Elle n’est pas
intervenue tout de suite… Elle l’a d’abord laissée tourner la jeune femme, apprivoiser les
lieux, empiler sur son bras un… deux… trois pantalons…
– On peut
essayer ?
– Bien sûr !
C’est là, juste en face…
Elle n’a pas quitté la
cabine des yeux et elle s’est décidée d’un coup… A fait glisser le rideau sur
la tringle…
– Ça va comme vous
voulez ? Oui… Oui… Pas mal…
Elle a passé un doigt
entre le contrefort du pantalon et la peau…
– C’est pile poil
votre taille en plus… Nickel… Tournez-vous ! Impeccable ! Ça vous
dessine au plus juste… Quand on a des fesses comme les vôtres il faut qu’elles
se voient…
Elle les a effleurées
du revers de la main…
– Et le
vert ? Vous l’avez essayé le vert ? Non ? Allez-y !
Elle le lui a tendu,
l’a aidée à l’enfiler, à boutonner, s’est reculée…
– Ah oui ! Ah
Oui ! Mais j’aimerais pas être à votre place… Parce que pour arriver à
vous décider… Ils vous vont aussi bien l’un que l’autre…
– Et voilà !
Elle aussi elle a pris les deux… Vous avez vu ? C’est pas bien compliqué
dans le fond… Le tout c’est de la sentir la cliente… De repérer très vite
– tout de suite – comment elle fonctionne… De trouver la faille et de
s’engouffrer dedans… Parce que tout le monde en a une de faille quelque part…
Plus ou moins profonde… Plus ou moins béante… Plus ou moins bien dissimulée…
Mais tout le monde en a une… Qu’est jamais la même pour personne… C’est pour ça
qu’il y a pas de règle générale… C’est toujours au coup pour coup… Il y en a
vous avez intérêt à surtout pas intervenir… à vous effacer le plus possible…
C’est pas la majorité… La majorité faut y aller… Et savoir comment la jouer…
Des fois c’est à la professionnelle consciencieuse et détachée… Des fois à la
bonne copine complice… Des fois à la femme admirative et jalouse de la beauté
d’une autre… D’autres fois encore… Tout dépend… Mais l’essentiel, toujours,
c’est de prendre le dessus, l’ascendant… C’est jamais gagné d’avance… Mais
quand vous y arrivez… vous en faites ce que vous voulez… tout ce que vous
voulez…
– Pourquoi vous
m’avez invitée au restaurant ? C’est pour me remercier de ce que votre
chiffre d’affaires il s’emballe depuis que je suis arrivée, c’est ça ?
– Non… Non…
Simplement pour le plaisir d’être un peu avec toi en dehors du contexte du
magasin…
– C’est sympa… En
tout cas c’est très bon… Vous faites quoi d’habitude le dimanche ? Vous
allez au restaurant ?…
– Non… Rarement…
– C’est vrai que
toute seule… Vous faites quoi alors ? Vous restez chez vous à vous
emmerder devant la télé? Ça doit être gai…
– Oh, j’ai
l’habitude… Et puis quand on voit défiler du monde toute la semaine…
– Mais c’est pas la même chose… Ça n’a rien à voir… Non… Que vous ayez jamais personne c’est un truc, ça, ça me dépasse…
– Mais c’est pas la même chose… Ça n’a rien à voir… Non… Que vous ayez jamais personne c’est un truc, ça, ça me dépasse…
– Pour trouver
quelqu’un qui tienne la route aujourd’hui…
– Mais il s’agit
pas de ça, attendez… Mais de s’éclater au moins… De prendre du bon temps… C’est
comme ça qu’on trouve à force en plus… Parce qu’un jour il y en a un ça finit
forcément par le faire…
– Si vous voulez
vraiment y arriver, d’abord et avant tout, la première chose, c’est de vous
emparer du rideau de la cabine d’essayage… De le tirer… tranquillement…
naturellement… résolument… au moment que vous, vous avez choisi… Tout en vous
– votre attitude, votre ton, vos gestes – doit proclamer que vous
faites votre métier et rien que votre métier : vous vous mettez à la
disposition de votre cliente… Un point c’est tout… En réalité, en tirant ce
rideau, vous vous donnez surtout barre sur elle… et pas qu’un peu : parce
que c’est vous qui avez délibérément pris l’initiative… parce que, par la force
des choses, vous êtes un juge – ça lui va ou ça lui va pas ? –
dont elle va devoir prendre l’avis en considération… et puis… et puis parce que
quand on est à moitié dévêtu devant quelqu’un qui, lui, reste habillé on se
sent forcément, intérieurement, en position d’infériorité… C’est vous qui menez
le jeu… Vous n’avez plus qu’à pousser le plus loin possible votre avantage… Le
plus efficace alors, chaque fois que vous sentez que vous le pouvez, c’est
encore de la toucher… Vous avez tout un tas de prétextes pour ça pendant
un essayage : ajuster, lisser, faire disparaître un pli… Vous la touchez…
Vous vous l’appropriez… Elle est à votre merci…
Dès que je suis
rentrée… Aussitôt… En me remémorant ses mots… En l’écoutant me faire la leçon…
J’étais son élève… J’étais une gamine… J’ai cinglé… Les joues en feu… Les
fesses en feu…
bonjour, j'adore cette nouvelle série et j'attends avec impatience le moment où la petite vendeuse va prendre en main sa patronne
RépondreSupprimerBonjour…
RépondreSupprimerMerci d'apprécier…
Cela ne saurait tarder: la petite vendeuse va effectivement prendre progressivement le pas sur sa patronne… Progressivement: l'emprise n'en sera que plus forte… Confidence pour confidence je prends beaucoup de plaisir à poursuivre cette histoire…