jeudi 12 décembre 2013

La passion de Madame la Directrice (14)

– Elle a répondu… Écoute ça !: « Tu crois ce que tu veux… Si t’as envie de te figurer que j’ai apprécié la fessée que tu m’as imposée je n’ai aucun moyen de t’en empêcher… Mais je te rassure : je me fiche royalement de ce que tu peux penser… Pour que ton avis ait, à mes yeux, un minimum d’intérêt encore faudrait-il que j’aie pour toi un minimum d’estime… Ce qui n’est pas le cas : comment pourrais-je estimer quelqu’un qui se comporte comme tu te comportes ? Qui fait preuve d’une telle bassesse… D’une telle veulerie… Je n’ai malheureusement pas d’autre choix, pour le moment, que de me plier à ce qu’on exige de moi… Pour le moment… J’espère que tu auras au moins à cœur de garder le silence sur tout ça… J’espère… Mais avec toi j’ai bien peur qu’on doive s’attendre à tout… Et redouter le pire… »
– Holà ! Elle est en colère la dame…
– C’est clair…
– Et pas tranquille du tout… Déstabilisée… Elle sait plus où elle en est… Parce que… la fessée elle aime… Ça fait des années qu’elle fantasme.dessus… Sans avoir jamais pu, d’ailleurs, assouvir vraiment sa passion… Une opportunité se présente enfin… Seulement, au lieu de l’inconnu d’âge mûr qu’elle s’attend à voir surgir elle se trouve nez à nez avec l’un de ses tout jeunes employés… Elle est tombée dans un guet-apens… Un guet-apens dont les tenants et aboutissants exacts lui échappent… Elle s’efforce de se dégager… Comme elle peut… Tu te montres intransigeant… Elle n’a pas le choix : refuser ce serait courir de trop gros risques… Le risque du scandale… D’autant qu’elle ne sait pas au juste quels atouts tu as en mains… Alors elle se résout… Elle se résigne à se laisser fesser par toi, bien convaincue qu’il ne va s’agir là que d’un indigeste pensum… Pas question, vu la situation, qu’elle puisse y prendre un quelconque plaisir… Qu’en est-il au juste ? Difficile à dire… Tant de sensations, d’émotions, d’idées, de pulsions contradictoires l’ont traversée tout au long de cette fessée… Elle n’en sait rien en fait… Rien du tout… C’était désagréable… Très… Insupportable… Parce que c’était toi… Mais en même temps… Oh, et puis zut ! Mais la question revient les jours suivants… Lancinante… Et pas seulement la question… Elle la revit la scène… De plus en plus souvent… Elle n’arrête pas de la revivre… C’était pas si déplaisant que ça finalement… C’était même agréable tout compte fait… Parce que c’était insupportable justement… D’autant plus agréable que c’était plus insupportable… Elle l’obsède cette fessée… Elle s’en délecte… Elle n’arrête pas de s’en délecter… De se délecter de son souvenir… Elle espère, de tout son être, qu’il y en aura une autre… Qu’il y en aura d’autres… Et elle s’en veut… Mais surtout elle t’en veut… Alors tu sais ce qu’il te reste à faire…



– « Vous le prenez sur un ton qui ne me plaît pas du tout, Martina… Et je vous engage à en changer très rapidement si vous ne voulez pas courir au-devant de très graves désagréments… Vous ne semblez pas avoir pris réellement conscience que la situation a changé… Je ne suis plus le petit manutentionnaire que vous considériez – quand vous condescendiez à vous apercevoir de sa présence – avec le plus profond mépris… Vous n’êtes plus la directrice… Les ordres maintenant, c’est moi qui les donne… Et d’ailleurs, pour que vous en soyez tout à fait persuadée, je vous administrerai très prochainement une magistrale fessée dans votre propre bureau… C’est là que vous m’avez humilié… Mis, à plusieurs reprises, plus bas que terre… Alors un soir… Après la fermeture… Nous nous y retrouverons… Tous les deux… Rien que nous deux… Et là ! Ce sera divin… Pas pour vous ? Mais si, vous verrez… Quand ? Vous verrez bien quand… Quand je l’aurai décidé… Commencez donc d’abord par séjourner avec cette idée… Par vous en délecter… C’est ce que, de mon côté, j’ai voluptueusement commencé à faire… »
– Et tu comptes faire ça quand ?
– Je sais pas au juste… Je compte bien la laisser mariner d’abord un petit moment dans son jus… Ça te plaît pas comme idée ?
– Oh, si ! Si !
– Je sais pas… Tu fais une drôle de tête…
– Non, c’est que j’étais en train de penser… D’imaginer… Elle est couchée en travers de tes genoux, le derrière à l’air… Déjà bien rouge… Et moi je surgis… C’est à ce moment-là que je surgis… « Vous vous souvenez de moi, Madame la Directrice ? Oui, hein ?» Et je m’installe, tout sourire, une fesse sur son bureau, pour assister à la suite des opérations… Et je commente… Je commente tant et plus ! Ce pied que je prendrais !
– Que tu prendras… Parce que ça se fera… Il y a pas de raison… Pas la première fois je me la garde… Mais après… Ça se fera…



– « Plus de trois jours, que j’attends de vos nouvelles, Martina,… Une réponse à mon dernier message… Rien… Vous m’ignorez superbement… Au magasin aussi… Vous faites tout votre possible pour ne pas croiser ma route… Et quand cela se produit malgré tout vous me gommez… Je suis transparent… Je n’existe pas… Alors ça commence à bien faire… J’ai été patient, il me semble… Très… Trop ? Votre comportement est inqualifiable et vous comprendrez que je me sente tenu de sévir… Donc… Eh bien donc vendredi soir , après la fermeture, je reviendrai… Vous aurez laissé la petite porte côté fournisseurs ouverte et je vous rejoindrai dans votre bureau… nous nous retrouverons, vous et moi, dans votre bureau… Vous savez pourquoi, j’imagine ? Un conseil : ne me faites pas faux bond… Vous le regretteriez amèrement…

2 commentaires:

  1. Réponses
    1. Merci… Le but, c'est de donner à ceux qui me lisent autant de plaisir que j'en ai, moi, à écrire…

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