jeudi 8 mars 2018

Mémoires d'une fesseuse (27)

Philibert a hoché la tête, souri.
– Il bandait, je suis sûr. Non ?
– Ah, pour ça, oui ! Et il faisait pas semblant.
– Il adore ça qu’une femme lui martyrise son petit derrière.
– J’ai vu, oui.
– Surtout si elle le prend pour une fille. Qu’elle se rend pas compte qu’il y a quelque chose qui lui ballotte entre les jambes.
– Faut vraiment pas avoir les yeux en face des trous pour pas s’en apercevoir.
– Ça peut quand même arriver. Si le contexte et les circonstances s’y prêtent. C’est rarement le cas, mais ça arrive.
– Voilà pourquoi il s’est bien gardé de me dire quoi que ce soit. Parce qu’avec un peu de chance…
– Et pourquoi je t’ai rien dit non plus. Pour pas lui casser le coup.
– Oui, enfin, moi, ce qui m’estomaque surtout dans tout ça, c’est que toi, Philibert, tu te sois aventuré sur un terrain comme celui-là.
– À force de te voir faire, de t’entendre en parler avec autant de passion, il fallait bien que je finisse par être tenté.
– Quoique, finalement, tout bien réfléchi, je me demande si je l’ai pas toujours su, au fond, que c’était en toi aussi ce truc.
– Ben oui, c’est sûrement pas un hasard si on s’entend si bien tous les deux. Et depuis tant d’années.
– Bon, mais raconte ! Moi, je te dis tout et toi, de ton côté, tu me dis rien de ce que tu fais.
– C’est tout récent. J’ai pas encore eu l’occasion.
– Mais maintenant tu l’as.
– Si je te dis qu’il y a que les mecs qu’il m’intéresse de prendre en mains…
– J’aurai aucun mal à te croire.
– Mais pas n’importe quels mecs. Et pas dans n’importe quelles conditions. Il faut que je sente une personnalité en face. Qu’on me résiste. Pied à pied. Il faut que ce soit une VRAIE victoire.
– Oui, alors, évidemment, c’est pas quelqu’un comme Ernesta qui peut répondre à tes attentes.
– Pas vraiment, non. Ernesta, elle est docile par nature. Se soumettre à la volonté de quelqu’un d’autre la ravit.
– Donc, il y a eu erreur d’aiguillage, là.
– C’est bien pour ça que je te l’ai adressé à toi. Il peut pas tomber entre de meilleures mains.
– Tu l’as déniché où ?
– C’est le frère d’un type sur lequel j’avais des vues extrêmement précises. Elle m’a beaucoup aidé à arriver à mes fins.
– C’est un prêté pour un rendu en somme.
– En quelque sorte. En tout cas, je peux te dire qu’il a été positivement ravi des moments qu’il a passés avec toi.
– Qui n’avaient pourtant rien d’extraordinaire.
– À ses yeux, si ! Et il ne rêve que d’une chose, c’est de remettre le couvert.
– Il vit seul ?
– Avec son frère, mais bon…
– Alors je vais le prendre en coloc avec nous. Histoire de l’avoir constamment sous la main.
– Il sera enchanté. Mais Marie-Clémence ?
– Jusqu’à preuve du contraire, c’est moi qui décide. Et Marie-Clémence n’a pas son mot à dire. De toute façon, elle y trouvera aussi son compte. J’ai ma petite idée.
– Qui est ?
– En train de prendre forme. Laisse-lui le temps. Et dis à Ernesta que je l’attends là-bas, demain, à la première heure, avec armes et bagages.
– Il y sera. Alors là, pas besoin de t’en faire qu’il y sera…

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