lundi 27 juillet 2009

Aux délices d'Adeline ( 25ème jour )

Clémence était au beau milieu du lit défait, draps et couvertures rejetés. Avec Benjamin. Et Olivier. Et un autre type. Celui de la 202. Qui a été le seul à lever brièvement la tête vers moi quand je suis entrée avec mon plateau. Qui l’a presque aussitôt renfouie entre les cuisses de Clémence. Elle a poussé un gémissement rauque, refermé les jambes autour de lui. Benjamin et Olivier se sont penchés sur elle. Chacun d’un côté…




- Hier aussi… Sauf que c’était pas le même le troisième…

- Elle est complètement folle Clémence avec ça… Faut espérer pour elle que ça finisse pas par lui retomber d’une façon ou d’une autre sur le coin de la figure … Parce que ce jour-là…

- Ils pourraient au moins fermer la porte… De quoi t’as l’air, toi, quand tu débarques là-dedans avec ton petit déj…

- Elle en a rien à foutre… Au contraire !… Ca l’excite si ça tombe…

- Celui que je comprends pas, moi, là-dedans, c’est le mari… Non, mais comment j’aurais pas aimé ça, moi, que mon mec il me laisse coucher avec n’importe qui…

- Faut croire qu’il y tient pas beaucoup…

- Elle, elle prétend que c’est tout le contraire… Qu’un type qui t’aime vraiment il a envie que tu t’éclates le plus possible… Même que ce soit avec d’autres…

- Tu parles !

- Elle a pas toujours dit ça… Je me rappelle au début : elle avait qu’une trouille c’est que son mari il découvre le pot-aux-roses…

- Oui, mais ils ont parlé tous les deux, il paraît… Ils se sont expliqués…

- Et elle l’a roulé dans la farine… Ca, tu peux y aller qu’elle sait y faire…




La Catherine m’a lancé un regard affligé…

- Non, mais tu peux me dire ce que tu es encore allé inventer ?… Dès qu’il y a une connerie à faire tu la loupes pas, toi, hein ?!…

- C’est elle… C’est Adeline… Elle a absolument voulu que je l’accompagne…

- Et alors ?… Si elle te demandait d’aller te pendre Adeline tu irais ?… Tu es incroyable… Je t’avais pourtant prévenue… Je t’avais pas dit de pas t’en mêler ?… De la laisser régler ses problèmes toute seule avec Ménisson Adeline ?… Je te l’avais pas dit ?

- Si !…

- Eh bien alors !… Ah, tu peux être fière de toi !… Parce que là maintenant tu as gagné le gros lot… Il est remonté comme une pendule Ménisson et bien décidé à te flanquer dehors…

- Adeline m’avait dit…

- Le jour où t’auras compris qu’elle compte pas Adeline, qu’elle a jamais compté… Et que tout ce qu’elle peut raconter ou promettre ça n’a pas la moindre importance… Bon, mais tu vas faire quoi ?… Parce qu’il faut regarder les choses en face… Tu finiras pas la semaine ici…

- Je sais pas…

- Tu sais pas… Evidemment… Evidemment… Toi, s’il y a pas quelqu’un pour décider à ta place… Bon, mais on te trouvera une solution… Je vais m’en occuper… Personnellement…




- Vous savez pas quoi ?

Elle jubilait Coralie. Elle jubilait littéralement…

- Hein ?… Vous savez pas quoi ?… Eh bien ils ont fait une pétition les clients… Contre moi… Enfin pour moi plutôt… Ils sont tout un tas à vouloir m’en voir prendre une… Et moi !… Personne d’autre… Vous pouvez pas savoir ce que ça m’a fait quand il m’a annoncé ça Ménisson… Parce que pourquoi moi ?… Qu’est-ce que j’ai de plus qu’une autre ?… Et comment ça te fait drôle de penser que pendant que tu les sers au restaurant, toi t’as pas l’impression, mais eux ils arrêtent pas d’en rêver et de te regarder avec ça dans la tête… Qu’est-ce que je voulais faire il m’a demandé Ménisson… « Parce que vous n’êtes pas obligée, hein, Coralie… Vous ne pouvez être punie qu’en cas de manquement grave… C’est clairement spécifié dans la notice qu’on leur remet… Alors c’est à vous de voir… A vous de décider… Parce qu’il est bien évident que si votre comportement venait à le justifier nous serions amenés à réagir en conséquence… »… Sûr qu’ils vont être amenés et que je vais pas laisser passer l’occasion… Parce que comment ça me fait trop fondre qu’ils en aient tous tellement envie… Non… La seule chose que je regretterai c’est qu’il soit plus là pour voir ça Escobar… Et pour le dessiner…




A tâtons dans l’obscurité. Je me suis cognée à quelque chose de dur qui est tombé avec un grand fracas…

- C’est toi ?

- Oh, Milàn !… Tu es là… J’avais tellement peur que non… J’ai tellement besoin de toi ce soir…

Je me suis blottie contre lui…

- Garde-moi !… Serre-moi fort !…

Sans bouger. Sans parler. Juste contre lui. Bien. Si bien…




- Mais tu pleures !… Qu’est-ce qu’il y a ?…

- Non, c’est rien !… Laisse !… T’occupe pas !…

- Mais si !… Qu’est-ce qui se passe ?… Dis-moi !… Quelqu’un t’a fait du mal ?…

- Non, oh non !… Je suis juste un peu triste… Ca m’arrive des fois… Mais promets-moi une chose…

- Oui ?!… Quoi donc ?…

- Que si un jour on devait plus se voir, qu’on partait chacun de son côté, tu penserais quand même quelquefois à moi…

- Oh alors ça !… Même si je voulais je pourrais pas m’en empêcher…

- C’est vrai ?… Fais-moi l’amour… Tout doucement… Tout tendrement… Le plus tendre que tu peux…

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