mardi 8 septembre 2015

Fessées croisées2 (4)

14 heures


– Le jour où tu l’as rencontré Enzo, t’étais habillée comment ?
– Pourquoi tu me demandes ça ?
– Parce que… T’étais habillée comment ?
– Comment tu veux que je me rappelle…
– Mais bien sûr que si que tu te rappelles…
– Peut-être ma robe rouge… Oui, c’est ça… Ça me revient… Ma petite robe rouge…
– Pas étonnant qu’il ait craqué Enzo… Passe-la !
– Hein ? Mais pour quoi faire ?
– Tu verras bien… Vas-y ! Mets-la !

– Mais où tu m’emmènes ?
– Tu commences pas à t’en douter un peu ?
– Ben… Dans la mesure où on est à Toulon…
– Où tu as d’excellents souvenirs, non ?
– Tu vas pas…
– Te remmener boire un coup là-bas ? Si ! Que tu poses ton petit derrière si joliment puni par Nathalie sur la chaise même où tu as fait la connaissance de son petit ami… La boucle sera bouclée… Et on pourra passer définitivement à autre chose… C’est pas une bonne idée ?
– Je sais pas… Peut-être… J’en sais rien…

– C’était cette chaise-là ?
– Oui… L’autre, c’était Christine…
– T’as de la chance… Elle est libre… Bon, ben je te laisse…
– Comment ça, tu me laisses ? Tu vas où ?
– Un peu plus loin là-bas… Je te laisse méditer sur tout ça… En toute tranquillité… Ça devrait te faire le plus grand bien…

Dès que je l’ai vu s’approcher le type, l’air faussement distrait, j’ai su qu’il allait le faire… Qu’il allait s’installer à la table d’à côté… Ce qui n’a pas loupé…
– Il y a quelqu’un là ?
– Vous voyez bien que non…
– Vous pourriez attendre des amis… Et avoir besoin de la table… Des chaises…
– Ce n’est pas le cas…
– Oui, hein ! Moi, c’est pareil… Pour se faire des amis aujourd’hui…
– En ce qui me concerne en tout cas j’en ai…
– Ben, on dirait pas… Vous êtes là, toute seule, avec la tête de quelqu’un qui vient d’enterrer toute sa famille…
– Vous inquiétez pas pour moi… Prenez pas cette peine… Tout va très bien…
– Ben, vous en avez de la chance ! Parce que moi… Oh, mais je vais pas vous prendre le chou avec mes problèmes… Vous vous en fichez n’importe comment…
– Elles ont toujours une fin les mauvaises passes…
– Vous vous rendez pas compte dans quelle situation je suis… Non… Vous pouvez pas… Parce que voilà cinq minutes que je discute avec une super nana… Une beauté à se mettre à genoux devant… Que je me dis que c’est peut-être la femme de ma vie… Et que si je ne trouve pas les mots pour la retenir, pour lui donner envie de me revoir, elle va disparaître à tout jamais…
– Pauvre malheureux que vous êtes…
– Si vous saviez ! C’est désespérant…
Je me suis levée…
– Vous vous en remettrez…
– On se reverra ? Laissez-moi au moins un espoir…
– Je crois pas, non…
Et je me suis éloignée… J’ai regagné la voiture…

– Ah, ben bravo !
– Mais enfin, Gilles ! Qu’est-ce que je peux y faire, moi, si un type il vient s’asseoir à la table d’à côté…
– T’étais pas obligée de discuter avec…
– Vu comment elle s’était engagée la conversation, c’était impossible de pas lui répondre…
– Ben, voyons !
– Si, c’est vrai, hein !
– Ça te déplaisait pas… Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure… Et je suis bien tranquille que si tu m’avais pas su là, derrière, ça aurait duré beaucoup plus longtemps… T’y aurais passé l’après-midi… Et après…
– Tu te fais un film, Gilles, je t’assure…
– Regarde-moi ! Il te plaisait pas ce type ?
– Peut-être un peu…
– Un peu plus qu’un peu, non ?
– Il avait du charme… Et puis des yeux… C’est fou des yeux comme ça…
– Des yeux pleins de désir pour toi… Et ça, c’est quelque chose à quoi tu n’as jamais pu résister…
Je me suis blottie contre lui… Il m’a doucement caressé la joue…
– Qu’est-ce qu’il va y en avoir des fessées en attente…
– Tant que tu voudras, Gilles… Tout ce que tu voudras…

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