jeudi 10 octobre 2019

Fessées punitives (24)


On était tous là. Assis dehors Sous la tonnelle. Il y avait Océane et Valentin. Émilie et Étienne. Julien et moi. Et puis Clément. Mais pas Bérengère.
– Ben non, elle se prépare. Et elle nous prépare l’apéro.
Il nous a fixées à tour de rôle, Clément. Nous, les femmes. Toutes les trois. Que nous.
– Et, bien sûr, vous, vous étiez au courant. Depuis le début. Et personne n’a jugé bon de me prévenir. J’étais cocu jusqu’aux blanc des yeux et c’était la conspiration du silence. Solidarité féminine, j’imagine. En tout cas…
Il s’est tourné vers Émilie.
– En tout cas, toi, t’as tout intérêt à filer droit. Et à te tenir à carreau. Parce que si jamais je suis amené, comme c’est convenu, à te flanquer une fessée, je peux te dire que tu vas la sentir passer. Tu paieras pour tout le monde.
Océane a voulu prendre notre défense.
– On n’est pas des balances.
– Je l’attendais, celle-là !
Il l’a contrefaite.
– On n’est pas des balances… Va voir ce qu’elle fabrique, tiens, plutôt ! Puisque vous êtes si bonnes copines.

Elles sont revenues toutes les deux, portant chacune un plateau. Bérengère était nue. Entièrement nue. Elle a posé le sien sur la table, sans oser regarder personne.
– Tu nous fais le service, ma chérie ?
Elle a demandé à chacun, tour à tour, ce qu’il souhaitait boire, a rempli les verres, les a portés à domicile.
– Bon, ben à la vôtre ! Santé !
Tout le monde a trinqué.
Clément l’a appelée.
– Viens voir là !
Il l’a fait asseoir sur ses genoux. Ils se sont chuchoté quelque chose à l’oreille. Un bon moment. Et puis il l’a fait relever.
– Allez, va vite !
Elle a trottiné jusqu’à Valentin. Devant qui elle s’est plantée.
– Je suis prête.
– À quoi ?
– À recevoir la fessée que j’ai méritée.
Et elle s’est d’elle-même courbée, allongée en travers des genoux de Valentin. Qui a pris possession de ses fesses. Qui y a négligemment posé une main.
Océane s’est penchée à mon oreille.
– Tu paries qu’il bande ?
– Il se rince copieusement l’œil, ce qu’il y a de sûr.
Il a lancé une première claque. Pas très fort. A fait longuement attendre la suivante. Une deuxième. Une troisième. Et puis ça a pris sa vitesse de croisière. Fermement appliqué. Régulier. Sonore. Une fesse après l’autre.
Elle, elle restait les yeux obstinément fixés au sol et ponctuait chaque coup d’un petit grognement de fond de gorge.
Bras croisés, profondément attentif, Clément regardait, impassible, le derrière de sa compagne s’empourprer.
Julien, lui, avait ce petit tressautement involontaire de la cuisse que je connaissais si bien et qui s’emparait de lui chaque fois que quelque chose le troublait.
Quant à Étienne, il cherchait ostensiblement mon regard que je ne parvenais pas toujours, malgré tous mes efforts, à lui dérober. Et ce que j’y lisais alors, c’était une menace sans la moindre équivoque : « Toi, ma petite, quand tu vas me tomber entre les griffes, et tu vas forcément y tomber un jour ou l’autre, je peux te dire que je vais tout particulièrement te soigner. » Et je rougissais comme une imbécile. Je m’agitais sur ma chaise. Je m’efforçais désespérément de lui échapper. Sans succès. Et je me maudissais.

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