jeudi 11 janvier 2018

Mémoires d'une fesseuse (19)

 Elle n’est rentrée que le lendemain soir, sur le coup de sept heures, volubile, les yeux brillants d’excitation.
– Elle est trop géniale, cette Hélène ! Comment on a parlé toutes les deux ! Jusqu’à des trois heures du matin ça nous a duré. On n’arrivait pas à s’arrêter.
– Inutile que je te demande, j’imagine, de quoi il a été question.
– Ah, ben non ! Ça a même été notre seul sujet de conversation, tu penses bien. Forcément !
– Et alors ?
– Oh, ben alors c’est parti dans tous les sens. Ce que ça me fait d’avoir honte, mais alors là vraiment honte. Que ça me chamboule que le diable à l’intérieur. Et elle, qu’il faut que ce soit une femme qui la lui flanque la fessée, une jeune. Et qui lui fasse mal. Le plus mal possible. Mais surtout, là où on a été intarissables, c’est sur après, quand tu l’emmènes partout avec toi ta fessée, que t’es obligée d’y penser et d’y repenser parce qu’elle reste là, enfoncée en toi, à te lanciner. Qu’elle irradie dans tous les sens. Que tu l’apprivoises. Que tu la cajoles. Que tu la câlines. À ce propos d’ailleurs, tu sais ce qu’elle m’a dit, Hélène ? Que ramasser sur les fesses, c’est bien, oui. C’est même très bien. Mais qu’il y a encore mieux, c’est de se faire fouetter aussi, en plus, sur les épaules et sur le dos. Parce qu’alors ça t’habite complètement. Partout. Tu peux pas y échapper. Tu n’es plus que ça. Et moi, ce que je me demande, c’est si, finalement, j’aurais pas encore plus honte comme ça.
– Pourquoi plus honte ?
– Parce que c’est la façon dont on punissait les prostituées au Moyen-Âge ou, à d’autres époques, les esclaves qui s’enfuyaient. Il y a plein de bouquins là-dessus. En tout cas, ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on va se revoir toutes les deux. On a encore plein de choses à se dire. C’est vraiment trop bien de pouvoir échanger avec quelqu’un qui vit la même chose que toi. Même si c’est pas vraiment tout-à-fait pareil.
– Bon, mais je suppose que vous n’êtes pas restées au restaurant jusqu’à trois heures du matin. On a dû vous mettre dehors avant.
– Oh, oui. Oui. On était les dernières. Alors ils se sont mis à éteindre les lumière, les unes après les autres. Mais nous, on était tellement dans notre truc qu’on n’y faisait pas attention. Il a fallu que le patron vienne nous demander de partir.
– Et vous êtes allées où, alors, du coup ?
– Chez elle.
– Où vous n’avez pas fait que parler, j’imagine !
– On a surtout parlé.
– Et ?
– Et, à un moment, elle m’a refait voir la fessée que tu lui as donnée hier.
– C’est toi qui lui as demandé ou c’est elle qui te l’a proposé ?
– Je sais plus au juste.
– Tu crois quand même pas que je vais gober ça ?
– Si ! Non. C’est-à-dire qu’à force d’en parler, ça s’est fait tout seul. Tout naturellement.
– Et t’as regardé…
– Ben, oui.
– Seulement regardé ?
– Un long moment, en tout cas.
– Avant d’aller toucher. Eh bien, réponds !
– C’était encore tout chaud, n’empêche. Et drôlement sensible.
– Si bien que tu lui as donné du plaisir.
– Presque tout de suite ça lui est venu. J’ai à peine eu le temps. Faut dire que d’avoir discuté de ça pendant des heures aussi…
– Et toi ?
– De voir comment elle prenait son pied, j’ai pas pu m’empêcher. Personne aurait pu.
– Vous vous êtes bien amusées, toutes les deux, à ce que je vois. Je vous y avais autorisées ?
– Ben non, mais…
– Il y a pas de mais qui tienne. Vous allez être punies pour ça.

2 commentaires:

  1. Hé bien, ça va chauffer, donc. Elles auront de quoi discuter, du coup.

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  2. Encore bien des rebondissements en perspective. Et bien des fessées.Pour leur plus grand plaisir à toutes les trois.

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