lundi 9 mai 2016

La clef USB (8)

Une fessée ? Et puis quoi encore ? Il y avait des limites, hein, quand même ! Et c’était pas parce que… J’allais y aller, oui, mais pas question de me laisser faire. Ah, non alors ! Sûrement pas ! Non ! On allait s’expliquer. Une bonne fois pour toutes. Entre quatre-z-yeux…
Il m’attendait sur le pas de la porte.
– Tu n’as pas traîné en route, dis donc ! Mais ça, j’en étais sûr…
– Oui, bon, écoute, Antoine…
– Tu as apporté la vidéo ?
– La vidéo ? Quelle vidéo ?
– Tu sais bien ce qu’on avait dit… Que pour chaque vidéo qu’on aurait visionnée ensemble tu devrais en apporter une autre… Une toute neuve…
– J’y ai pas pensé… J’ai oublié… N’importe comment je ne… Non, mais écoute, Antoine…
– Tu en prends décidément de plus en plus à ton aise… Tu fais tout en dépit du bon sens… À croire que tu ne te rends pas vraiment compte de la situation dans laquelle tu te trouves…
– Mais si, je m’en rends compte, si !
– Eh bien alors ! Je la veux demain sans faute cette vidéo sinon… Sinon tu vas courir de très gros risques. Est-ce que c’est bien compris ?
– Oui. Seulement…
– Est-ce que c’est bien compris ?
– Tu l’auras, Antoine, tu l’auras…
– Bien ! Maintenant passons aux choses sérieuses… La fessée ! C’est ça que tu es venue chercher, non ? Alors je vais pas te faire languir plus longtemps… Allez, déshabille-toi !
– Ah, non ! Alors ça, non, Antoine !
– Non ? Ah, parce que tu préfères que ce soit moi qui te déculotte ? C’est ça ? Oh, mais il y a pas de problème…
– Je préfère rien du tout ! Je…
– Écoute, Christina… Ton anatomie je peux la contempler tant et plus chaque fois que j’en ai envie. Il me suffit pour ça d’allumer mon ordinateur. Alors je vois vraiment pas pourquoi tu fais tant d’histoires… Un peu plus un peu moins…
– Mais c’est pas la question enfin !
– Ah ! Et c’est quoi la question ?
– C’est que… Une fessée, Antoine, une fessée ! Tu te rends pas compte…
– Si, je me rends compte, si ! Fallait pas la mériter…
– Ça, c’est ton point de vue…
– Oui, oh, je te vois venir. Tu vas encore te mettre à discutailler et à ergoter à n’en plus finir. Et tout ça pour quoi ? Pour rien ! Parce que tu sais très bien que tu n’as pas le choix et qu’à l’arrivée tu l’auras de toute façon cette fessée… Que tu ne pourras pas t’y soustraire et qu’elle sera d’autant plus sévère que tu auras voulu batailler longtemps. Alors moi, à ta place, je ne ferais pas tant d’histoires… Je m’y résoudrais de bonne grâce… Non, la seule vraie question en fait, c’est de savoir si tu vas te dépiauter toi-même ou si c’est moi qui vais me charger de le faire…
Il avait raison… C’en était exaspérant… Une fois de plus il avait raison… J’en étais réduite à capituler sans conditions. Mais que ce soit lui qui me déshabille ? Alors ça, non ! Non ! Et j’ai rageusement envoyé balader jupe et culotte sur son fauteuil devant la télé… Là… Voilà !
– Le reste aussi, va ! Tant que tu y es !
Je n’ai pas cherché à discuter… De toute façon…
– Eh ben voilà ! Tu vois quand tu veux ! C’est pas si compliqué que ça, avoue ! Bon, mais allez, action !
Il s’est assis… M’a fait signe de venir prendre place en travers de ses genoux… M’a installée…
– Tu es bien là ? Confortable ? Non, parce que ça risque d’être long…

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