Julien s’est installé au volant. A démarré.
– Alors ?
– Alors,
quoi ?
– Cette
soirée avec Étienne. T’en as retiré quoi ?
– Je
sais pas. C’était bizarre. Il m’a complètement déstabilisée
en fait.
– Ce
qui n’est pas forcément un mal.
– Je
me demande. Parce que chercher quelque chose quand tu sais pas ce que
tu cherches au juste…
– Ça
finira par affleurer, tu verras. Pour toi comme pour Océane. Qui est
tout près, mais vraiment tout près, de mettre le doigt dessus.
– Ah,
alors si je comprends bien…
– C’était
une action concertée, oui. On a décidé, tous les quatre, de vous
bousculer un peu. Parce que l’essentiel, c’est rarement ce qui
saute aux yeux.
– Et
c’est quoi alors, pour moi, selon toi, l’essentiel ?
– Je
n’en sais fichtre rien. C’est à toi de le découvrir.
– C’est
exactement ce que m’a dit Étienne tout à l’heure.
– Ah,
ben tu vois !
– Et
tu dis qu’Océane…
– A
fait un grand pas en avant, oui. Mais c’est à elle de t’en
parler. Si elle en a envie.
On
venait tout juste de se coucher quand la sonnette de la porte
d’entrée a retenti.
– À
cette heure-ci ? Qui ça peut être ?
C’était
Océane.
– Qu’est-ce
qui t’arrive ?
– Rien.
Enfin, si ! Je… Je pourrais pas dormir ici ?
– Tu
t’es disputée avec Valentin, je parie…
– Oh,
non ! Non ! Seulement on avait pris chacun notre voiture.
Elle est en bas, la mienne et…
Julien
a constaté.
– Tu
pues l’alcool à plein nez.
– Oh,
mais je suis pas saoule, hein ! Seulement c’est plus prudent
que je la prenne pas. Je dois être limite. Et si je tombe sur les
flics…
– Limite ?
Plus que limite tu veux dire, oui ! Bon, mais on réglera ça !
Comme convenu. Dès que possible… Le temps de prévenir et de
réunir tout le monde.
– C’est
pas de ma faute !
– Ben,
voyons !
– Si,
c’est vrai, hein ! C’est à cause de tout ce qu’on a parlé
tout à l’heure, à table. Comment ça m’a remuée ! J’avais
besoin d’y réfléchir avant de rentrer, du coup…
– On
peut réfléchir sans boire…
– Je
sais bien, oui ! Seulement…
– Bon,
mais on verra tout ça demain ! Il est tard. Alors, pour le
moment, dodo !
Dans
la chambre d’amis, de l’autre côté de la cloison, elle a
reniflé, s’est bruyamment mouchée.
– Elle
pleure, non ?
– On
dirait, oui.
J’ai
tendu la main vers lui.
– Comment
c’est trop bien, nous deux, hein, Julien ! On se le dit pas
assez souvent, moi, j’trouve !
Je
lui ai doucement caressé le ventre. Je suis descendue. J’ai pris
sa queue dans ma main. Elle s’est aussitôt dressée. Il s’est
tourné vers moi, l’a calée contre ma cuisse. Il m’a suçoté
les seins, pétri les fesses. Je me suis ouverte, tendue vers lui.
– Viens,
Julien ! Viens ! J’ai trop envie.
Et
ça a été un plaisir intense. Majeur. Que j’ai sangloté à
pleins poumons. Qui s’est indéfiniment prolongé.
Je
me suis réfugiée contre lui.
– Elle
a entendu, tu crois ?
– Ah,
ça, pour pas entendre ! Vu comment tu t’es lâchée…
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