jeudi 17 mars 2016

Escobarines: Carte bleue (3)

– Alors, ces demoiselles, on a passé un bon petit week-end ? Oui ? Vous allez nous raconter tout ça… Mais d’abord commencez donc par vous mettre gentiment à l’aise… Eh oui, Camille, c’est ton tour aujourd’hui de me présenter tes fesses à corriger… C’est bien ce qui a été décidé vendredi, non ? Il y aura même probablement des intérêts de retard… Ah, ben si, si ! Normal… Les bons comptes font les bons amis… Qu’est-ce qu’il y a, Irina ? Mais bien sûr ! Toi aussi, tu nous mets ton délicieux petit derrière à l’air… Qu’on voie un peu dans quel état il est ce matin… Ah, oui ! Quand même ! Il y a de beaux restes, dis donc ! Joli travail… Je suis pas mécontente de moi… 

Bon, mais je parle… Je parle… Je vous laisse pas en placer une… Allez, racontez-moi ! Qui c’est qui commence ? Irina ? Oui, Irina… Vas-y ! On t’écoute…
– Qu’est-ce qu’il faut que je dise ?
– Tout… À quoi t’as occupé ton vendredi soir… Ton samedi… Ton dimanche…
– À rien… Qu’est-ce vous voulez qu’on fasse quand on peut pas sortir ? On reste à s’emmerder à la maison… À regarder les conneries que les gens mettent sur Facebook… Et puis voilà…
– Oui, mais enfin, il y a pas que les boîtes dans la vie ! On peut aussi s’occuper autrement… Lire… Regarder un film… Aller faire un tour…
– Oui, oh !
– On peut aussi sortir pour danser… Tout simplement… Sans pour autant se sentir obligée d’aller s’allonger dans le lit du premier venu…
– Oui, ben alors ça ! C’était peut-être valable à votre époque, mais plus maintenant… Pour quoi on passerait ! Les filles qui veulent pas coucher, ça les dégoûte les garçons… Si vous saviez tout le sucre qu’ils leur cassent sur le dos… Et comment ils se fichent d’elles… Et même les copines… Tu passes pour la grosse coincée de base qui retarde de douze métros. Dis-lui, toi, Camille ! Elle a pas l’air de me croire…
– Si, c’est vrai, hein, M’dame Robin… Nous, les jeunes, on se complique pas tant la vie aujourd’hui… Une fille, si elle a envie d’un garçon, ben elle va avec sans se poser de questions… Ça dure ce que ça dure… On va pas se prendre la tête pour ça…
– Oui… Donc, je suppose que toi, ce week-end…
– Ah, ben oui, attendez ! On a qu’une vie… Et si on en profite pas… Non… Vendredi, c’était pas trop ça qu’était ça… Parce que c’est toujours les mêmes qui se retrouvent là… On se connaît tous par cœur à force… Alors on peut bien aller avec l’un ou avec l’autre si on veut… Sauf que c’est du réchauffé… Tous ceux qu’en valaient la peine, on les a déjà croqués… Les autres, ou bien rien qu’à les voir, c’est des remèdes contre l’amour ou bien les copines qu’ont testé elles t’ont prévenue : vaut pas le détour…
– Qu’est-ce qu’il y a, Irina ?
– Non, rien… Je voulais juste lui demander s’il y était Victor…
– Toujours pas, non… Oh, mais, à mon avis, il reviendra pas… Ça l’a vacciné l’autre fois…
– Et Lancelot ?
– Non plus…
– Qu’est-ce t’as dû t’emmerder !
– J’ai bu des coups au bar… Et puis je suis allée faire un tour dehors avec Thibaud à la fin…
– C’était bien ?
– Ça cassait pas trois pattes à un canard…
– Avec Thibaud, c’était couru, tu parles ! Et samedi ?
– Ah, alors là ! Samedi c’était complètement autre chose… Il y a eu un nouvel arrivage… Toute une équipe de rugby !
– C’est pas vrai ! Et dire que j’ai raté ça ! Il y en avait des canons ?
– Tu parles ! De sacrés beaux poulets, oui ! Tu savais plus où donner de la rétine… Et il y en a un… Damien il s’appelle… Comment j’ai flashé dessus…
– Ça l’a fait ?
– Tu parles que ça l’a fait… J’ai grimpé aux rideaux, tu veux dire, oui ! Et je le revois ce soir… En plus !
– Ce soir ?
– Oh, M’dame Robin, s’il vous plaît… Ça peut bien attendre demain ma fessée ! Il va repartir après… Vous aurez qu’à me la donner plus forte mardi… Ou plus longue… S’il vous plaît !
– J’attendrai rien du tout…
– Elle pourrait pas prendre ma place Irina ?
– Ah, ça, c’est à voir entre vous !
– Oui, oh, ben alors, elle va la prendre…
– Oh, l’autre ! Et puis quoi encore !
– Si, tu vas la prendre, si ! Parce que je sais des choses… Des choses que t’aurais vraiment pas intérêt qu’elles se sachent… Parce que comment tu serais mal !
– Hein ? Mais c’est dégueulasse ! T’es vraiment dégueulasse…
– Bon, alors vous décidez quoi toutes les deux ?
– C’est Irina…
– Par-dessus l’autre, ça va piquer…
– J’ai pas le choix…
– Dans ces conditions…

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