lundi 23 mars 2009

La classe des filles ( 19ème jour )

Des chuchotements dans la nuit. La lueur tamisée d’une lampe de poche. Des rires. Un regroupement autour du lit de Martial…

- Elle dort… De toute façon elle dort…

- Non… Je vais pas rester… Ca craint… Non… Laissez-moi !

- C’est ta copine ou c’est pas ta copine ?

- Ben si, mais…

- De quoi t’as peur ?… Qu’elle aille nous dénoncer ?

- Non… Ca non… Mais ça me gêne de la savoir là…

- Tu parles !… Qu’est-ce t’en as à foutre ?… Elle sait bien ce que c’est quand même à son âge, non ?…

- Et puis elle dort, on t’dit…

- Et si elle se réveille ?

- On la fera participer…

- Ou on l’assommera…

Il y en a un qui a ri. Tout s’est tu. Un souffle plus court. Encore des chuchotements. Le lit qui grince. Un souffle éperdu. Un gémissement. D’autres. Un cri étouffé. Un autre. Une psalmodie de plaisir. Eperdue. Ca s’est apaisé. Ca a repris. Ca s’est envolé. Des bruits de baiser…

- Faut que j’y aille… Si, faut que j’y aille… Si jamais on s’aperçoit que j’y suis pas là-bas…




- Comment ça va ce matin ?… Bien dormi ?

Elle est passée de lit en lit, a pris la tension, la température dans l’oreille…

- Vous vous portez comme des charmes… Demain je vous vire… Tous… Alors profitez bien de votre journée…

Elle s’est retournée sur le pas de la porte avant de disparaître…

- Et n’oubliez pas la douche…




- C’est moi qui l’emmène… Tu y es allé hier…

Fermement. Par le bras. Il ne m’a lâchée que sous la douche…

- Tu t’es branlée cette nuit…

Sur le ton de la simple et tranquille constatation…

- Hein ?!… Mais ça va pas !… Jamais de la vie… T’es pas bien !…

- Si !… Tu t’es branlée… Je t’ai entendue… Oh, mais il y a pas de honte, hein !… Faut dire qu’il y avait de quoi… Elle en était Noémie… Trois types pour elle toute seule c’est la fête… Elle aurait tort de pas en profiter…

Il a marqué un long temps d’arrêt…

- Ca te tenterait pas, toi ?

- Oui, ben alors là sûrement pas !… Il y a pas de risques !…

- C’est bien vrai ce mensonge ?… Personne te connaît ici… Personne le saurait… Même pas Noémie… Il y a des occasions qui se laissent pas passer, tu sais ! Parce qu’elles ne se représentent jamais… Et qu’il ne nous reste, plus tard, que le regret de ne pas les avoir saisies et d’avoir laissé les préjugés décider à notre place…

- Mais non, c’est pas ça, non, mais…

Il s’est emparé, d’autorité, de mon gant de toilette…

- Donne !… Tu fais pitié, là, à te contorsionner dans tous les sens pour essayer, sans succès, de te laver le dos…

Il a vigoureusement frotté. Les omoplates. Entre les omoplates. Plus bas. Les reins. Plus bas encore. J’étais incapable de dire quoi que ce soit. De faire quoi que ce soit. Incapable d’empêcher quoi que ce soit. Au contraire : j’ai imperceptiblement écarté les fesses pour qu’il puisse s’insinuer entre elles. Dans mon cou il y a eu son souffle. Tout près. Ses mains sur mes seins. Qui en ont fait rouler les pointes. Son désir d’homme plaqué contre moi…

- Viens !… Viens !… On va rejoindre les autres…

Je n’ai pas protesté. Je n’ai pas résisté. Il m’a soulevée à bras le corps. Emportée. J’ai fermé les yeux…




Il m’a ramenée sur mon lit. Il y a eu ses mains. D’autres mains. Il y a eu sa bouche. Une autre. Encore une autre. Leurs doigts. Leurs lèvres. Qui ont couru sur moi. Qui m’ont parcourue. Apprise. Habitée. Je me suis abandonnée à eux. A leur désir de moi. Il y en a un qui s’est fait impatient. J’ai rouvert les yeux sur lui. Il voulait. Il me voulait. Tant. J’ai refermé les jambes sur lui. J’ai emprisonné son plaisir. Et j’ai définitivement perdu toute notion de tout. Il y a eu lui. Un autre. Les deux autres. Encore lui. Il y a eu mes cris. A pleine gorge. Mes feulements. Mes ruades. Houle. Ressac. Vagues. Tempête…




Ils m’ont déposée sur la rive. S’y sont échoués avec moi.Satisfaits. Repus…

- Tu n’as pas honte ?

- Hein ?… Honte ?!… Honte de quoi ?…

- Et elle demande de quoi !… Non, mais tu te fiches de nous ?!… Est-ce que tu te rends seulement compte de ce que tu as fait ?

- Vu son air ahuri ça m’étonnerait…

- Bon, alors on te résume… Tu débarques ici hier avec une flemmingite aigüe… T’y trouves trois mecs installés… Au lieu de repartir aussitôt, comme aurait fait n’importe quelle fille à ta place, tu t’incrustes, ravie de l’aubaine…

- Mais non, mais…

- Laisse-nous finir !… L’infirmière vient t’examiner… Normal… Tu aurais pu lui demander d’aller faire ça dans la petite pièce à côté… Elle aurait pas refusé… Mais non, penses-tu !… T’étais bien trop contente de pouvoir tout nous déballer sous le nez…

- Mais c’est pas vrai !…

- Après ça Lionel veut gentiment te montrer où se trouve la douche… Tu trouves rien de mieux que de l’enfermer là-dedans avec toi…

- Mais c’est lui !… C’est lui !… C’est obligatoire, il a dit…

- N’importe quoi !… Vraiment n’importe quoi…

- Et quand bien même il l’aurait dit !… Tu l’aurais cru ?… Personne croirait une chose pareille… Même la dernière des dindes…

- Quant à ce qui vient de se passer là, maintenant, tu admettras avec nous que tu t’es comportée de façon parfaitement inqualifiable… Une femme qui se respecte vraiment ne s’offre pas, comme ça, au premier venu…

- Surtout quand ils sont trois…

- Et de façon aussi délibérément impudique…

- Non… Tu sais ce que tu mériterais ?… C’est une bonne correction… Tu l’aurais vraiment pas volée…

Sans un mot je me suis retournée sur le ventre…

- En plus !… Alors là !… Ah oui que tu la mérites !… Ah oui !…

Une main s’est posée sur mes fesses. Une autre… Elles se sont élancées…

4 commentaires:

  1. Pfff il fait chaud chez vous...

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  2. C'est pas plus mal qu'il fasse chaud, non?
    Amicalement à vous... A bientôt...

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  3. ho! je ne m'attendais pas à ça... mais je ne vais pas prétendre que cette tournure innatendue des évènements soit pour me déplaire...

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  4. Je ne crois pas qu'il y ait grand monde à qui ça déplaise en fait!!! Pas à moi en tout cas...

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