– Alors ? C’était pas bon ?
– Oh, si ! Comment t’as été douce,
mais douce !
– Et ça t’a surprise…
– De ta part un peu, oui… Surtout que
juste avant…
– Tu verras… Parce qu’on est loin d’en
avoir fini toutes les deux… Tu verras… Je peux être tout… Tout et son contraire…
Je SUIS tout et son contraire… Comme toi finalement…
– Oh, non ! Non…
– Bien sûr que si ! Seulement tu
veux pas le savoir… Ça te fait bien trop peur… Mais le jour où tu consentiras à
te regarder en face… Tu seras pire que moi… Et de loin…
Elle m’a soulevé le menton du bout du
doigt…
– Il y en a plus pour longtemps… C’est
pour bientôt… Très bientôt…
Et elle m’a expédiée d’une petite claque
sur les fesses…
– Allez, file !
– Lucie…
– Quoi ?
– Tu veux que je lui parle à Laëtitia ?
– Lui parler ? Pour quoi faire ?
– Pour qu’elle aille pas le trouver
Xavier…
– Qu’elle y aille, mais qu’elle y aille !
Qu’est-ce que j’en ai à foutre ! Alors là… Si tu savais ! Je
rattraperai le coup… C’est facile avec lui… Et puis de toute façon je pourrais
bien le faire cocu jusqu’aux yeux qu’il s’écraserait… Il s’écrase toujours…
– J’y comprends plus rien…
– Qu’est-ce tu comprends pas ?
– C’est pas ce que tu lui disais
tout-à-l’heure à Laëtitia… T’avais l’air de drôlement appréhender au contraire…
– Oui, mais bon ! Il y a des fois t’as
envie de te faire croire des trucs… Que ton mec il est pas comme il est… Qu’il
est tout le contraire… Tu le supporterais pas dans la réalité, mais là s’il s’agit
juste d’imaginer… Tu comprends ?
Je comprenais, oui…
– Non… Et puis me prendre une fessée
pour me punir d’avoir couché avec Leo – par sa femme en plus – c’est un peu
comme si ça avait vraiment eu lieu… Comme si je l’avais vraiment fait… J’ai
envie n’empêche ! Non, mais comment j’ai envie ! Je crois que j’ai
jamais eu autant envie avec personne… Tiens, le v’là ! Il me rend folle ce
type… Il me rend complètement folle…
– Alors, Mesdames ?! Ces haricots
verts, ça avance ? Pas vraiment on dirait… On préfère papoter, c’est ça,
hein ? Bon, mais vous vous débrouillez comme vous voulez… Je veux mes deux
cents bocaux ce soir… Stérilisés et étiquetés… Ah, et puis… Eugénie, viens avec
moi ! J’ai deux mots à te dire…
– Tu sais pourquoi je t’ai convoquée, je
suppose…
– Pas du tout, non…
– Réfléchis bien !
– Parce que j’ai espionné derrière la
porte quand vous avez donné la fessée à Lucie ?
– Ah, parce que tu nous as espionnés ?!
De mieux en mieux… Mais à part ça…
– Je vois pas…
– Mais si ! Réfléchis bien…
– Non… Je vous assure…
– Tu sais que c’est pas bien du tout de
colporter des ragots…
– Hein ?! Mais j’ai pas…
– Laissé entendre qu’il y avait quelque
chose de très intime entre toi et moi ? Bien sûr que si !
– Ah, non… Non…
– Oui… Bon… Tu vas pas ergoter… Si tu l’as
pas fait t’aurais pu le faire… Ce qui revient au même… Et tu vas être punie
pour ça… C’est mérité, avoue !
– Si ! oui…
– Eh bien voilà ! Tu sais ce qui te
reste à faire… À me présenter bien sagement ton gentil petit derrière… Qu’on
lui donne de jolies couleurs… Qu’il a déjà d’ailleurs… Apparemment quelqu’un
est déjà passé par là… Et n’a pas fait dans la dentelle… Bon… Eh bien il y a
plus qu’à suivre son exemple… Tu es prête ?
Merci; c'était bien excitant.
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