jeudi 18 janvier 2018

Mémoires d'une fesseuse (20)

Hélène est arrivée la première.
– Ben, assieds-toi ! Reste pas plantée bêtement là.
Suivie, une vingtaine de minutes plus tard, par Marie-Clémence qui, sans même retirer son manteau, s’est affalée à côté d’elle sur le canapé.
– Hou là là ! Je sais pas ce qui se passe, ce soir, mais il y a un de ces mondes partout. On peut pas circuler. C’est de la folie.
– Tu te fiches de moi ?
Elle a levé de grands yeux innocents.
– Ben, non ! Pourquoi tu dis ça ?
– Comme si je savais pas que vous avez passé la journée ensemble, Hélène et toi, et que vous ne vous êtes séparées qu’en bas pour me donner le change.
– Hein ? Mais non, je t’assure.
– Arrête de mentir ! Et jette un petit coup d’œil sur la table basse, plutôt. Il y a un cadeau pour toi.
– Un cadeau ? Qu’est-ce que c’est ?
– Eh bien, regarde ! Déballe !
Ce qu’elle s’est empressée de faire.
– C’est ce qui se fait de mieux en matière de martinet à l’heure actuelle. Il te plaît ? Non. Ça a pas l’air. On pourra le changer, si tu veux.
– Non, non. C’est pas la peine. Il est très bien.
– Mais si ! Si ! On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Demain on ira.
Elle a voulu dire quelque chose, s’est finalement abstenue.
– Bon, mais on a un petit compte à régler, là, toutes les trois. Alors, allez ! Vous vous déhabillez.
Ce à quoi elles se sont aussitôt résolues, leurs vêtements jetés en vrac sur le canapé, s’y entremêlant à l’envi.
Et elles ont patiemment attendu mon bon vouloir, les yeux baissés, les bras ballants.
– Parfait ! Bon, eh bien, puisque vous aimez tant être ensemble, c’est ensemble que vous allez être corrigées. Côte à côte. Allez, en position !
Elles se sont, d’un même mouvement, dirigées vers la table, s’y sont inclinées, bien calées, flanc contre flanc, hanche contre hanche.
J’ai attrapé mon iphone.
– Tu regardes devant toi, s’il te plaît, Marie-Clémence.
Et je les ai mitraillées. Ensemble. En mode rafale. Leurs deux derrières bien accolés l’un à l’autre. Celui d’Hélène, ample, aux formes généreusement déployées, un peu ambrées. Où il ne restait plus la moindre trace de la correction de la semaine précédente. Et celui de Marie-Clémence, tout blanc, fragile, légèrement pommelé, avec encore les marques du maillot.
– Là ! Et maintenant feu à volonté.
Le martinet s’est abattu. Sur l’une. Sur l’autre. À tour de rôle. Et puis, sur elles deux. En même temps. Simultanément sur la fesse gauche de l’une et la fesse droite de l’autre. Hélène ponctuait chaque cinglée d’un petit grognement de satisfaction. Marie-Clémence, elle, lançait, chaque fois, sa jambe gauche en arrière. De plus en plus haut. De plus en plus loin.
Je suis insensiblement remontée. Le creux des reins. Le bas du dos. Plus haut. Les grognements d’Hélène se sont faits plus radieux encore. Encore plus haut. Marie-Clémence a gémi. Les omoplates. Elles se sont pris la main. Les épaules. Leurs cris se sont enlacés. Je suis redescendue. Lentement. Très lentement. Leurs fesses. Hélène s’est mise à onduler et à psalmodier son plaisir. Elle l’a clamé. À pleins poumons.
Marie-Clémence s’est glissé sa main libre entre les cuisses.
– J’aime trop ça, quand tu jouis.
Elle a geint et déferlé à son tour.
– Ne bougez pas ! Restez comme ça !
J’ai repris mon iphone.
– Comme dans les pubs. Avant. Après.
Je les ai longuement remitraillées.
– Là ! Et maintenant je vous laisse. Vous avez encore certainement beaucoup de choses à vous dire toutes les deux.

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