jeudi 12 avril 2018

Quinze ans après (1)

Philibert a voulu savoir.
– Mais alors, finalement, il y a combien de temps que t’en as pas donné de fessées ?
– Ça dépend de ce que t’entends par là… Si c’est des fessées tape-cul, il y a pas longtemps. Un mois. À peu près. Une désillusion. Une de plus. Je commence à avoir l’habitude. Mais une vraie fessée investie, bouleversante, pleine de sens, il y a une éternité.
– Quinze ans en fait, hein !
– J’aurais jamais dû…
– Quoi donc ?
– Couper les ponts, comme je l’ai fait, avec Hélène et Marie-Clémence. Mais bon… J’étais amoureuse. On fait n’importe quoi quand on est amoureuse. Et quand on s’en rend compte, il est trop tard.
– Je peux te parler franchement ?
– Tu sais bien que oui.
– Tu les idéalises trop toutes les deux. Tu te calfeutres dans l’espoir de retrouver très exactement ce que tu as vécu avec elles. Et, sous prétexte qu’elles n’en sont pas la copie conforme, tu passes sûrement, du coup, à côté de relations qui, une fois approfondies, pourraient se révéler très gratifiantes pour toi.
– Peut-être. Je sais pas.
– Oh, que si ! Et j’ai bien envie de te faire faire la connaissance de Coxan. Histoire que t’arrêtes de tourner obstinément en rond dans ton passé.
– C’est qui, ce Coxan ?
Un ami à moi. Un passionné de vidéos de fessées. De fessées administrées par des mains féminines sur des croupes féminines. Uniquement.
– Tu m’en diras tant !
– Seulement, il n’y trouve pas vraiment son compte. Et il est le plus souvent déçu. Parce que les modèles simulent. La douleur, la honte ou le plaisir. C’est selon. Et ça se voit. Comme le nez au milieu de la figure.
– Ben oui. Forcément. Pour elles, c’est un boulot comme un autre. Ni plus ni moins. Un boulot pour lequel elles sont payées.
– C’est pourquoi il voudrait se constituer sa petite collection personnelle. N’y trouveraient place que des femmes prenant vraiment du plaisir à être fessées et à être vues, et filmées, en train de l’être.
– Et comment il sera sûr qu’elles ne friment pas ?
– Parce qu’il ne retiendra que celles qui accepteront de jouer le jeu sans la moindre contrepartie financière.
– Et qui courront gratuitement le risque de voir leur cul rougi se balader partout sur Internet ? Il rêve ton ami, non ?
– Il a prévu des garde-fous. Un contrat en bonne et due forme. Qui stipulerait qu’il s’engage à ne faire, de ces vidéos, qu’un usage strictement privé. Sous peine de devoir verser à ses victimes, s’il ne tient pas ses engagements, de très lourdes indemnités.
– Mouais… Et il compte les trouver où, ces heureuses élues ?
– D’abord, avant tout, ce qu’il voudrait, c’est se trouver une fesseuse-recruteuse. Quelqu’un de fiable, de déterminé, en qui il pourrait avoir la confiance la plus absolue.
– Et, évidemment, t’as pensé à moi.
– J’ai eu tort ?
– Pas forcément. Ça dépend. Il consisterait en quoi, au juste, mon rôle ?
– Tu te doutes bien un peu, non ?
– En gros, oui. Mais pratiquement, concrètement, il s’agirait de procéder comment ?
– Le mieux, si t’es d’accord sur le principe, ce serait que t’en discutes avec lui.
– À condition que ça ne m’engage à rien.
– C’est bien comme ça que je l’entendais.


4 commentaires:

  1. Une fesseuse-recruteuse. Je sais bien que de nouveaux métiers naissent chaque jour, mais alors là, chapeau...

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  2. C'est peut-être un métier d'avenir, qui sait?
    Faudrait envisager une formation universitaire.

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  3. Des volontaires? Normalement ça devrait se trouver… ;)

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