À la sortie du réfectoire Valentine m’a
fait signe…
– Viens !
– Où ça ?
– Voir où elle en est Aurore, là-haut,
au bureau…
– Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y
a ?
– Il y a que je sais pas comment elle
s’est débrouillée, mais c’est un de ces bazars dans ses dossiers… Et Monsieur
Vannier lui a posé un ultimatum… Si, à deux heures, elle a pas tout remis en
ordre elle y a droit… Et il est… une heure et demi…
– Alors ?! Tu t’en sors ?
– Non… Non… J’y arriverai jamais…
Tout un tas de papiers éparpillés, par
petits tas, autour d’elle…
– Mais comment t’as fait ton
compte ?
– Je sais pas… Je comprends pas…
– Tu veux qu’on t’aide ?
– Non… Non… C’est gentil, mais ça risque
de compliquer encore plus… Vous guettez plutôt dans l’escalier… Et vous me
dites quand il arrive…
– Le v’là !
– Bien… Alors ça y est, je suppose…
– Non… Pas tout-à-fait… Mais presque…
Presque… Et si vous me laissez encore un peu de temps…
– Certainement pas… J’ai été
suffisamment patient, il me semble… Et t’étais prévenue…
– Oui, mais…
– Il y a pas de mais qui tienne… Et j’ai
pas l’intention de discuter… Alors tu me retires tout ça… Allez ! Le cul à
l’air…
Elle a obéi… Le bas… Il l’a poussée sur
le canapé… Il lui a relevé les jambes à l’équerre… Et… au martinet…
– Hou… La vache ! Comment j’aurais
pas aimé la prendre celle-là !
– Oui, hein ! Il y a pas été de
main morte…
– Où il l’a emmenée ?
– Je sais pas, mais dommage !
Dommage qu’il nous l’ait pas laissée un peu… On aurait pu s’attarder à examiner
tout ça de plus près…
– Oui, oh…
– En tout cas t’as aimé, toi ! La
voir ramasser comme ça… T’as aimé…
– Moi ?! Non, mais ça va pas !
– Oh, que si ! Si ! Je t’ai
pas quittée des yeux… Pendant tout le temps ! Tu te serais vue !
– Tu peux parler, toi ! Que tu t’en
es retrouvée toute dépoitraillée…
– C’était de voir dans quel état ça te
mettait… Mais ça, j’en étais sûre… Je commence à te connaître maintenant, tu
sais !
– Que tu crois…
– C’est fou ce besoin que t’as de nier
l’évidence comme ça… Mais je sais être patiente… Et un jour ou l’autre… Et ce
jour-là… Une sacrée équipe on fera toutes les deux… Non ? Tu crois
pas ?
– Laisse-moi !
– Que je te laisse ? Ah, mais non…
Non… Alors là sûrement pas ! Il en est pas question… Non… On va monter
là-haut, dans notre box, et reprendre notre petite conversation là où on l’a
laissée ce matin…
– Faut que j’aille bosser…
– Il y a rien qui presse… Temps libre
jusqu’à quatre heures on a…
– J’ai des trucs à faire…
– Plus importants que ce que t’as à
faire avec moi ? Ça m’étonnerait…
– J’ai promis… J’ai promis à quelqu’un…
– T’as vu ce qui lui est arrivé à Aurore…
– Tu veux dire que…
– Que je fais partie du groupe ménage…
Que ça me donne l’occasion d’y être longuement toute seule dans le bureau… Que
ce matin j’y ai fait un peu de rangement à ma façon… Et que si j’ai envie
demain ce sera encore plus la pagaille dans les papiers là-haut…
– Tu es monstrueuse…
– Mais moi, contrairement à toi, je l’admets…
Et tu veux que je te dise ? Ben t’as encore rien vu… Et à ta place j’y viendrais
dans le box là-haut… Parce que sinon… J’en ai plein des idées, tu sais… Surtout
en ce qui te concerne, toi… Et si je les mets à exécution…
– Ah, tu vois quand tu veux… Bon, mais
allez ! Remets-toi comme ce matin… À la fenêtre… Exactement comme ce matin…
C’est fou… Ça a encore changé… Et pas qu’un peu…
Elle en a épousé les contours… Du bout
du doigt… A approché ses lèvres… Son souffle… Tout chaud…
– Arrête… S’il te plaît, arrête…
– Et tu disais que ça t’avait rien fait
Aurore ! Menteuse !
Sa langue…
Et bien François, voici une vraie vilaine... une véritable perverse !!!
RépondreSupprimerEt je crois qu'elle a encore plus d'un tour dans son sac... Va falloir que je la recadre, je crois... Je lui ai trop laissé la bride sur le cou... ;)
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