jeudi 23 juillet 2009

Aux délices d'Adeline ( 24ème jour )

Je finissais tout juste de me changer, en haut, quand Coralie a surgi…

- Alors ça y est !… T’es rentrée ?… Qu’est-ce qu’il y a eu ?… Où t’étais passée ?… Eh bien raconte, quoi !…

- Il y a pas grand chose à raconter… Adeline avait un rendez-vous professionnel important et elle a voulu que je l’accompagne… Histoire de pas faire la route toute seule… Voilà… C’est tout…

- Ah oui, c’est tout ?… Si tu savais tout ce qui s’est dit… Que vous aviez été enlevées et que Ménisson avait reçu une demande de rançon… Que vous étiez séquestrées par un groupe anti-fessée qui voulait vous obliger à fermer l’hôtel… Que vous vous étiez enfuies en Amérique du Sud avec le magot… Que…

- Ben, tu vois, c’était rien de tout ça… C’était beaucoup plus simple…

- Et tu sais quoi ?… Eh bien pendant ce temps-là il est parti Escobar…

- Parti ?… Comment ça parti ?

- Rentré chez lui… Il pouvait pas rester… A cause de son boulot… Mais on va s’écrire… On s’est promis… Et j’irai le voir… Il veut bien… Il m’attend même… Il me l’a dit… Et lui, tu vois, c’est quelqu’un, j’ai jamais connu quelque chose de pareil… Avec personne… Je sais pas comment dire… C’est comme si les trucs habituels – se plaire, s’aimer, tout ça – ça n’avait plus aucun sens… Comme si c’était complètement dépassé et qu’on était noués tous les deux, à l’intérieur, à un endroit où il se passe des choses beaucoup plus importantes… Que personne peut comprendre… Et qu’on peut pas expliquer non plus…




- Vous savez ce qui avait été dit ?… Convenu ?…

- Pas devant elle !… Oh non !… Pas devant elle !

- Parce que ce n’est pas devant elle peut-être – et en sa compagnie – que Madame la Directrice s’est montrée désobéissante ?… Eh bien ?!… Répondez, Madame la Directrice !…

- Si, mais…

- Il n’y a pas de mais qui tienne… Et vous allez me faire le plaisir de reconnaître à haute et intelligible voix, ET DEVANT ELLE, que vous avez très largement mérité d’être punie… J’attends…

Elle l’a dit très vite. Très bas…

- J’ai mérité d’être punie…

- Vous vous moquez du monde… Une fois de plus vous vous moquez du monde… Mettez-vous à genoux… Là… Les mains sur la tête… Et vous savez ce qui vous reste à faire… A dire…

- J’ai mérité d’être punie…

- C’est mieux… C’est beaucoup mieux… Vous allez l’être… C’est promis… Et vous allez l’être comment ?…

- Je vais recevoir la fessée… Déculottée…

- Ah ben vous voyez !… Vous voyez que vous pouvez faire preuve de beaucoup de bonne volonté quand vous voulez… C’est bien… C’est très bien…

Il a pris place dans le fauteuil directorial derrière le bureau…

- Venez ici !… Là… Vous allez commencer par nous mettre gentiment ce petit derrière à l’air… Eh bien ?!… Allez !… Qu’est-ce que j’ai dit ?… Ne m’obligez pas à… Voilà… Vous voyez que c’est pas la mer à boire… Et retirez vos mains !… Vous êtes toutes faites pareil… Ces pudeurs sont ridicules…

Elle l’a fait et elle est restée là, à ses côtés, bras ballants. Il a allumé une cigarette dont il lui a méthodiquement soufflé la fumée à la figure. Qu’il a fait interminablement durer. Dont il lui a enfin tendu le mégot…

- Tenez, débarrassez-moi de ça !…

Elle a obéi, est allée l’écraser dans le cendrier sur la petite table basse, est revenue. Il l’a attirée sur ses genoux..

- Installez-vous !… Confortablement… Ca risque d’être long…

Il a levé la main…




- Là… Ce sera tout pour aujourd’hui… Filez !…

Elle s’est enfuie, sans un mot, en se frottant les fesses…

- Tu es contente ?… Tu es fière de toi ?… C’est bien ce que tu voulais ?…

- Moi ?!…

- Oui, toi !… Tu te crois très maligne, hein ?!… Malheureusement pour toi je vois clair dans ton jeu… Très clair… Depuis le début… Et je suis pas le seul… Alors écoute-moi bien !… Maintenant ça suffit… Tu vas me faire le plaisir de lui ficher la paix à Adeline…

- Mais je n’ai jamais…

- Tu te tais… Je ne discute pas avec toi… Contente-toi de noter que je t’interdis d’avoir désormais quelque contact que ce soit en tête à tête, sans témoin, avec elle… Et ne t’avise pas de passer outre… Ce serait immédiatement la porte… Est-ce que c’est bien clair ?…

- Oui…

- Parfait… Tu peux disposer…




- Tu dors pas ?…

Non, je dormais pas, non… J’attendais qu’elle dorme, elle, pour m’éclipser discrètement et monter là-haut… Là-haut où…

- J’ai pas beaucoup avancé avec Milàn pendant que t’étais pas là… C’est pas faute d’avoir essayé pourtant, mais il y a quelque chose qui coince quelque part… Je sais pas où… Ni pourquoi… Il est déroutant ce type… Avec les autres quand t’as envie c’est jamais bien compliqué… Tu sais toujours comment faut t’y prendre… Ils fonctionnent tous pareil… Pas lui… Tout ce qui marche du feu de Dieu d’habitude ça lui glisse dessus comme sur les plumes d’un canard… Oh, mais je désespère pas… Il doit bien y avoir moyen de l’attraper… D’une façon ou d’une autre… J’y arriverai…

Elle s’est tue…




Elle a respiré profond… Régulier…

- Tu vas où ?…

- Hein ?… Mais nulle part… Ouvrir la fenêtre… Il fait une chaleur à crever là-dedans…

Et je me suis recouchée…

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