– Elle l’a fait ?
– Un peu qu’elle l’a fait ! J’y
croyais qu’à moitié, j’avoue… Mais si ! La porte derrière était ouverte…
J’ai filé jusqu’à son bureau… La force de l’habitude : j’ai failli
frapper… Je ne me suis repris qu’au dernier moment… Elle me tournait le dos,
penchée sur le petit classeur gris, – dans le coin à droite, tu
sais… – dont un tiroir était ouvert… Je me suis confortablement installé
dans son fauteuil… « Qu’est-ce que vous fabriquez ? Venez ici… Vous
finirez ça après… » Je m’attendais à ce qu’elle renâcle… À ce qu’elle
fasse la sourde oreille… Ou me remette vertement à ma place… Mais non !
Elle s’est retournée… A fait quelques pas dans ma direction sans me regarder…
S’est arrêtée… « Asseyez-vous ! » Ce qu’elle a fait… Sur la
chaise en face… Toujours sans me regarder… J’ai posé l’un après l’autre mes
deux pieds sur le bureau… « La dernière fois qu’on s’est trouvés tous les
deux ici c’était quand ? Vous vous souvenez, Martina ? » Elle a
fait signe que oui… Oui… « Vous vous êtes montrée particulièrement odieuse
à mon égard ce jour-là… Odieuse et injuste… » Elle a brusquement relevé la
tête… Failli dire quelque chose… S’est reprise… « Reconnaissez-le au
moins ! Eh bien ? J’attends » Ça lui a brûlé les lèvres, mais elle
l’a dit… « Oui… » Tout bas… Tout juste audible… « Plus fort… Et
dites-le VRAIMENT… » « J’ai été injuste, oui… »
« Et ? » « Et odieuse… » « Bon… Eh bien
voilà ! Vous allez être punie pour ça…Sévèrement… C’est plus que mérité,
avouez, non ? » « Si ! »
– J’aurais voulu voir sa tête… Non,
mais comment j’aurais aimé voir sa tête…
– Tu l’aurais pas reconnue… Plus
aucun rapport, mais alors là rigoureusement aucun, avec la directrice cassante
et autoritaire dont on a l’habitude… Elle se montrait humble… Résignée… Presque
servile…
– Sans doute que c’est sa véritable
nature au fond… Et que quand on fait preuve, avec elle, de suffisamment de
détermination…
– Ce qu’il y a de sûr en tout cas,
c’est que plus ça allait… plus le temps passait… et plus je la sentais à ma
merci… Totalement à ma merci…
– Tu l’as poussée dans ses derniers
retranchements, j’espère…
– Je l’ai fait lever… Rester comme
ça, debout devant moi, un bon petit moment… Et puis :
« Déshabillez-vous, Martina ! »
– Elle l’a fait ?
– Elle l’a fait…
– Et dire que j’ai raté ça… Si j’avais
su… Bon, mais vas-y ! Continue !
– Elle a marqué un temps– très
court – d’hésitation, elle a poussé un profond soupir et puis elle l’a
fait… En me tournant le dos… Au fur et à mesure qu’elle les retirait elle
repliait soigneusement ses vêtements et les déposait, un à un, sur la chaise…
« Vous avez raison, Martina… Prenez votre temps… Prenez tout votre temps…
Ce n’en est que meilleur… » Elle n’a pas relevé… Elle a poursuivi…
Exactement sur le même rythme… Quand elle n’a plus eu sur elle que ses sous-vêtements
– des sous-vêtements blanc satin à dentelles – elle s’est arrêtée…
« Eh bien ? Qu’est-ce que vous faites ? Continuez ! »
Alors le soutien-gorge… Et puis la petite culotte… « Tournez-vous
maintenant ! Regardez-moi ! Là ! Comme ça, oui… Et venez !
Venez chercher votre punition… » J’ai enlevé mes pieds du bureau… Elle
s’est avancée… Approchée… Penchée… Allongée, d’elle-même, en travers de mes
genoux… J’ai pas tapé tout de suite… Je l’ai fait attendre… Une première
claque… Pas très fort… Qui l’a fait sursauter… Une autre… Une troisième… Une
grêle de claques… De plus en plus appuyées… De plus en plus rapprochées… Un
déluge de claques… À pleines fesses… Qui lui ont mis le derrière en feu…
– Elle a crié ?
– Poussé des espèces de râles de fond
de gorge, en mesure, chaque fois que ça tombait… Et crié à la fin, oui…
– Et gigoté ? Elle a
gigoté ?
– Ah, pour ça oui ! Et je peux
te dire que je n’ignore plus rien de son anatomie…
– Longtemps ça a duré ?
– Assez, oui… J’en avais mal aux
mains… Alors j’ai arrêté… Et j’ai constaté : « Tu mouilles, Madame la
Directrice…
– C’était vrai ?
– Un peu que c’était vrai…
– Qu’est-ce qu’elle a dit ?
– Rien… Elle n’a rien dit… Je l’ai
laissée se relever… « La prochaine fois, si j’ai encore à me plaindre de
vous, ce sera le martinet… » Et je l’ai plantée là…
– La prochaine fois je serai là…
Alors là il y a pas photo que je serai là…
– Tiens, écoute… Je lui ai écrit…
« Qu’est-ce qu’elle a fait, Madame la Directrice, dans son bureau après
mon départ ? Après avoir vérifié que j’étais bien parti… Hein ?
Qu’est-ce qu’elle a fait ? Ce n’est pas bien difficile à deviner… Elle
s’est donné du plaisir… Elle s’est épuisée de plaisir… C’est pas vrai
peut-être ? Vous serez punie pour ça, Martina… Pas pour l’avoir fait, non…
Mais pour l’avoir fait sans mon consentement… Et en mon absence… Alors
attendez-vous à recevoir très prochainement une convocation… À laquelle vous ne
manquerez évidemment pas de vous rendre… »
– Ce sera quand ?
– Oh, pas tout de suite… On va la
laisser la redouter… Et l’espérer…
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