jeudi 18 mars 2010

Escobarines: Arrière-boutique







Un tout nouveau dessin de Jean-Philippe Escobar c’est toujours un régal… Et l’imagination qui se met aussitôt en batterie…

C’est au second des deux scénarios qu’il suggère, sur son blog
http://jpcworldcolorgalery.hautetfort.com/
que sont allées aussitôt, s’agissant de ce dessin, mes préférences. Même si je crois bien que je m’offrirai aussi le plaisir de rêver prochainement autour du premier…

L’occasion aussi de rappeler, comme il le fait lui-même, qu’il ne s’agit là que de fantasmes et qu’il ne peut s’agir que de fantasmes…

Bonne lecture à tous…




- Madame Maurel !… Vous pouvez venir une seconde, s’il vous plaît ?… Je voudrais vous parler…
- Oui, mais alors vraiment une seconde… Parce que je suis pressée… On m’attend…
- En principe ce ne sera pas long… En principe… Juste le temps que vous me restituiez ce que vous venez de me dérober…
- Pardon ?!… Non, mais vous savez qui je suis ?…
- Tout à fait, oui…
- Et vous avez le front de m’accuser, moi ?!…
- Absolument…
- Ce que vous semblez ignorer, chère Madame, c’est que ça peut vous mener loin cette histoire… Très très loin… J’ai le bras long… Un mot de moi à mon père ou à mon mari et elle est fermée votre boutique… Pour un bon moment !… Voire même pour toujours… Alors à votre place j’adopterais un profil bas… Ce serait la solution la plus intelligente, non, vous ne croyez pas ?… La plus raisonnable… Allez, on en reste là… Pour cette fois je passe l’éponge et…
- Oui, ben pas moi !… Alors ou vous me rendez ce que vous m’avez volé ou j’appelle les gendarmes… A moins que je demande à votre père ou à votre mari justement de venir vous chercher… Et qu’on s’explique avec eux…
- Mais enfin c’est incroyable d’être entêtée comme ça !… Puisque je vous dis que je ne vous ai rien pris…
- Et moi puisque je vous dis que si !…
- Quoi ?!… Dites-moi quoi au moins !… Et je l’aurais mis où ?… Tenez !… Voilà mon sac !… Regardez !… Regardez si vous ne me croyez pas… Ah !… Vous voyez !…
- Il y a d’autres cachettes possibles…
- Où ça ?… Les poches ?… Les v’là mes poches… Il n’y a rien… Absolument rien…
- Il y en a encore d’autres…
- Oui, ben alors là, ma petite, si vous vous imaginez que je vais me déshabiller devant vous vous vous fourrez le doigt dans l’œil… Et bien profond !… Qu’est-ce que vous faites ?…
- J’appelle votre père…
- Non !… Attendez !… Raccrochez !… Attendez !… Le v’là votre truc !… Et franchement, entre nous, vous croyez que ça valait vraiment la peine de faire une histoire pareille pour un stylo de pacotille ?…
- Qui vous a quand même bien plu, avouez !… La preuve !…
- Oui, oh…
- Et c’est tout ?… Vous ne m’avez rien pris d’autre ?…
- Ah, vous n’allez pas recommencer !…
- Je veux être certaine, absolument certaine, que vous ne m’avez rien volé d’autre…
- Puisque je vous le dis !…
- Faites voir !… Déshabillez-vous !… Faites voir ou bien…
- Vous me le paierez… Je vous jure que vous allez me le payer…
- La culotte aussi… Allez !…
- Et cher… Très cher…
- La culotte, j’ai dit !… Là… Vous voyez que vous pouvez vous montrer raisonnable quand vous voulez… Il va falloir d’ailleurs… Parce que nous n’en avons pas fini toutes les deux !… Vous n’imaginez tout de même pas que vous allez vous en tirer comme ça ?… Certainement pas… Il est de mon devoir de mettre votre père et votre mari au courant d’agissements aussi répréhensibles… A toutes fins utiles… Pour qu’ils prennent les mesures qui s’imposent… Je vais par ailleurs me voir également dans l’obligation d’avertir mes collègues commerçants de ce qui s’est passé pour leur éviter, autant que faire se peut, d’être exposés aux mêmes déboires…
- Vous n’allez pas faire ça !…
- Bien sûr que si !… J’y suis moralement tenue…
- Mais tout le monde va être au courant !…
- Il fallait y réfléchir avant…
- Et mon père !… Sa carrière politique !… Et mon mari !… Oh non, non !… Vous pouvez pas faire ça…
- Il y aurait bien une solution…
- Laquelle ?… Dites… Dites… Je ferai ce que vous voudrez… Dites…
- Vous vous êtes comportée en gamine irresponsable… Ce que vous mériteriez…
- Oh non !… Pas ça quand même !…
- Si c’est votre choix…
- Non !… Raccrochez !… Pour l’amour du ciel raccrochez !…
- Alors ?!… La fessée ?!…
- A quoi vous me réduisez !…
- Ah non, non !… Vous vous y êtes réduite toute seule… Comme une grande… Allez, approchez !… Venez là…

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