31-
– Eh bien, Mesdames, que m’a-t-on rapporté ?
Elles baissent toutes deux la tête…
La reine Catherine exige qu’elles la relèvent…
– Il paraîtrait que vous vous multipliez partout en répétant à qui veut l’entendre que je n’en userais pas comme il sied avec les personnes de qualité ? Est-ce exact ?
– Il se raconte beaucoup de choses, Votre Majesté, souvent bien éloignées de la vérité…
– De nombreux témoins attestent pourtant que vous avez tenu ces propos…
– Ils auront mal compris…
– Comment pouvez-vous juger de façons de faire dont vous n’avez pas eu personnellement à connaître ? Ou plutôt dont vous n’avez pas encore eu personnellement à connaître…
– Votre Majesté…
– Nous allons, n’en doutez pas, vous en offrir l’occasion… Et sur le champ… Estimeriez-vous déroger en servant votre reine à table ?
– Certes non…
– Alors vous l’allez faire… Et vous l’allez faire nues… Je le veux ainsi…
Un rapide coup d’œil dans notre direction à nous les gardes…
– Oh, Votre Majesté !
– Qu’y a-t-il ? Ignoreriez-vous donc, vous qui savez tant de choses, que c’est par des laquais que je fais fouetter celles dont le comportement me déplaît, fussent-elles de noble extraction…
Elles se dévêtent sans un mot…
– Mais c’est que vous faites d’excellentes servantes toutes les deux, savez-vous ? Toutes grandes dames que vous soyez… C’est un état vers lequel vous êtes à l’évidence naturellement portées… Je pourrais vous y maintenir, mais non, pour l’heure j’ai d’autres projets à votre endroit… Approchez ! Faites vous voir ! Encore ! Tournez-vous ! Vous êtes l’une comme l’autre fort délicieusement tournées… Et je gage que les hommes auxquels vous accordez vos faveurs y trouvent leur comptant…
– Votre Majesté…
– Allons ! Allons ! Ne vous faites pas plus prudes que vous ne l’êtes… J’ai mes informateurs… Et si vous tenez à ce que je vous rafraîchisse la mémoire… Non ? C’est sans doute préférable en effet… Bien… Alors voici ce que j’attends de vous… Un homme, sur l’oreiller, est toujours beaucoup plus enclin aux confidences… Or, on ne peut conduire les affaires du royaume sans avoir, sur les intentions des uns et des autres – et surtout des plus grands – le plus de lumières possible… Vous savez quelle période difficile nous traversons et je ne doute pas qu’en bonnes catholiques que vous êtes vous n’ayez à cœur, de contribuer à faire triompher la vraie foi…
– Quels sont, Votre Majesté, les… ?
– Pour vous, Henri de Navarre…
– Henri de Navarre !
– Et pour vous François d’Alençon…
– Mais c’est…
– Mon fils, oui… Mon fils qui semble avoir un peu trop tendance ces derniers temps à jouer double jeu…
– Eh bien ?! Avons-nous avancé, Mesdames ?
– Henri de Navarre s’empare, quand elle ne lui ferme pas résolument ses portes, de chaque citadelle qui se présente…
– Et je présume qu’il ne lui a guère été nécessaire de guerroyer…
– Les ordres de Votre Majesté…
– Passons… Et alors ? Lui avez-vous soutiré quelque renseignement que ce soit ?
– Point encore… Il me faut auparavant le mettre en confiance et le persuader de ma totale discrétion sur tout ce qu’il pourrait être amené à me révéler sous le sceau du secret…
– Et vous ?
– Monsieur D’Alençon semble, à l’évidence, beaucoup plus sensible aux charmes de ses congénères qu’à ceux des femmes qui l’approchent…
– À vous de le convaincre de changer d’avis…
– Eh bien, Mesdames, que m’a-t-on rapporté ?
Elles baissent toutes deux la tête…
La reine Catherine exige qu’elles la relèvent…
– Il paraîtrait que vous vous multipliez partout en répétant à qui veut l’entendre que je n’en userais pas comme il sied avec les personnes de qualité ? Est-ce exact ?
– Il se raconte beaucoup de choses, Votre Majesté, souvent bien éloignées de la vérité…
– De nombreux témoins attestent pourtant que vous avez tenu ces propos…
– Ils auront mal compris…
– Comment pouvez-vous juger de façons de faire dont vous n’avez pas eu personnellement à connaître ? Ou plutôt dont vous n’avez pas encore eu personnellement à connaître…
– Votre Majesté…
– Nous allons, n’en doutez pas, vous en offrir l’occasion… Et sur le champ… Estimeriez-vous déroger en servant votre reine à table ?
– Certes non…
– Alors vous l’allez faire… Et vous l’allez faire nues… Je le veux ainsi…
Un rapide coup d’œil dans notre direction à nous les gardes…
– Oh, Votre Majesté !
– Qu’y a-t-il ? Ignoreriez-vous donc, vous qui savez tant de choses, que c’est par des laquais que je fais fouetter celles dont le comportement me déplaît, fussent-elles de noble extraction…
Elles se dévêtent sans un mot…
– Mais c’est que vous faites d’excellentes servantes toutes les deux, savez-vous ? Toutes grandes dames que vous soyez… C’est un état vers lequel vous êtes à l’évidence naturellement portées… Je pourrais vous y maintenir, mais non, pour l’heure j’ai d’autres projets à votre endroit… Approchez ! Faites vous voir ! Encore ! Tournez-vous ! Vous êtes l’une comme l’autre fort délicieusement tournées… Et je gage que les hommes auxquels vous accordez vos faveurs y trouvent leur comptant…
– Votre Majesté…
– Allons ! Allons ! Ne vous faites pas plus prudes que vous ne l’êtes… J’ai mes informateurs… Et si vous tenez à ce que je vous rafraîchisse la mémoire… Non ? C’est sans doute préférable en effet… Bien… Alors voici ce que j’attends de vous… Un homme, sur l’oreiller, est toujours beaucoup plus enclin aux confidences… Or, on ne peut conduire les affaires du royaume sans avoir, sur les intentions des uns et des autres – et surtout des plus grands – le plus de lumières possible… Vous savez quelle période difficile nous traversons et je ne doute pas qu’en bonnes catholiques que vous êtes vous n’ayez à cœur, de contribuer à faire triompher la vraie foi…
– Quels sont, Votre Majesté, les… ?
– Pour vous, Henri de Navarre…
– Henri de Navarre !
– Et pour vous François d’Alençon…
– Mais c’est…
– Mon fils, oui… Mon fils qui semble avoir un peu trop tendance ces derniers temps à jouer double jeu…
– Eh bien ?! Avons-nous avancé, Mesdames ?
– Henri de Navarre s’empare, quand elle ne lui ferme pas résolument ses portes, de chaque citadelle qui se présente…
– Et je présume qu’il ne lui a guère été nécessaire de guerroyer…
– Les ordres de Votre Majesté…
– Passons… Et alors ? Lui avez-vous soutiré quelque renseignement que ce soit ?
– Point encore… Il me faut auparavant le mettre en confiance et le persuader de ma totale discrétion sur tout ce qu’il pourrait être amené à me révéler sous le sceau du secret…
– Et vous ?
– Monsieur D’Alençon semble, à l’évidence, beaucoup plus sensible aux charmes de ses congénères qu’à ceux des femmes qui l’approchent…
– À vous de le convaincre de changer d’avis…
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