lundi 14 avril 2014

Le Centre (65)



– T’as fait fort, Julie, dis donc !
– Hein ? Mais de quoi tu parles ?
– Pasqualine…
– Eh bien, quoi, Pasqualine ?
– Je m’attendais pas à ça… Une bonne leçon, oui… Mais de là à…
– Je comprends rien à ce que tu me racontes…
– Mais alors c’est pas toi ?
– C’est pas moi qui quoi ?
– Qui lui as fait flanquer une fessée hier soir ?
– Jamais de la vie !
– Mais alors c’est qui ?
– Qu’est-ce que tu veux que j’en sache ? Elle s’est pris une fessée, c’est vrai ? Mais c’est génial, ça !
– Elle doit avoir raison alors Pasqualine…
– Raison ? Comment ça raison ?
– Elle est persuadée que c’est la copine d’un type avec qui elle couche qui lui fait payer la note…
– Possible… À moins que ce soit tout à fait autre chose… À quoi elle pense pas… Faudrait savoir… Parce que ça peut devenir intéressant tout ça… Très intéressant…

– Tu crois qu’ils vont revenir ? Parce qu’ils l’ont dit, hein… Ils l’ont dit qu’ils allaient revenir
– S’ils l’ont dit…
– Oui, mais enfin ! Ils vont pas passer me coller une fessée, comme ça, chaque fois que ça leur toque…
– T’as une solution toute trouvée…
– Ah, oui ? Laquelle ?
– Romps avec ce type !
– Oui, alors ça, c’est complètement exclu… Je l’ai dans la peau… Je peux pas me passer de lui… De sa peau… De ses yeux… De sa voix… De tout lui… Lui non plus d’ailleurs… Sinon il y a longtemps qu’il aurait rompu avec moi… Qu’elle aurait réussi à le faire rompre…
– Dans ces conditions… Et dans la mesure où tu veux pas porter plainte…
– Ah, non, ça, il en est pas question… Je t’ai expliqué… Il apprendrait Florian… Il apprendrait forcément… Et je le perdrais… Et peut-être Baptiste aussi dans la foulée… Ça aime pas les histoires et les complications les mecs… Je veux pas… Je veux pas les perdre… J’y tiens trop… Autant à l’un qu’à l’autre…
– Oui, ben t’es mal barrée, là… Parce que si elle a décidé de te faire tambouriner le derrière jusqu’à ce que tu capitules… Jusqu’à ce que t’y renonces à ce type…
– Elle a le droit de rêver… Jamais ça arrivera… Jamais… Et s’il y en a une qui doit finir par capituler…

– On jouerait sur du velours, là…
– Comment ça ?
– Si on lui faisait flanquer une fessée… rapport à ce qu’elle a dénoncé Adeline… jamais elle irait imaginer qu’on est derrière… Elle est tellement persuadée que c’est cette nana, là, qui règle ses comptes… Et franchement ça donne envie, non, tu trouves pas ?
– Faut reconnaître, oui, mais de toute façon la question se pose pas… Parce que pour trouver des gens qu’acceptent de faire un truc pareil…
– Oui, oh, alors ça, c’est vraiment pas un problème… J’en connais qui demanderaient pas mieux que d’aller s’occuper de son cas…
– Ah, oui, qui ça ?
– Des relations à moi… Deux filles et un type… Je les mets sur le coup ?
– S’il y a pas de risque qu’elle remonte jusqu’à nous…
– Aucun…
– Dans ces conditions… Si tu veux, oui…

– Mission accomplie…
– Ils y sont allés ?
– Ils y sont allés…
– Et alors ?
– Et alors je sais pas… Je sais juste ça… Qu’ils y sont allés… Oh, mais Pasqualine te racontera… Elle va sûrement passer te voir…
– Ça, il y a toutes les chances, oui…

– Ils sont revenus… Tu vois ce que je t’avais dit… Pas les mêmes, mais ils sont revenus… Et ils ont pas été déçus du voyage… Parce que je les ai reçus… « Vous pourrez dire à votre « patronne » qu’elle pourra bien m’envoyer tous les escadrons de fesseurs qu’elle voudra je ne céderai pas… Au contraire… Je n’en serai chaque fois qu’un peu plus décidée… » Et je me suis déculottée de moi-même… Et je me suis allongée sur ma grande table en acajou… »Eh bien allez-y ! Qu’est-ce que vous attendez ? Allez-y ! Vous êtes venus pour ça, non ? »


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