lundi 29 janvier 2018

Rêverie

Franciszek Zmurko In delightful dream

Il est là, derrière elle. Au-dessus d’elle. Tout près.
Et il y a sa voix. Grave. Posée. Chaude. Envoûtante.
– Vous pouvez vous occuper de ce dossier, Mélanie ?
Sa voix qui la saisit aux épaules. Qui lui ruisselle le long de l’échine. Qui va se perdre au creux de ses reins.
– Mais certainement, monsieur.
Il y a ses mains, qui déposent les documents devant elle. Ses mains à la peau tannée par le soleil. Aux longs doigts effilés. Ses doigts…
Et aussi son parfum, âcre, entêtant, qu’elle aspire à pleines narines et dont l’air, autour d’elle, reste longtemps imprégné.

Il va. Il vient. Il donne ses ordres. Il lui en donne à elle. Il en donne à Jasmine. À Clotilde. À Émilie. À elles toutes. Des ordres qui sont tout aussitôt exécutés. Avec empressement. Des ordres qu’il ne viendrait à l’idée de personne de discuter. Il décide. Il choisit. Il impose. C’est rassurant. C’est apaisant.

De temps à autre, elle lève la tête. Le suit des yeux. Et les baisse aussitôt qu’elle rencontre les siens.

* *
*

Elle est seule. Dans sa chambre.
Elle est seule mais, malgré tout, il est là. Avec elle.
– Qu’est-ce que c’est que ce torchon que vous m’avez pondu, Mélanie ?
– Je…
– Vous, quoi ? Vous vous fichez carrément du monde, oui !
– Mais non, mais…
– Vous n’êtes pas à ce que vous faites. Vous avez constamment la tête ailleurs. Alors évidemment…
Elle ne répond pas.
– Regardez-moi quand je vous parle.
Elle relève la tête.
– Et reconnaissez que votre travail, depuis un bon moment déjà, laisse énormément à désirer.
– Je suis désolée.
Il hausse les épaules.
– Vous êtes désolée… Vous êtes désolée… Et vous vous imaginez vraiment que je vais me contenter d’une excuse comme celle-là ?
Il pose ses mains sur ses épaules. Les y laisse.
– Non, Mélanie, non ! Vous en prenez beaucoup trop à votre aise ces derniers temps. Des sanctions s’imposent à l’évidence. Dans l’intérêt de l’entreprise, mais, également, dans votre intérêt à vous. Non ? Vous ne croyez pas ?
Elle plante brièvement ses yeux dans les siens.
– Si !
Dans un souffle.
– Ah, vous voyez ! Et, dans votre cas, une bonne fessée déculottée serait, à n’en pas douter, le châtiment le plus approprié. Non ?
Elle frémit. Il l’a dit. Il a dit le mot. Son souffle s’accélère. Ses mains se font moites.
– Eh bien ? Répondez !
– Je ne sais pas.
– Bien sûr que si ! Évidemment que vous savez ! Et je veux l’entendre. De votre bouche.
Elle se trouble. Elle balbutie.
– J’ai mérité.
Ses mains descendent s’installer sur ses hanches. Se les approprient. Elle frissonne.
– Tu as mérité quoi ?
Il la tutoie. Il l’a tutoyée. Elle chancelle.
– Une fessée.
– Une fessée comment ?
– Cul nu.
– Cul nu, oui.
Et il se glisse sous l’élastique de la culotte. Il la descend. Lentement. Si lentement. Ses doigts se précipitent à la rencontre des siens. Les rejoignent. S’enlacent à eux.
– Oh, c’est bon… C’est si bon !
C’est trop. Elle ne peut pas attendre. Elle ne peut plus. Tout chavire. Ça la traverse. Ça la transperce. Ça la transporte. Un plaisir comme jamais.
(à suivre)

2 commentaires:

  1. J'adore la partie entre parenthèses... tout à la fin. Pour changer, quoi...

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  2. Elle est pleine de promesses. Toute la question va être de les tenir. ;)

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