lundi 9 juillet 2018

La fessée de Madame


– Madame a l’air bien fatiguée.
– Oh là là, oui. Elle a une mine de déterrée.
– C’est l’absence de Monsieur qui chagrine Madame ?
– Absence qui ne l’empêche pas de passer ses journées par monts et par vaux.
– On se demande bien à quoi faire, d’ailleurs.
– Oh, non, on se le demande pas. On sait.
– Madame les prend vraiment très jeunes.
– C’est que c’est plein de sève à cet âge-là…
– Et que ça n’hésite pas à remettre le couvert autant de fois que nécessaire.
– Madame ne dit rien ?
– Qu’est-ce que tu veux qu’elle dise ?
– À part nous supplier de lui garder le secret.
– Et elle est bien trop fière pour ça.
– Quand Monsieur va apprendre…
– Et il apprendra…
– Oui. Il faut qu’il sache.
– Quand Monsieur apprendra, alors là Madame va vraiment passer un très très mauvais quart d’heure.
– À moins que…
– On règle ça entre nous ?
– Ce peut-être une solution. On administre à Madame une bonne fessée de derrière les fagots. Bien cuisante, à la fois pour son fondement et pour son amour-propre.
– Ce qui est, à tout le moins, amplement mérité.
– Et on ne dit rien. À personne. Même pas à Monsieur.
– Surtout pas à Monsieur.
– Muettes. De vraies tombes.
– Que pense Madame de tout ça ?
– Rien. Qu’est-ce tu veux qu’elle en pense ? Elle s’en veut. Elle s’en veut énormément. Pas d’avoir écarté les jambes, non. C’était trop bon. Mais d’avoir manqué de prudence. Parce qu’on sait toutes les deux. Elle se demande bien comment, mais on sait. Le fait est là. Et, du coup, elle est entièrement à notre merci. Obligée d’en passer, si elle ne veut pas aller au-devant de très très gros ennuis, par tout ce qu’on veut. Elle n’a pas le choix. Et ce qu’on veut maintenant, c’est qu’elle aille bien docilement s’agenouiller au bord de son lit.
– Oh, là ! Ce regard ! Elle n’aime pas, mais alors là, pas du tout cette perspective.
– Ce dont on se fiche éperdûment.
– Tu crois qu’elle va le faire ?
– Et comment qu’elle va le faire ! Elle a trois secondes pour ça. Sinon… Eh ben, voilà ! Tu vois, suffit de demander. Elle est docile finalement notre maîtresse, hein ?
– Très. Ce qui est, ma foi, fort agréable.
– N’est-ce pas ? Et elle va l’être davantage encore. Parce qu’elle va se laisser bien gentiment mettre le cul à l’air. Là ! Voilà… Et maintenant, on va s’en donner à cœur-joie. Tu commences ou je commence ?
– Oh, ensemble ! Ensemble ! Ça portera plus.– Eh bien, allez, alors ! Feu !

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