– « Quelle
épreuve tu m’as imposée là, Oteka ! Ces trois hommes… Qui se sont repus
goulûment de ma nudité… Qui se sont ouvertement moqués de mes mimiques quand la
brûlure des lanières s’est faite insupportable… Qui m’ont singée quand j’ai crié…
Qui t’ont encouragée à taper plus fort… De plus en plus fort… Jusqu’à ce que je
te supplie… Jusqu’à ce que je t’implore… Quels épouvantables moments !
Terrifiants… Et pourtant – j’ose le dire – si délicieux… Et cette
femme ! Cette femme masquée à qui tu as confié le soin d’essayer sur moi,
l’un après l’autre, cette multitude de martinets… Que tu as laissée choisir…
Les plus efficaces… Les plus pénétrants… C’était qui cette femme ? Ta
petite amie ? Avec qui tu as passé le reste de la nuit ? Ça l’avait excitée
tout ça, hein ? Et vous en avez bien profité tous les deux… À mes
dépens… »
– Elle
croit pas si bien dire…
– « Délicieux
moments, dites-vous… Et pour moi donc ! Vous, ma directrice, si cassante,
si hautaine… Qui m’avez si souvent humilié… Mis plus bas que terre… Vous,
agenouillée là, à mes pieds, vous contorsionnant sous les cinglées… Vous
donnant généreusement en spectacle… Avec une impudeur ! Alors oui,
Martina… Oui… J’ai été dédommagé là, au centuple, de tout ce que, depuis deux
ans, vous m’avez fait subir… Quant à cette jeune femme ce n’était pas, jusque
là, ma petite amie… Elle l’est devenue… Cette nuit-là… Grâce à vous… Une nuit
de folie… Que nous avons passée à nous remémorer, jusque dans ses moindres
détails, le spectacle que vous veniez de nous offrir… À le revivre… Et à nous
en épuiser de plaisir… »
– Ça,
c’est le moins qu’on puisse dire…
– « Crois-tu
que ce soit si facile de tenir à bout de bras une entreprise comme
celle-là ? De devoir veiller à tout… D’être constamment sur la brèche…
Crois-tu que j’aie le choix ? Il FAUT que je fasse preuve d’un minimum
d’autorité si je ne veux pas que tout parte à vau-l’eau… Est-ce que je dépasse
parfois les bornes ? Parfois sans doute… Sûrement… Mais – et c’est
l’essentiel, pour vous comme pour moi – ça tourne… L’affaire marche… Cela
étant, revêtir au quotidien, à longueur d’année, cet habit de chef d’entreprise
performant on ne peut pas dire que ce soit de tout repos… On a besoin de
décompresser… De compenser… Me soumettre totalement aux exigences de quelqu’un
qui me fesse, qui me fouette, qui va se montrer intraitable avec moi, c’est un
excellent moyen de rétablir l’équilibre… J’y aspirais… Depuis longtemps… J’ai
sauté le pas… Suite à des circonstances qu’il faudra bien finir par élucider il
a fallu que ça tombe sur toi… L’un de mes employés… L’un des plus jeunes de
surcroît… C’était ce qui pouvait m’arriver de pire… Ou de mieux finalement si
on y réfléchit bien… C’est plus… efficace… À condition, bien entendu, que tu me
gardes le secret le plus absolu… Mais ça, maintenant, je sais que tu le feras…
Reste, puisque je suis en veine de confidences, que je trouve extrêmement
troublant que vous vous soyez servis, cette jeune femme et toi, de mes
« mésaventures » pour faire plus intimement connaissance et vous
expédier mutuellement au septième ciel… Reste aussi que je ne peux pas ne pas
me demander qui elle est et, surtout, pourquoi elle est restée aussi
obstinément masquée… »
– « Qui
elle est, Martina ? Vous le saurez peut-être un jour… Si elle consent
– ce qui n’est pas certain – à se démasquer… Peut-être demain… Parce
que demain soir, quand tout le monde sera parti, nous nous retrouverons tous
les trois… Dans votre bureau… N’oubliez pas de laisser ouverte la petite porte
d’en bas, côté fournisseurs…
– Elle
est pas avec toi ? La femme masquée… Elle est pas avec toi ? Je
croyais… J’avais compris…
– Elle
va arriver, ne vous inquiétez pas ! Et s’occuper gentiment de vous… De la
façon que vous aimez… Mais déshabillez-vous, Martina… Déshabillez-vous !
J’adore… J’adore vous voir faire… De plus en plus… C’est un véritable régal…
Attendez ! Tournez-vous ! Faites voir ! Ho là ! Vous êtes
encore drôlement marquée, dites donc ! Et une petite piqûre de rappel par
là-dessus sera du plus bel effet… Notre amie va se faire un plaisir…
Installez-vous ! Là… Sur votre bureau… Penchée à l’équerre… En position… À
disposition… Elle sera ravie… Mais en attendant dites-moi… Pourquoi vous l’avez
licenciée Camille Prontier ?
– Camille
Prontier ? Pourquoi tu me parles d’elle ? Mille raisons j’avais… Dix
mille…
Elle
est entrée… Elle a arraché son masque…
– Bon…
Eh bien je vous laisse… Je vous laisse toutes les deux… Je suis sûr que vous
avez une foule de choses à vous dire…
FIN
bonne année,
RépondreSupprimerJ'aurais bien voulut savoir ce qu'elle ont bien pu se dire.......
Bonne année à vous aussi… Ce qu'elles ont pu se dire? À chacun de l'imaginer… il faut bien que le lecteur bosse un peu… ;) Ce peut aussi être l'occasion d'un texte futur… Quand celui-ci aura un peu reposé… En attendant, dès la semaine prochaine, une nouvelle histoire pour faire suite à celle-ci…
RépondreSupprimerBonne journée à vous…