On était pelotonnées l’une contre l’autre.
Elle a murmuré.
– Hou… Comment t’as tapé ! Bien plus fort que les autres fois. C’est un vrai brasier, mon cul !
A souri.
– Mais j’aime
bien. Beaucoup. Énormément. Et j’aime bien que tu me laisses la
main sur les fesses comme ça, après. Ça me fait me sentir un peu
plus à toi encore. J’adore !
Elle s’est
redressée sur un coude.
– Je
t’encombre pas trop au moins ?
– Bien sûr
que non !
– Parce que
tous les soirs je suis là, avec toi, maintenant. T’as peut-être
pas forcément envie. Tu me le dirais, hein !
– Mais oui !
– Promis ?
– Juré !
Mais faut que je te dise quelque chose…
Elle m’a jeté un
regard anxieux.
– Quoi ?
C’est grave ?
– Mais non !
T’inquiète pas comme ça ! Non. C’est juste que je suis
passée au magasin de sapes, avenue Berlioz, histoire de voir à quoi
elles ressemblent ces deux femmes qui ont été à l’origine de ton
fantasme.
– Oui. Et
alors ?
– Alors on a
un peu discuté toutes les trois. Et je leur ai parlé de toi. Elles
se souvenaient très bien. Je leur ai dit du coup.
– Tu leur as
dit quoi ?
– Que tu leur
avais volé une bague.
– T’as pas
fait ça !
– Ben si !
Pourquoi ?
– Mais c’est
pas vrai !
– Dans ton
fantasme, si ! Elles s’en doutaient n’importe comment. Je
leur ai même précisé que je t’avais punie pour ça. Une
vigoureuse fessée. Ce qui les a manifestement ravies.
– Oh, la
honte ! Jamais j’oserai y remettre les pieds, moi, là-dedans,
maintenant !
– Il faudra bien pourtant. Parce que je leur ai promis que tu
viendrais leur montrer tes fesses. Qu’elles voient que t’as
vraiment été punie. Que je leur ai pas raconté des salades. Oh,
mais fais pas cette tête catastrophée ! Je leur ai pas dit. Je
suis pas idiote.
– Hou !
Tu m’as fait peur !
– Mais j’y
suis vraiment allée. Et on a parlé. Pas mal. Longtemps. Des vols
entre autres. C’est une véritable plaie pour elles. Surtout les
petits objets, comme les bagues justement. Il y a pas de système
anti-vol pour ça et ça se dissimule facilement. Alors tu penses
bien que j’ai voulu savoir du coup : elles faisaient quoi
quand elles en prenaient une sur le fait ? Elles ont haussé les
épaules. Qu’est-ce que je voulais qu’elles fassent ? Au
début, elles portaient systématiquement plainte. Ce qui
n’aboutissait pratiquement jamais. « Et les gendarmes ont
fini par être excédés à la longue. Tout juste s’ils nous
reprochaient pas de vendre des articles qui se volent facilement.
Alors maintenant, nos chapardeuses, on se contente de les sermonner
et de les foutre dehors. Avec interdiction de revenir. Mais bon,
c’est pas vraiment une solution. » J’ai suggéré :
« Et une bonne fessée ? » Ah, ça, elles devaient
bien reconnaître qu’elles y avaient pensé et que ça les
démangeait souvent. « Mais bon ! Malheureusement, c’est
inenvisageable. Ça nous retomberait dessus. » Oui, oh ben moi,
j’avais une sœur, c’était plus fort qu’elle. Fallait qu’elle
pique. Elle pouvait pas s’empêcher. Je supportais pas. Et je
laissais pas passer : elle avait beau avoir trente ans bien
sonnés, chaque fois que je m’en rendais compte, je lui en collais
une. Et elle avait pas intérêt à broncher, alors là !
– Je vois.
– Je t’ai
bien débroussaillé le terrain, avoue ! Et si jamais maintenant
tu veux le vivre pour de bon, ton fantasme…
Elle a soupiré.
– Bien sûr
que ça me tente ! Bien sûr ! Mais, en même temps, ça me
fout une de ces trouilles !
Elle a reposé sa
tête sur mon épaule.
– Je verrai.
Je te dirai.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire