mardi 28 juillet 2015

Fessées croisées (38)

Midi


– Charles a dû se demander où j’étais passée, non ?
– Ah, ben ça… Mais on a assuré toutes les deux… On lui a raconté que t’étais partie à la recherche d’une pharmacie… Vu que tu t’étais réveillée avec une espèce de conjonctivite qui te faisait un mal de chien… Et que, dans la foulée, t’allais sans doute en profiter pour faire deux ou trois courses…
– Génial !
– Ça a l’air d’aller nettement mieux que ce matin en tout cas…
– Ah, pour ça, oui ! Je suis allée me changer les idées… Un bien fou ça m’a fait…
– T’es allée où ?
– En farfouillant sur Internet, l’autre nuit, j’ai vu qu’il y avait un club, dans le coin, où se retrouvent tous les passionnés de fessées… J’y suis passée…
– Ah, oui ? Et alors ?
– C’était fermé… Mais j’ai quand même vu la patronne… Trois amis à elle il y avait aussi… Deux hommes et une femme… Hyper sympas… Un bon moment on a discuté… Oh, mais je vais y retourner, ça, c’est sûr… Et pas plus tard que tout-à-l’heure… Ce sera ouvert cet après-midi… Vous voulez venir ?
– Ça se passe comment ?
– Oh, c’est tout simple… Un bracelet rouge pour ceux qui veulent en recevoir… Un vert pour ceux qui veulent en donner… Et un jaune pour ceux qui veulent seulement regarder… On peut rester masqué si on veut… Mais c’est quand même interdit de faire des photos…
– Oui, ben ça… Normal… Et tu peux refuser ? Si le type ou la fille, ils te plaisent pas ?
– On n’oblige personne à rien…
– Je crois bien que je vais me laisser tenter, moi !
– Et moi donc !



18 heures


– Ce délire ! Non, mais ce délire !
– Là, faut reconnaître… On a fait fort…
– Cette honte que tu m’as fait passer… Devant… Combien ils étaient ? Au moins une cinquantaine… Et sans me prévenir de ce que tu mijotais en plus !
– Ça aurait perdu tout son charme…
– Leur balancer, comme ça, que tu avais été obligée de me punir POUR DE VRAI et que j’allais leur montrer le résultat… Que ça faisait partie de la punition… Non, mais comment j’étais dans mes petits souliers…
– T’as pas aimé ?
– Tu parles que j’ai pas aimé… J’ai adoré, oui…
– Et eux donc ! Leurs têtes quand ils ont vu l’état de ton derrière ! Ils en revenaient pas…
– Faut dire que, quand tu flanques une fessée, toi, tu la flanques…
– Tant qu’à faire…
– Et là, en plus, deux coup sur coup ça faisait… L’une par-dessus l’autre… Et comme je marque que le diable…
– Ah, on a fait des heureux, ça, c’est sûr…
– Sans compter qu’après Christine a pas été mal non plus dans son genre…
– Tout ce temps qu’elle a mis pour choisir qui c’est qu’allait la lui donner…
– Scotchés ils étaient… On aurait entendu une mouche voler…
– Dès le début j’avais décidé… Dès que je l’ai vue… Ce serait cette nana et personne d’autre… Mais, d’un autre côté, comment c’était jouissif de les avoir tous, comme ça, en mon pouvoir… De les tenir à bout de bras… De sentir leur envie… De palper leur attente… Comment ça donnait envie de faire durer…
– Elle a assuré la fille apparemment… Vu comment t’as braillé…
– Je dois reconnaître… Un sacré bon moment j’ai passé…
– Oui… Ben ça, ça s’est vu…
– Heureusement qu’on était là finalement… Parce que sans nous…
– C’est vrai que les autres, c’était pas vraiment terrible…
– Ça se laissait regarder, mais bon…
– Ils feront peut-être mieux la prochaine fois…
– Peut-être, oui… Ben, sinon on reprendra les choses en main…
– On les reprendra de toute façon…
– Vous croyez qu’il y était le détective privé ?
– Ça, il y a toutes les chances… C’est même certain…
– Et donc…
– Ben donc, la prochaine fois nos chers maris seront dans la salle… Masqués…
– Je le reconnaîtrais entre mille mon bonhomme… Même masqué… Alors là…
– Ça, moi aussi…
– Ils prendront pas ce risque… Qu’est-ce vous pariez qu’ils iront se planquer se planquer dans les petites cabines au fond ?
– Ce qui leur coûtera la peau des fesses…
– Pour rien… On saura quand même qu’ils sont là…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire