervisé au début et rassuré le patron : je m’en
tirais fort bien… Il pouvait donc se consacrer exclusivement aux chantiers… Ce
qu’il faisait… Et on ne le voyait réapparaître au magasin que sur le coup de
cinq heures pour s’informer des ventes qui avaient été réalisées, des commandes
qui avaient été passées et des coups de téléphone qui avaient été reçus… La
secrétaire, lui faisait un compte-rendu extrêmement détaillé qu’il ponctuait de
petits grognements d’approbation… « C’est tout ? » C’était tout,
oui… « Et Bérard, Magali ? Vous avez encore oublié d’appeler Bérard… »
« Oh, bon sang, oui… » « Et le devis pour Marivier ? Ça
aussi, vous avez zappé… C’est pas faute, pourtant, de vous l’avoir
rappelé… » « Je suis désolée… » « Il y a des fessées qui se
perdent… Ça fait un moment que je vous le répète, Magali, mais il y a vraiment
des fessées qui se perdent… » Elle baissait les yeux, rougissait, souriait
d’un air mi-contrit mi-amusé… « Vous étonnez pas si ça finit par vous
arriver… À force de faire… » Elle me jetait un rapide regard par
en-dessous… Détournait la tête… Et le lendemain soir à nouveau… »
– Ça va lui plaire… Alors là je peux te
dire que ça va lui plaire…
– « Ça avait eu lieu… Je l’ai
compris un matin que j’étais en avance… Ils ne m’avaient pas entendu arriver…
« Faut croire que ça vous a pas suffi, Magali… Que vous tenez absolument à
ce qu’on en remette une couche ce soir… » Elle a ri… D’un rire haut
perché… A mollement protesté… Je me suis discrètement éclipsé pour ne faire ma
réapparition qu’une dizaine de minutes plus tard… J’ai passé ma journée à l’observer…
Du coin de l’œil… Elle en avait pris une… Ça faisait pas l’ombre d’un doute :
chaque fois qu’elle s’asseyait, c’était du bout des fesses, avec une petite
grimace… Il l’avait menacée de recommencer… Est-ce qu’il allait le faire ?
Pour rien au monde je n’aurais voulu manquer ça… Alors ce soir-là… J’ai quitté
le magasin le premier, comme je le faisais d’habitude pour me rendre, à pied, jusqu’à
l’arrêt d’autocar, mais, très vite, je suis revenu sur mes pas… La fenêtre du
bureau donnait, à l’arrière, sur un minuscule bout de terrain bordé par une
haie derrière laquelle je me suis dissimulé… Et j’ai attendu… En vain… Ils ont
parlé… Ouvert des tiroirs… Déplacé des dossiers… Ont finalement éteint la
lumière et quitté les lieux… De fessée point… Je n’allais pas me décourager
pour autant… Chaque soir, obstinément, je venais reprendre mon poste d’observation…
Pour rien… J’allais renoncer quand enfin, un soir, ma patience fut récompensée…
J’espère ne pas avoir lassé la vôtre, mais je tombe littéralement de sommeil…
Alors, si vous le voulez bien, je reprendrai demain le cours de ce récit… Et je
vous souhaite une excellente nuit… OTEKA »
– Génial ! Absolument génial de la
faire mariner comme ça… On va y arriver… Je suis sûre qu’on va y arriver…
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