jeudi 14 avril 2016

Escobarines: Le retour du voisin (3)


– Qu’est-ce qu’on a fait, Marco ?
– L’amour…
– Idiot ! Je sais bien… Non, mais tu te rends compte ? J’ai Martial. J’ai Baptiste. Et maintenant…
– Tu m’as moi !
– Non, écoute ! On oublie tout. Il ne s’est rien passé. C’était juste une parenthèse. C’est ça, marre-toi !
– Oh, oui, je me marre, oui. Parce que ce sont des mots tout ça. Histoire de te donner bonne conscience… Mais je te parie ce que tu veux qu’avant trois jours tu seras venue me supplier de te reflanquer une fessée…
– T’es bien sûr de toi !
– J’ai tort ?
– Oui… Non… C’est complètement fou ce truc-là ! Jamais j’aurais pensé… Ça te met dans un état !
– Une fois qu’on y a goûté, tu verras, on ne peut plus s’en passer…
– Il va bien falloir pourtant…
– Les absences de Martial sont suffisamment fréquentes et suffisamment longues pour qu’on puisse…
– Oui, mais quand Martial n’est pas là…
– Baptiste rapplique dans le quart d’heure qui suit. Je sais… Je suis bien placé pour… En ce qui concerne Baptiste, il y a deux solutions. Ou bien tu le largues…
– Oh, non ! Pas mon petit croquant d’amour… Non… Ça, c’est complètement exclu…
– Alors tu le mets au courant…
– Ça va pas, non ?
– Ben si ! Tu me présentes comme le méchant de service… Dont t’as dû acheter le silence… Une bonne fessée ça t’a coûté… C’était vraiment pas une partie de plaisir, mais bon, le moyen de faire autrement ? Après, tu improvises… En fonction de ses réactions, l’objectif à atteindre étant…
– Qu’on puisse continuer… Oui, ben ça, j’ai compris…

– Alors ?
– Oh, ben alors d’abord il m’a pas crue… Il a fallu que je lui montre… Ça s’était un peu estompé, mais quand même, il pouvait pas y avoir de doute… Il a regardé… Un bon moment… « Le salaud ! Non, mais quel salaud ! ». Il en a suivi les contours… Et puis il s’est levé d’un bond… « Je vais lui casser la gueule à ce mec ! » « Mais non, Baptiste, enfin ! C’est la dernière des choses à faire… Il va vouloir se venger… Mettre Martial au courant… » Il a fini par se laisser convaincre… Non sans mal… Et puis il m’a soumise à un véritable interrogatoire : ça s’était passé comment ? Qu’est-ce que t’avais dit ? Qu’est-ce que j’avais répondu ? Et ma culotte ? Tu me l’avais baissée ou c’était moi qui l’avais retirée ? Longtemps t’avais tapé ? Fort ? J’avais crié ? Je m’étais débattue ? « Ça t’a fait mal ? » « Ah, ben ça ! » « Vraiment très mal ? » « C’est rien de le dire… » « Ma pauvre chérie ! » Il m’a prise dans ses bras… Une de ces triques il avait !
– Ça l’avait excité tout ça…
– Et pas qu’un peu ! Ah, il en était de la comédie… Je peux te dire qu’ils ont vite été expédiés les préliminaires… Et que pour gicler il a pas mis des heures…
– T’étais pas mal non plus dans ton genre… C’était, disons, tonitruant…
– Ce qu’il n’a pas manqué de pointer du doigt, lui aussi… « Ben heureusement qu’il est pas là l’autre à côté… » J’en savais rien, moi, si t’étais là ou pas… Je te surveillais pas… « Hein ! Mais je croyais qu’il bossait ! » « Ben oui, il bosse, oui ! Mais il a des horaires bizarres… Qui changent sans arrêt… » « Mais il est peut-être là alors ! Il a peut-être entendu… » C’était possible, oui… « Et dans ce cas-là, il va vouloir recommencer, tu crois ? T’en remettre une de fessée ? » Qu’est-ce qu’il voulait que j’en sache ? J’étais pas dans ta tête… Mais il y avait des chances, oui… T’étais bien le genre à ça… « Mais alors… » « Écoute, Baptiste, j’ai vraiment pas envie de me prendre le chou avec ça… Ni de vivre à travers lui… S’il est là ou pas là… Ce qu’il va penser ou pas penser… Faire ou pas faire… J’aviserai, éventuellement, le moment venu. Et puis voilà ! » Il n’a pas insisté. Il s’est perdu dans ses pensées… Et puis il a voulu qu’on recommence…
– En plus intense encore, je sais… Ce qui signifie qu’il en a strictement rien à battre de t’exposer à en recevoir une autre…
– C’est pas qu’il en a rien à battre… C’est qu’il en crève d’envie…
– Ce qui n’est pas pour te déplaire, avoue !
– Disons que… vu comme ça me le met en forme…
– Il pourrait l’être davantage encore…
– Comment ça ?
– Ta prochaine fessée, on pourrait la lui donner carrément à entendre… J’ai ma petite idée… Je te dirai…
– Oh, oui ! Génial ! Sauf que… ça va faire loin… Qu’après-demain il revient… J’ai mérité avant… Non, tu crois pas ? T’as bien entendu tout-à-l’heure…

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