jeudi 12 mars 2009

La classe des filles ( 16ème jour )

- Entrez !…

Le cours de Français venait tout juste de commencer. On avait à peine eu le temps de déballer nos affaires… C’était Tixier… Qui s’est avancé vers le prof, lui a chuchoté quelque chose à l’oreille…

- Pernelle et Raphaëlle chez monsieur le Directeur…




Il trônait derrière un immense bureau. Il écrivait et nous a, pendant près d’un quart d’heure, laissées debout devant lui sans nous accorder la moindre attention…

- Bien… Alors… Ces demoiselles… De quoi s’agit-il ?

Pernelle lui a exposé, en quelques mots, la situation…

- Et comment s’appelle ce garçon ?

Il l’a noté sur un post-it qu’il a glissé dans un dossier avant de se tourner vers moi…

- Vous êtes fière de vous ?

Je me suis troublée… J’ai rougi… J’ai balbutié…

- Oui… Non… C’est-à-dire… C’est parce que… J’ai pensé…

Il m’a laissé silencieusement m’enfoncer sans me quitter des yeux…

- Ca s’appelle comment ce que vous êtes en train de faire ?… Eh bien ?!… Répondez !…

J’ai baissé la tête…

- Moucharder…

- Oui… Vous êtes en train de dénoncer lâchement l’un de vos petits camarades… Et c’est inacceptable… Intolérable… Vous allez être punie pour ça… Déshabillez-vous !…

Il a enfoncé l’un des boutons de la façade de son téléphone…

- Ménisson !… Vous pouvez venir, s’il vous plaît ?

- J’arrive, monsieur le Directeur…

J’ai retiré ma jupe et ma culotte. Je me suis arrêtée…

- Tout !… Entièrement… Le haut aussi…




En m’apercevant Monsieur Ménisson a levé les yeux au ciel, soupiré…

- Encore toi !… Dès le début il a fallu que tu te fasses remarquer… Dès le tout premier jour… Et ça continue…

- Vous vous en occupez, Ménisson ?

- Oh oui, que je vais m’en occuper, oui !…

Il m’a fait mettre à genoux face au directeur qui a légèrement reculé son fauteuil. Il m’a passé la main sur les fesses…

- A l’évidence il y a eu des précédents récents… Et appuyés… Il faut croire que nombre de tes professeurs et de tes surveillants ont eu à se plaindre de toi…

Ca a brusquement cinglé. Un coup sec. Par derrière. Sous l’effet de la surprise j’ai crié. Le directeur a souri. Tout le temps que ça a duré – une quinzaine de coups de martinet sèchement appliqués – il ne m’a pas quittée des yeux et je me suis mordu les lèvres jusqu’au sang pour ne pas recommencer. J’ai réussi. Sauf à la fin. Les trois derniers coups. Il a encore souri, l’air satisfait. C’est lui qui m’a fait signe de me relever…

- Tu peux te reculotter…

Il nous a congédiées toutes les deux du revers de la main…

- Ah oui !… Encore un mot…

Juste comme on allait sortir…

- Il va de soi que ce jeune homme que vous avez dénoncé se verra infliger le châtiment approprié… Vous pouvez disposer…




Dans le couloir, la porte du bureau à peine refermée, Pernelle a exigé…

- Fais voir !… Je veux voir…

Elle ne m’a pas laissé le temps. Elle a d’elle-même soulevé, fourragé, tiré. Avec impatience. Les yeux brillants elle a dévoilé. Elle s’est approprié. Elle a parcouru du bout des doigts… A voulu se faire plus intrusive…

- Laisse !… Laisse, j’ai dit !… Laisse-moi faire !… C’est moi qui décide… Je veux… Je veux savoir si tu mouilles…

Elle a poussé un petit grognement de triomphe…

- J’en étais sûre… Sûre… S’il y a quelqu’un que je perce complètement à jour c’est bien toi… Bon, mais on verra ça toutes les deux… Il faudra qu’on voie ça… J’ai une foule de projets en ce qui te concerne…




Dans la cour on nous a aussitôt entourées…

- Qu’est-ce qu’il vous voulait ?… Ben racontez, quoi !…

Pernelle a pris un air lointain et mystérieux…

- Pour le moment c’est top secret… Mais vous allez sûrement pas tarder à savoir…

- Oui, ben en attendant vous avez loupé quelque chose, les filles, en Français !…

- Qu’est-ce qui s’est passé ?…

- Elle s’en est pris une Laetitia… Et carabinée…

Pernelle a laissé éclater sa joie…

- Laetitia !… C’est pas vrai !… Elle est cuite !… Cette fois elle est cuite… Qu’est-ce qu’elle avait fait ?

- Personne en sait rien… C’est Tixier qui lui a mise… En plein cours… Il avait l’air furieux… Et il l’a embarquée… Il y en a qui disent qu’elle est virée…

- Ce serait trop beau pour être vrai…




Le chef-cuistot ne se lassait pas, l’œil allumé, de les écouter raconter toutes les deux ce qu’il s’obstinait à appeler mon « exhibition » sur le parking de la boîte samedi soir… Et elles, elles ne se lassaient pas d’en refaire encore et encore le récit… En l’agrémentant chaque fois de quelque détail supplémentaire oublié…

- En tout cas ça a pas fini de faire causer… Surtout les filles… Il y en a deux ou trois qui en sont pas encore revenues…

- Et qui sont pas près d’en revenir…

- Mais alors le jour où on va leur dire qu’on a vu Basile y passer !… Ce sera quand, M’sieur ?… Vous avez promis…

- Bientôt…

- Vous dites toujours ça… Et puis le temps passe, le temps passe et on voit jamais rien venir… C’est à la fin de la semaine prochaine qu’ils repartent… Vous voulez pas lui faire en réalité, hein !… Pourquoi vous voulez pas lui faire ?… Parce que vous voulez pas qu’on voie sa queue, c’est ça ?

- Jamais de la vie… Qu’est-ce que vous allez chercher ?

- Vous savez ce qu’elle dit notre copine Clotilde ?… Elle dit que vous lui ferez jamais… Parce que dans votre tête un mec ça doit pas la recevoir la fessée… Et que s’il la recevait devant nous Basile ce serait un peu comme si c’était vous qui la receviez… Et que ça c’est insupportable pour vous…

- C’est vraiment du grand n’importe quoi…

- C’est vrai ?… Vous allez lui faire alors ?

- Je me tue à vous le répéter…

- Quand ?

- Quand vous arrêterez de me poser la question…

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