samedi 28 avril 2018

Carton rouge

Dessin de Kal

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– Ah, il y a foot… T’es pour qui ?
– Paris, bien sûr.
– C’est les blancs ?
– Non. Les blancs, c’est Madrid.
– Je suis pour eux alors. Chacun les siens comme ça !
Et elle a bruyamment manifesté son soutien, encourageant, du geste et de la voix, les joueurs espagnols. S’enthousiasmant de chacune de leurs offensives. Se prenant la tête à deux mains quand le tir de l’un ou l’autre d’entre eux passait au-dessus de la barre transversale.

À la mi-temps, elle est allée nous chercher deux bières dans la cuisine, est venue se rasseoir.
– Pourquoi il y a pas de buts ? C’est parce qu’ils sont nuls ?
– On peut voir ça comme ça.
– Ou bien alors, c’est parce qu’on les encourage pas assez. Si, sûrement que c’est ça ! Oh, mais alors là, ils vont voir… Jusqu’au stade, là-bas, on va m’entendre.
Et elle a tenu parole. Hurlant des encouragements à pleins poumons. Sautant à pieds joints sur le canapé. Insultant l’arbitre.
– Vendu ! Coquecigrue ! Cocu ! Eunuque !
Elle s’est approchée de l’écran, presque à le toucher, elle a relevé haut son maillot et… Ronaldo a marqué.
– Il y est ! Il y est ! T’as vu ça ? Je l’ai complètement déconcentré le goal. Il me matait les seins et, du coup, il regardait pas le ballon. Trop forte, la fille !
L’égalisation de Cavani l’a mise en rage.
– C’est pas mérité, attends ! Ils jouent comme des savates, les tiens ! J’espère qu’on les paye pas au moins ?
– Oh, une misère !
– Ah, tu me rassures. Bon, mais tu détournes mon attention, là. Fiche-moi la paix. Ils ont besoin de moi, mes blancs.
Et elle est retournée dans le match. Elle a vociféré, s’est époumonée. Levée. Rassise. Relevée. Elle a, une nouvelle fois, montré ses seins à l’écran et… Casemiro a marqué.
– Et là, pas calmé ? J’en fais ce que je veux de ce goal. Tout ce que je veux. Il en peut plus de me les voir, mes nénés. Ah, si, c’est ça, si ! Deux fois, tu vas quand même pas me dire que c’est une coïncidence !
J’ai rien dit du tout. J’ai attendu, désabusé, la fin du match et j’ai éteint la télé.

Elle est venue se blottir contre moi.
– T’es fâché ?
– Non.
– Si, t’es fâché. Je le vois bien. C’est parce qu’ils ont perdu ?
J’ai haussé les épaules.
– Parce que je les ai fait perdre ? Que c’est à cause de moi ?
– T’y es pour rien.
– Ah, ben si, si ! T’as bien vu. C’est grâce à moi les deux buts. Je suis désolée. Surtout que c’était des Français. Je me suis laissée emporter. Je le ferai plus la prochaine fois. Je te promets.
– Oui, oh, la prochaine fois… Ça risque de nous mener aux calendes grecques, ça.
– Punis-moi alors ! Mais si, punis-moi, allez ! Ça te fera du bien…
Elle a baissé sa petite culotte et elle est venue, d’elle-même, prendre place en travers de mes genoux.
– Allez, vas-y, tape ! Tant que tu veux. Aussi fort que tu veux.
Je ne me le suis pas fait répéter deux fois.

6 commentaires:

  1. Ben, je veux lire la fessée, moi !

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    1. Au prochain match du PSG en coupe d'Europe, peut-être… ;)

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  2. Fessée de plus ou de moins, ça n’empêche que Real est le plus grand club de l’Histoire xD

    Un grand salut de l’Ukraïne pour tous les habitués

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    1. Attention! Il y a peut-être des Barcelonais qui traînent par ici ;)

      Un grand bonjour à l'Ukraine…

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  3. Beuh... pas le même genre; un fessier rouge sous le t-shirt blanc, c’est le top xDD

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  4. C'est vrai que ça fait ressortir les coloris…

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