jeudi 24 janvier 2013

Escobarines: Malversations


– Il y a vraiment un truc bizarre... Mon grand-père...
– Eh  bien quoi ton grand-père ?
– Il est un peu paumé maintenant... Complètement même... Du coup j'ai mis le nez dans ses comptes... Qu'il finisse pas par avoir des problèmes... Je t'y ai trouvé une de ces zones, j'te dis même pas... Mais ça, bon... Non, ce qui me perturbe surtout, c'est que le 15 il a fait un retrait de 500 euros, ici, à La Poste... Et que le 15, il était à Forbach avec mes parents... À 400 kilomètres...
– Un cas classique de dédoublement de la personnalité...
– Non... Sans déconner...
– C'est déjà arrivé avant ?
– J'ai pas regardé... J'y ai même pas pensé... Ça m'a tellement interloquée...
– Oui, ben c'est la première chose à faire...

– Ça y est!
– Et alors ?
– Ben plein il y en a... Et au moins un autre qu'il a pas pu faire lui-même... C'est pas possible... Il était en vacances  à l'ïle d'Oléron avec nous...
– Ah...
– Il y a quand même un sacré mystère, là...
– Oh, pas tant que ça...
– Tu trouves, toi ?
– Ben quelqu'un se sert, c'est obligé...
– Comment tu veux ? C’est vérifié... Il faut la carte d'identité... Tout ça...
– Sauf si c'est une guichetière qui se sert...
– Une... Ah, ben oui... Oui... Évidemment... Une guichetière... La garce... Non, mais quelle garce... Mais c'est prendre de sacrés risques quand même...
– Elle sait à qui elle le fait... Des gens comme ton grand père qui suivent pas leurs comptes...
– Mais c'est dégueulasse...
– Je te le fais pas dire...
– Laquelle c'est, tu crois, des trois ?
– Je te parie tout ce que tu veux que c'est la Florence Duvert...
– Pourquoi elle ?
– Parce que... Mais on va vérifier... Tout de suite... C'est facile, tu vas voir... Suffit juste que tu fasses ce que je te dis...

– Allo... Mademoiselle Duvert ? Oui... Ici Coralie Magnier... Je suis en train de débroussailler les comptes de mon grand père, là... Et il se trouve que j'y ai découvert quelques anomalies... Il aurait notamment effectué, à plusieurs reprises, des retraits, au guichet, alors qu'il était en voyage... Et comme à chaque fois c'est vous qui étiez de service ces jours-là je me demandais s'il fallait que je prenne rendez-vous avec votre directeur ou s'il était préférable que je voie ça directement avec vous... Ah bon ? D'ici une demi-heure ? Chez moi ? Non, non... Je serai là... Je bouge pas... Je vous attends...

– Elle arrive ? Bon, ben voilà... Tu l'as la réponse...
– Elle va le rembourser mon grand père... Alors là je peux te dire qu'elle va le rembourser...
– Et pas seulement attends! On va pas quand même pas la laisser s'en tirer comme ça...
– Qu'est-ce tu voudrais ? La faire foutre dehors ?
– Tu pourrais... Et porter plainte en plus... Mais bon... Ça t'avancerait à quoi ? À pas grand-chose en fait... Sans compter que toi aussi tu serais emmerdée... Faudrait que t'ailles témoigner… Tout ça... T'en sortirais plus... Les gens jaseraient... Et t'en prendrais plein la tête presque autant qu'elle... Non... Ça vaut pas le coup... Faut trouver autre chose...
– Oui, mais quoi ?
– Ce que tu veux...  De toute façon, quoi que tu exiges, elle trouvera toujours ça préférable au scandale que ça va être si tu soulèves ce lièvre… D’autant que ton grand-père est sûrement pas le seul sur le compte duquel elle se soit servie…
– Il y a toutes les chances, oui… Mais ça…
– Tu te rappelles de quoi on parlait l’autre soir ? Que ce qu’on aimerait ce serait flanquer une bonne fessée déculottée à quelqu’un jour… Mais qu’il y avait peu de chances pour que ça arrive… Eh ben la voilà l’occasion…

– Écoutez, Mademoiselle Duvert… Inutile de se perdre dans des discours et des considérations à n’en plus finir… On sait parfaitement, l’une comme l’autre, ce qu’il en est… À quelles malversations vous vous êtes livrée… Donc, pour commencer, j’exige que vous remboursiez mon grand-père dans les plus brefs délais…
– Ce sera fait… Avant la fin de la semaine ce sera fait…
– J’y compte bien… Quant à savoir quelles suites je compte donner à l’affaire cela dépend de vous… Et uniquement de vous… Ou bien vous acceptez que je vous administre une bonne fessée avec l’instrument que voici… Ou bien je vais, dès demain matin, trouver votre directeur et l’affaire suit son cours…
– Est-ce que j’ai vraiment le choix ?
– Si vous voulez mon avis… pas vraiment… Et même… pas du tout…
– Il faut que je fasse quoi alors ?
– Ça coule de source, non ? Vous vous déshabillez… Vous enlevez le bas… La culotte… Oh, pas tant de simagrées… On est entre filles… Là… Et maintenant penchez-vous… Sur ce tabouret… Allez !   

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