– T’as fait fort, Julie, dis
donc !
– Hein ? Mais de quoi tu
parles ?
– Pasqualine…
– Eh bien, quoi, Pasqualine ?
– Je m’attendais pas à ça… Une
bonne leçon, oui… Mais de là à…
– Je comprends rien à ce que tu me
racontes…
– Mais alors c’est pas toi ?
– C’est pas moi qui quoi ?
– Qui lui as fait flanquer une
fessée hier soir ?
– Jamais de la vie !
– Mais alors c’est qui ?
– Qu’est-ce que tu veux que j’en
sache ? Elle s’est pris une fessée, c’est vrai ? Mais c’est génial,
ça !
– Elle doit avoir raison alors
Pasqualine…
– Raison ? Comment ça raison ?
– Elle est persuadée que c’est la copine
d’un type avec qui elle couche qui lui fait payer la note…
– Possible… À moins que ce soit
tout à fait autre chose… À quoi elle pense pas… Faudrait savoir… Parce que ça
peut devenir intéressant tout ça… Très intéressant…
– Tu crois qu’ils vont revenir ?
Parce qu’ils l’ont dit, hein… Ils l’ont dit qu’ils allaient revenir…
– S’ils l’ont dit…
– Oui, mais enfin ! Ils vont
pas passer me coller une fessée, comme ça, chaque fois que ça leur toque…
– T’as une solution toute trouvée…
– Ah, oui ? Laquelle ?
– Romps avec ce type !
– Oui, alors ça, c’est complètement
exclu… Je l’ai dans la peau… Je peux pas me passer de lui… De sa peau… De ses
yeux… De sa voix… De tout lui… Lui non plus d’ailleurs… Sinon il y a longtemps
qu’il aurait rompu avec moi… Qu’elle aurait réussi à le faire rompre…
– Dans ces conditions… Et dans la
mesure où tu veux pas porter plainte…
– Ah, non, ça, il en est pas
question… Je t’ai expliqué… Il apprendrait Florian… Il apprendrait forcément…
Et je le perdrais… Et peut-être Baptiste aussi dans la foulée… Ça aime pas les
histoires et les complications les mecs… Je veux pas… Je veux pas les perdre…
J’y tiens trop… Autant à l’un qu’à l’autre…
– Oui, ben t’es mal barrée, là… Parce
que si elle a décidé de te faire tambouriner le derrière jusqu’à ce que tu
capitules… Jusqu’à ce que t’y renonces à ce type…
– Elle a le droit de rêver… Jamais
ça arrivera… Jamais… Et s’il y en a une qui doit finir par capituler…
– On jouerait sur du velours, là…
– Comment ça ?
– Si on lui faisait flanquer une
fessée… rapport à ce qu’elle a dénoncé Adeline… jamais elle irait imaginer
qu’on est derrière… Elle est tellement persuadée que c’est cette nana, là, qui
règle ses comptes… Et franchement ça donne envie, non, tu trouves pas ?
– Faut reconnaître, oui, mais de
toute façon la question se pose pas… Parce que pour trouver des gens qu’acceptent
de faire un truc pareil…
– Oui, oh, alors ça, c’est vraiment
pas un problème… J’en connais qui demanderaient pas mieux que d’aller s’occuper
de son cas…
– Ah, oui, qui ça ?
– Des relations à moi… Deux filles
et un type… Je les mets sur le coup ?
– S’il y a pas de risque qu’elle
remonte jusqu’à nous…
– Aucun…
– Dans ces conditions… Si tu veux,
oui…
– Mission accomplie…
– Ils y sont allés ?
– Ils y sont allés…
– Et alors ?
– Et alors je sais pas… Je sais
juste ça… Qu’ils y sont allés… Oh, mais Pasqualine te racontera… Elle va sûrement
passer te voir…
– Ça, il y a toutes les chances,
oui…
– Ils sont revenus… Tu vois ce que
je t’avais dit… Pas les mêmes, mais ils sont revenus… Et ils ont pas été déçus
du voyage… Parce que je les ai reçus… « Vous pourrez dire à votre « patronne »
qu’elle pourra bien m’envoyer tous les escadrons de fesseurs qu’elle voudra je
ne céderai pas… Au contraire… Je n’en serai chaque fois qu’un peu plus décidée… »
Et je me suis déculottée de moi-même… Et je me suis allongée sur ma grande
table en acajou… »Eh bien allez-y ! Qu’est-ce que vous attendez ?
Allez-y ! Vous êtes venus pour ça, non ? »
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