jeudi 17 novembre 2011

Escobarines: Tout se sait


- Alors ? Vous vous êtes bien amusées ?
- Oh, oui, oui ! Une de ces ambiances il y avait !
- Il assurait le DJ, ça, on peut pas dire !
- Et il y avait de ces beaux mecs en plus !
- Vous n’avez pas bu plus que de raison au moins ?
- Oh, non, non, Tatie, tu nous connais…
- Justement… C’est parce que je vous connais… Quand vous vous lâchez toutes les trois vous n’avez plus de limites…
- Oh, quand même !
- Je sais ce que je dis… Et je ne tiens pas à ce que vous finissiez dans un fossé…
- T’inquiète pas ! On fait attention…

- Asseyez-vous ! Toi aussi, Tania…
- J’ai un coup de fil à passer…
- Tu le passeras après… Faut qu’on parle… Vous savez que vous étiez le centre de toutes les conversations ce matin en ville ?
- Nous ?
- Vous, oui ! Jouez bien les innocentes…
- Non… Mais on sait pas, hein ! Si, c’est vrai ! Pourquoi ?
- Vous ne m’avez pas tout dit de votre petite soirée en boîte d’avant-hier… C’est vous qui avez assuré le spectacle, à ce qu’il paraît…
- Oooooh ! Mais comment ils sont les gens ici ! D’un arriéré ! C’est pas possible d’être arriéré comme ça… Parce que… Oui, on a dansé les seins à l’air… Et alors ? Aux States c’est sans arrêt que ça se fait… Partout… A des tas d’occasions… Le mardi gras… Les anniversaires… En boîte aussi… A chaque fois t’as des tas de filles dépoitraillées… C’est comme ça… Et personne y trouve rien à redire…
- Sauf que vous n’avez pas montré que vos seins…
- Mais il passent leur temps à espionner ici, c’est pas possible !
- Vous l’avez fait ou pas ? Vous vous êtes complètement déshabillées ?
- Oui, mais oh, tu parles ! Il les avait éteints les projecteurs… C’était dans le noir…
- Et dans le noir tout le monde a pu voir que, de vous trois, Tania était la seule à ne pas être intégralement épilée… Ils sont doués les gens dans l’obscurité…
- Non, mais… on avait un peu bu et…
- Un peu !? Vous étiez saoules à pas tenir debout, oui, à ce qu’on m’a dit… Ah, on peut vous faire confiance… Ca fait plaisir… Et de quoi j’ai l’air, moi, maintenant, hein ?! De quoi j’ai l’air ? Vous pouvez me dire ? Les nièces de la pharmacienne se foutent à poil en boîte de nuit… Tout le pays en fait des gorges chaudes… Ah, j’ai bonne mine !
- Excuse-nous, Tatie…
- Oui, excuse-nous… On savait plus ce qu’on faisait…
- Et le type du micro il en a profité, du coup, pour nous pousser tant qu’il a pu à nous désaper…
- Vous vous seriez pas mises dans un état pareil aussi !
- On recommencera plus… On te promet…
- Encore heureux ! Manquerait plus que ça ! Ah, ils vont être contents vos parents quand ils vont apprendre à quoi vous vous amusez, toutes les trois, pendant vos vacances !
- Tu vas pas leur dire ?
- Oh, non, hein, tu vas pas faire ça !?
- Je vais me gêner ! C’est un service à vous rendre en plus !
- Qu’est-ce qu’elle va me passer ma mère !
- Et moi, mon père ! Il va me foutre dehors, oui…
- Oh, non, ma petite Tatie, tu peux pas nous faire ça ! Tu peux pas… On recommencera pas… On te l’a dit… On t’a promis…
- Vous comptez quand même pas vous en tirer comme ça ?
- Oh, Tatie, va !
- Ah, non ! Non ! Ce serait trop facile… Comme des gamines vous vous êtes comportées… De véritables gamines… Et ce que vous mériteriez, tiens ! c’est que je vous traite comme telles… Que je vous flanque, à toutes les trois, une bonne fessée carabinée qui vous remette les idées en place… Et d’ailleurs… c’est ce que je vais faire…
- Oh, non, quand même, Tatie… On a passé l’âge…
- Oui, oh, alors ça ! La preuve que non ! Bon, mais vous savez pas ? Je vais vous laisser le choix… Ou bien on règle gentiment ça entre nous ou bien on met papa-maman au courant…
Vous avez jusqu’à ce soir pour réfléchir…

- Alors ? Qu’est-ce qu’on a décidé ?
- Ce que t’as dit, Tatie…
- La fessée ? Ah, ben vous voyez que vous pouvez vous montrer raisonnables quand vous voulez…

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