lundi 9 mars 2009

La classe des filles ( 15ème jour )

A la sortie du réfectoire, après le petit déjeuner, Pernelle m’a renvoyée au dortoir…

- J’ai à te parler… Va m’attendre là-haut…

Où elle m’a fait poireauter une bonne demi-heure avant de finir par monter me rejoindre…

- C’est qui ta chef de box ?…

- Ben c’est toi !…

- C’est moi, oui !… Et il n’y a que moi – et mes supérieurs hiérarchiques – qui soient habilités à te donner des ordres… A plus forte raison quand tu es sous ma responsabilité directe à l’extérieur… Alors de quel droit t’es-tu permis hier soir d’en passer, à ce qu’on m’a affirmé, par où l’avaient décidé ces filles de cuisine ?

- C’est que le chef-cuistot…

- Monsieur Fournier a parfaitement le droit de t’administrer des fessées quand tu l’as mérité, mais il n’a pas la moindre compétence pour exiger de toi quoi que ce soit d’autre… Est-ce que c’est clair ?

- Oui…

- Je devrais normalement faire un rapport en haut lieu, qui déboucherait, sans le moindre doute possible, sur une exclusion définitive : ce qui se passe ici, entre les quatre murs de l’établissement, n’a absolument pas à transpirer à l’extérieur… Je devrais… Mais je n’ai pas du tout envie de te voir flanquer dehors : d’abord parce que tu peux m’être utile par rapport à Laetitia et ensuite parce que j’ai des projets te concernant… Si, si !… Alors on va régler gentiment ça toutes les deux en interne sans y mêler qui que ce soit… Mets-toi à genoux… Là… Comme ça… Oui… Et demande-moi pardon…

- Pardon, Pernelle… Je le ferai plus…

- Recommence !… C’est la culotte baissée que ça se demande pardon…

Je l’ai baissée…

- Pardon, Pernelle, s’il te plaît, pardon… Je recommencerai pas…

- Parfait… Ne bouge pas… Reste comme ça… C’est – sans contestation possible – la position dans laquelle tu te ressembles le plus… De tout près… De si près…




Noémie a absolument tenu à ce que, en tout début d’après-midi, j’attende Eric sur un banc, dans le parc, avec elle…

- Vu sous un certain angle je fais une connerie, je te l’accorde… Et encore… C’est pas si sûr… Parce que le meilleur moyen d’être heureuse c’est peut-être bien de te coller avec un mec dont t’as strictement rien à foutre… Comme ça au moins t’es sûre qu’il te fera pas souffrir… Quoi qu’il arrive ça te passera à trente-six mille au-dessus… Non… Qu’est-ce qu’on nous bourre le mou, quand on est jeune, avec toutes ces histoires de Prince Charmant… Et nous, comme des connes, on saute à pieds joints là-dedans… Le Prince Charmant, en réalité, c’est le type qu’a du pognon, qui pense qu’à son boulot et qui te laisse le faire cocu à tour de bras… Tiens, le voilà justement !…




Elle est allée à sa rencontre. Le même type que le dimanche précédent a surgi de l’autre côté et est venu s’asseoir à mes côtés…

- Ils sont toujours ensemble ces deux-là…

- Ca en a tout l’air, oui…

- Ils ont de la chance de pas s’être fait prendre… Parce qu’on peut pas dire qu’ils donnent vraiment dans la discrétion…

- C’est peut-être le meilleur moyen de pas attirer l’attention…

- En somme si personne les dénonce…

- Je vois pas qui irait faire une chose pareille… Et surtout pourquoi…

- J’aimerais bien, moi, que quelqu’un me dénonce… On me punirait comme je le mérite…

- S’il y a que ça pour te faire plaisir je veux bien me dévouer…

- Et si je te prenais au mot ?

- Dis toujours… Qu’est-ce tu fais de si grave ?

- Je vous mate dans les douches…

- Mais c’est dégoûtant !

- Je te le fais pas dire…

- Comment tu t’y prends ?

- Il y a une petite lucarne qui paie pas de mine dans vos douches… T’y as jamais fait attention ?…

- Non…

- Elle donne sur un grenier en principe condamné… Mais si on arrive à s’y introduire discrètement…

- T’y es souvent ?

- Tous les jours… Tu vas le dire ?

- Un peu que je vais le dire !… Et comment !…

Je me suis levée…

- J’y vais même de ce pas…

- C’est sympa… Merci…

- Tu t’appelles comment ?

- Felicien… Felicien Maynard…




Noëlle m’a rattrapée dans l’escalier…

- Je peux te parler deux secondes ?

- J’ai pas bien le temps, là…

- Ce sera pas long… Si on partait ?… Si on partait d’ici toutes les deux ?

- Pour aller où ?… Pour faire quoi ?

- N’importe où… Pour être ensemble que nous deux…

- Ecoute…

Je me suis arrêtée. J’ai posé les main sur ses épaules…

- Ecoute… D’abord je n’ai pas la moindre intention de partir d’ici où je me plais vraiment… Ensuite… ensuite si t’as vraiment envie que ça dure entre nous…

- Mais bien sûr que j’ai envie !… Si tu savais !…

- Alors tu t’y prends très mal… Tu es beaucoup trop possessive… Je ne suis pas à toi… Je ne suis à personne… Je suis à moi…

Elle est tombée en larmes dans mes bras…

- Je ferai ce que tu veux… Tout ce que tu veux…




- Felicien ?!… Ah oui ?!… Ca m’étonne pas, remarque !… Pas du tout… C’est bien le style à ça…

- Qui faut que j’aille voir à ton avis ?… Le directeur ?…

- Oh, non !… On le dérange pas comme ça… Et faut suivre la voie hiérarchique… Toi, tu bouges plus maintenant… C’est à moi, la chef de box, d’aller trouver Tixier… Qui verra avec Ménisson… Qui, lui-même, en parlera au directeur s’il le juge nécessaire… L’affaire suivra son cours… Et on nous convoquera – sûrement toutes les deux ensemble – à un niveau ou à un autre…

4 commentaires:

  1. Je n'ai pas tout à fait la même définition du Prince charmant...
    Muse

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  2. Tiens, tiens, un autre transfuge d'Erog !
    Finalement, on se retrouve voisins... Comme Muse et Auguste dont je découvre ci-dessus la trace de leur passage.
    Serai la terre promise des exclus d'Erog ?
    Je sens que je vais passer un peu de temps à lire ces récits pour y glaner quelque inspiration en matière de fessée !

    Amitiés. Sultan

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  3. Nous sommes effectivement un certain nombre à être partis chercher "bonheur ailleurs" et à nous retrouver sur Blogspot...
    On ne nous avait de toute façon guère laissé le choix...
    Bonne lecture et à très bientôt ici ou chez vous...
    Amicalement

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