jeudi 31 octobre 2013

La passion de Madame la Directrice ( 10 )



– « Désolé, ma chère Martina, de vous avoir à ce point frustrée… À l’évidence je vous dois réparation… Et cette fessée dont je vous ai sevrée en rêve il ne me reste plus, pour me faire pardonner, qu’à vous l’administrer « EN VRAI »… Non ? Vous ne croyez pas ? »
– Elle va faire tout un tas de mines, mais au bout du compte elle va accepter… Tu paries qu’elle va accepter ? On touche au but, mon petit Baptiste, on touche vraiment au but…
– « En ce qui concerne Stéphanie, vous vous doutez bien que cette fessée a été la première d’une très longue série… C’est rapidement devenu pour nous, et surtout pour elle, une nécessité matinale – elle travaillait l’après-midi – quasi quotidienne… Et dangereuse… Parce qu’il y avait des voisins… Que je croisais parfois… Qui allaient forcément finir par se poser des questions… Qu’est-ce que je pouvais bien venir faire là, aussi souvent, en l’absence du mari…C’était risqué… Très… Alors on se raisonnait… On prenait toutes sortes d’excellentes résolutions… On décidait d’espacer…  « Mercredi on se revoit… Pas avant… On est bien d’accord ? » On était d’accord, oui, mais le lendemain matin, à la première heure, mon téléphone sonnait… « Tu peux passer ? J’ai trop envie… » « On avait dit… » « Oui, mais bon… » Je résistais mollement et je finissais par céder… Je finissais toujours par céder… Ça ne pouvait pas durer comme ça… On en était bien conscients… « Un jour ou l’autre ça va finir par lui revenir aux oreilles à Luc… Forcément… Et ce jour-là… » La solution – la seule solution – c’était de nous retrouver ailleurs… Quelque part où nous ne serions pas en danger d’être reconnus… L’hôtel ? Un hôtel suffisamment éloigné pour que…Elle s’est récriée… « Au rythme où on se voit ? Non, mais tu te rends compte ce que ça nous coûterait ? Sans compter les frais d’essence… Non… Et puis un couple qui se pointerait comme ça, le matin, tout le monde saurait pour quoi c’est faire… » « Oui, ben justement ! Nous, ce serait pas pour ça… » « Non… Ce serait encore pire… Parce qu’on entendrait… On entendrait forcément… Et on comprendrait ce qui se passe… T’imagines ? Le patron… Les serveuses… Les femmes de ménage… Les sourires en coin… Les réflexions derrière notre dos… Les regards pleins de sous-entendus… Mais je mourrais de honte, moi ! Ah, non ! Non ! Il n’en est pas question… » Et on a continué comme avant… En redoublant de prudence… En multipliant les précautions… Ce qui n’a pas empêché qu’un beau matin, au téléphone… « Ne viens pas ! Je t’en supplie, ne viens pas ! Elle se doute de quelque chose la mère Prévôt… Je suis sûre qu’elle se doute de quelque chose… T’aurais vu toutes ces phrases à double sens qu’elle m’a balancées… » « Tu t’es fait des idées… » « Ah, non ! Non… C’est pas des idées… Je t’assure que non… » Et on a cessé de se voir… Fini les fessées… À notre grand désespoir… À l’un comme à l’autre… Il fallait trouver un moyen… Il fallait absolument trouver un moyen… J’ai eu l’idée d’aller exposer notre situation sur un forum, aujourd’hui disparu, sur lequel venaient s’épancher une bonne centaine d’adeptes de la fessée… Un certain Mattias m’a proposé que nous nous retrouvions chez lui, quand bon nous semblerait, pour nous livrer à notre rougissante activité… Elle a d’abord catégoriquement refusé… Il n’en était pas question… On le connaissait pas ce type… Et puis de le savoir là, quelque part, dans la maison, sûrement à nous épier, ça la bloquerait complètement… Seulement… seulement la fessée lui manquait… Beaucoup… De plus en plus… Nous nous téléphonions, nous en parlions, nous évoquions avec nostalgie celles que je lui avais données… Elle était à deux doigts de se laisser fléchir… Ce qui l’a finalement décidée, c’est qu’il s’est montré formel : il nous laisserait les clefs et ne serait pas là quand nous viendrions… C’était vrai… La maison était vide… Quelles voluptueuses fessées je lui ai alors offertes dans ce cadre inconnu… Nous passions, au gré de nos envies ou des situations que nous imaginions, du séjour à la chambre… De la salle de bains à la cuisine… Nous nous sentions de plus en plus chez nous… Jusqu’au jour où… Nous remontions de la cave où je venais de lui administrer une claquée particulièrement vigoureuse… Ses cris avaient dû résonner dans toute la maison… Et… il était là… Tranquillement assis, souriant, sur le canapé du séjour… Stéphanie a poussé un petit cri de surprise, esquissé un mouvement de recul, s’est reprise et s’est dirigée, d’un pas décidé, vers la porte qui donnait sur l’extérieur… Il lui a saisi le poignet au passage, l’a obligée à s’arrêter… « Désolé… Vraiment… Désolé… Mais j’ai pas pu résister… Il fallait que je voie à quoi ressemble cette petite Madame qui éprouve tant de plaisir à recevoir la fessée… » Elle s’est doucement dégagée… « Eh bien maintenant vous savez… » Et elle est sortie… Je l’ai suivie… « Quel salaud ! Non, mais quel salaud ! Quand je pense qu’il nous avait promis… » Elle a haussé les épaules… « C’était couru n’importe comment… Comment tu veux ? La tentation était trop forte… » « C’était la première fois… Peut-être qu’il recommencera pas… » « La première fois qu’il se montre… Mais pas la première fois qu’il est là… » « Hein ?! Tu crois ? » « Je crois pas… Je suis sûre… » « Ah, ben d’accord ! Qu’est-ce qu’on va faire ? Faut qu’on trouve une autre solution… » « Oui, oh… On est pas mal ici… Et puis maintenant qu’on est habitués… » « Mais je croyais que ça t’était insupportable qu’on sache… Que quelqu’un… » « Moi aussi… Mais c’est pas si désagréable que ça finalement… Parce que c’est insupportable justement… Tu comprends ?

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