Il
m’est arrivé un truc, là, mais un truc ! Qui me pendait au
nez à force de faire. J’étais sous la douche. Sans intention
particulière au départ. Et puis bon… Mon corps nu, l’eau qui
coule dessus, le beau temps dehors. Il a commencé à me venir des
images. Pas trop insistantes au début. Elles flottaient,
repartaient, étaient remplacées par d’autres qui disparaissaient
à leur tour. Il s’est doucement instauré un climat. Et l’envie.
Je me suis agenouillée. Je les ai laissées se faire plus précises
les images, plus envoûtantes. Elles m’ont habitée. Elles m’ont
envahie. J’ai réglé le jet, je l’ai dirigé, par derrière,
vers mes lèvres, vers mon petit bouton. Je me suis pleinement
offerte à moi-même. Et c’est venu. Par vagues successives. En
remous, en houles, en rouleaux, en déferlances qui m’ont arraché,
à chaque retour, des feulements de bonheur de plus en plus éperdus.
Et de véritables rugissements à la fin.
Tout
est retombé. J’étais bien. Détendue. Heureuse. Quand… un
toussotement. Là, dehors, tout près. Un toussotement. Je me suis
figée. Il y avait quelqu’un. C’est pas vrai qu’il y avait
quelqu’un, là, sous la fenêtre. Je m’étais bien rendu compte,
pendant mon petit périple sensuel, qu’elle était restée ouverte.
Je n’en avais pas vraiment fait cas : elle donnait sur le
jardin du voisin. Et le voisin, à cette heure-ci, il y avait belle
lurette qu’il était parti au boulot. Sauf que… je n’avais pas
rêvé. Quelqu’un avait toussé. Alors qui ? Il fallait que
j’en aie le cœur net. Je suis allée, le plus discrètement
possible, jeter un petit coup d’œil au-dehors. Et… il était là,
le voisin, juste en-dessous, en train de bichonner ses rosiers.
Depuis un bon moment déjà, sûrement. Depuis le début. Et il avait
tout entendu. Il avait forcément tout entendu.
En
fin d’après-midi, il m’a appelée par dessus la haie.
– Hou…
Hou… Vous êtes là ?
Et
m’a tendu une salade.
– Merci.
C’est gentil.
– Oh,
de rien ! Comme vous faites pas le jardin…
– J’ai
pas trop le temps.
– Ben
oui. Vous avez d’autres occupations.
Et
toc ! Prends ça par les dents !
– Non,
et puis faut se rendre service entre voisins. D’ailleurs je voulais
vous dire… Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous hésitez
pas, hein, surtout ! Parce qu’une femme seule, pour tout un
tas de petits travaux, c’est pas toujours facile. Et moi, j’ai
les outils appropriés. Alors si je peux vous dépanner, ce sera avec
plaisir.
Il
avait les outils appropriés. Ben, voyons !
Je
l’ai remercié et je me suis enfuie avec ma salade.
À
l’évidence, ma petite prestation sonore de ce matin lui avait fait
naître des idées. Et, comme l’immense majorité des hommes, il
est convaincu que, si une femme se donne du plaisir, c’est qu’elle
est en manque. Sauf que, de ce côté-là, moi, ça va très bien,
merci. J’ai Julien. Que je vois quand j’en ai envie. Ou besoin.
Une liaison avec lui, mon voisin ? Ah, non alors ! Ce
serait l’enfer. Il faudrait être constamment à disposition. Vivre
sous surveillance permanente. Ne pas pouvoir recevoir qui je veux.
Quand je veux. Ah, non, non ! De l’air ! De l’espace !
Lui, il se contentera de continuer à prendre place dans mes rêveries
voluptueuses. Au moment que j’aurai choisi. Et de la façon dont je
l’aurai décidé.
Ce
qui n’a pas tardé. Le soir même. En y repensant. En le revoyant,
de l’autre côté de la haie, avec sa salade. En l’imaginant,
sous ma fenêtre, en train d’écouter mon plaisir prendre son
essor, déferler encore et encore. Il bandait. Je suis sûre qu’il
bandait. Peut-être même qu’il se l’est fait, lui aussi. Là. En
même temps que moi. Je me suis relevée. Je suis retournée à la
salle de bains. La même position. Le jet. Mon plaisir. Mais, cette
fois, il était là. Je l'imaginais là. Avec moi. Il m’a regardée faire. Jusqu’au
bout. Et il m’a giclé sur les fesses.
Ben oui. Vous avez d'autres occupations. héhéhé
RépondreSupprimerDes occupations qui peuvent parfois prendre beaucoup de temps et demander beaucoup d'énergie. ;)
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