jeudi 21 mai 2009

Aux délices d'Adeline ( 6ème jour )

- Tu vas où avec ça ?

Ses dessins. Qu’elle a précipitamment emportés…

- J’ai pas le temps… Je sers les petits déj… Je te raconterai… Mais si tu savais !… Si tu savais !…




La seule place libre sous la douche c’était entre Milàn dont il fallait bien avouer que la nature l’avait effectivement généreusement pourvu…

- Salut, Raphaëlle !

- Salut, Milàn !

et l’une des filles qui s’occupent du ménage…

- Salut, Raphaëlle !

- Salut !

- Salut, qui ?…

- Je sais pas… Je suis désolée, mais je le connais pas ton prénom… C’est quoi ?

- Tu le connais pas, non !… Parce que vous, les serveuses, vous en avez strictement rien à foutre de nous… Sans doute qu’on n’est pas assez bien pour vous…

- Mais non, c’est pas ça, non, mais…

- Si, c’est ça, si !… La preuve !… Ca va bientôt faire une semaine qu’on est là et tu sais même pas comment je m’appelle… Et pourtant tu m’as croisée vingt fois… Dans les couloirs ou ailleurs… Tu m’as toujours dit poliment bonjour, toi et tes copines… Et ça s’est arrêté là… Jamais vous n’avez cherché à discuter avec nous… Jamais… Mais nous aussi on existe… Et on est là pour les mêmes raisons que vous…

Elle s’est rageusement essuyée et elle est partie furieuse. Milàn a ri…

- Elle mâche pas ses mots, elle, hein ?! Elle est comme ça… Faut pas lui en vouloir… Mais elle a pas tout à fait tort non plus… Parce que vous vous mélangez pas beaucoup avec les autres toutes les quatre…

- Il y a le boulot…

- Nous aussi on a le boulot… Ca nous empêche pas de nous retrouver, pendant nos heures de liberté, pour tailler une bavette et être un peu ensemble…

Il s’est enroulé dans sa serviette de bain…

- Ah oui… A propos… Elle s’appelle Claire…




- Vous le voyez, le type tout seul, là-bas, à la 8 ?

- Ben oui, on le voit, oui !… Qu’est-ce qu’il a ?

- Regardez-le bien !… Je vous dirai tout à l’heure…

Clémence a haussé les épaules…

- C’est quoi tous ces mystères ?




A la 15 le plus vieux des trois a poussé un cri scandalisé…

- C’est une honte !… Un scandale !… Qu’on m’appelle la direction…

Monsieur Ménisson s’est précipité…

- Il y a quelque chose qui ne va pas ?

- Regardez !… Non, mais regardez !… Voyez vous-même !… Des mouches à merde… Deux… Confites dans mon œuf en gelée… Ah, ça doit être beau dans vos cuisines… Bonjour l’hygiène !… Vous mériteriez que je vous déclenche un contrôle, tiens !… Et c’est ce que je vais faire d’ailleurs…

Clémence a murmuré…

- Il les a mises lui-même ce salaud !… Je l’ai vu faire…

- Ils viennent là pour nous voir prendre des fessées… Un peu logique qu’ils fassent ce qu’il faut pour, non ?

Monsieur Ménisson a envoyé Laurianne chercher Fournier. Qui s’est platement excusé… Il avait confié ce travail à deux jeunes apprenties qui, manifestement, ne s’étaient pas acquittées de leur tâche avec toute la rigueur et l’attention nécessaires… Oh, mais la coupable allait être punie. Sévèrement. Et sur le champ…

Il est revenu des cuisines avec elles. Qui baissaient piteusement la tête…

- Alors ?… Laquelle de vous deux ?

- C’est pas moi !…

- Ni moi !…

- J’y ai pas touché aux œufs… Je faisais la salade…

- Moi non plus !… Je mettais la crème anglaise dans les pots…

- Si je comprends bien c’est personne… Non, mais vous allez vous moquer du monde comme ça longtemps ?

Monsieur Ménisson a tranché…

- Assez perdu de temps… Si elles peuvent pas se décider ce sera celle-là…

Il en a attrapé une au hasard, l’a enserrée par la taille, courbée sur sa cuisse...

- Mais c’est pas juste !… C’est pas moi !…

Il lui a relevé la jupe, baissé la culotte. Avant même qu’il ait commencé à taper elle poussait des cris à ameuter tout l’hôtel. Il y a des gens qui ont ri. D’autres qui se sont levés et approchés pour mieux voir. Il a fait durer. Elle hurlait de plus en plus fort et battait l’air en mesure d’une jambe lancée de plus en plus haut… Les gens riaient de plus en plus ouvertement. De bon cœur…

- Ca t’a bien plu à toi aussi on dirait…

L’autre fille a protesté…

- Hein ?!… Mais non !… Non !… Pas du tout…

- C’est pas beau de se réjouir comme ça du malheur de ses petites camarades… Allez, viens ici !… A ton tour !…

Elle avait des fesses toutes blanches, fendues très haut, qu’elle a gardées soigneusement serrées, sans un gémissement, sans un cri, aussi longtemps qu’elle a pu. Quand il a enfin réussi à les lui faire entrouvrir il l’a laissée retomber, satisfait…

Le vieux a voulu du champagne…

- Et du bon !… Qu’on fête ça !…




- Oui, les filles, oui, alors le type de la 8, là, tout à l’heure, vous savez pas qui c’est ?

- Ben vas-y !… Accouche !

- C’est Escobar…

- Escobar !!??… C’est pas vrai !…

- Qui c’est ça, Escobar ?

- Tu viens de Belgique et tu sais pas qui c’est Escobar !

- Ben non !…

- C’est un type qui dessine des lapins…

- Mais non !… L’embrouille pas… Il dessine des fessées… Que ça… Que de nanas… Et que par des nanas… Ou plutôt il dessine presque rien que des filles qui viennent de s’en prendre une… Quand t’as le cul tout rouge et que ça te chauffe un max… Et il y en avait un de dessin comme ça – pas fini – sur sa table quand j’y ai posé le petit déj… J’ai tout de suite reconnu que c’était lui, tu parles !… Et, comme une conne, je me suis plantée là, près du lit, les yeux écarquillés… Lui, ça l’a fait rigoler… Et tout ce que j’ai trouvé à dire, c’est… « - Moi aussi, je dessine, vous savez ! » Plus nunuche on fait pas… Et j’en ai rajouté une couche… « - Vous voulez que je vous montre ?… - Si vous voulez… » Je me le suis pas fait dire deux fois… Il y a jeté un œil comme ça vite fait et il m’a dit de repasser ce soir après mon service… Qu’on en parlerait…

- Et tu vas y aller ?

- Evidemment que je vais y aller… T’as de ces questions… Je suis morte de trouille, mais je vais y aller…

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