jeudi 9 janvier 2020

Fessées punitives (37)


Émilie a éclaté de rire.
‒ T’as de ces questions, toi !
‒ Te moque pas ! Dis-moi !
‒ Non, mais attends ! Tu jouis comme une petite folle. Tu brames à en faire trembler les murs. Et tu me demandes si on s’est rendu compte ? Mais faudrait être sourd. Et aveugle.
‒ On aurait pu croire…
‒ Quoi ? Que c’était des cris de douleur ? Mais bien sûr ! Prends-les bien pour des lapins de trois semaines ! Quand on jouit, on jouit. Et ça ressemble à rien d’autre. Sans compter que t’avais une façon de gigoter de la croupe qui ne laissait planer absolument aucun doute.
‒ Ils ont dû…
‒ Ah, ben ça ! Tu penses bien que tout le monde s’est régalé. Surtout les mecs. Les mecs, ce sera toujours des mecs.
‒ Ils te l’ont dit ?
‒ Pas directement, non. Évidemment. Mais j’ai eu des échos par Bérengère et Océane.
‒ Et Étienne ? Il a réagi comment ?
‒ Il m’a rien dit. Et il me dira rien. Lui, de toute façon, pour savoir ce qu’il pense. Mais il donnait pas vraiment l’impression de s’ennuyer. D’autant qu’il était à la manœuvre.
‒ Quand j’y pense Non, mais j’ai honte. Comment j’ai honte !
‒ Et t’adores ça.
‒ Hein ? Oh, non, Émilie, non !
‒ Tu peux le dire, tu sais ! Ça me choque pas.
‒ Oui, mais quand même, non !
‒ T’en es si sûre que ça ?
‒ Oui.
‒ C’est un oui qui manque sacrément de conviction
‒ Je t’assure…
‒ Dis-moi, Lucile, qu’est-ce que tu vas faire aujourd’hui ?
‒ Aujourd’hui ? Je sais pas.
‒ Moi, si ! Tu vas aller trouver, tour à tour, Océane et Bérengère. Pour leur reposer exactement la même question que celle que tu viens de me poser. Pour avoir un autre son de cloche ? Non. Tu la connais la réponse. Tu sais très exactement ce qu’il en est. Non. Pour la réactiver ta honte. Et pour avoir honte d’aimer avoir honte.
‒ Tu…
‒ Ça te déstabilise complètement. C’est normal. C’est tout nouveau. C’est quelque chose que tu n’avais encore jamais éprouvé. Qui est forcément un peu effrayant au début, mais quand tu te seras habituée, quand tu auras accepté que ce soit en toi, tout t’apparaîtra d’une façon complètement différente, tu verras.
‒ Tu crois ?
‒ Non. Je suis sûre. Ferme les yeux !
‒ Pourquoi ?
‒ Allez, ferme les yeux, j’te dis ! Et imagine ! Il y a un café, à côté de la fac, où j’ai mes habitudes. Où il n’y a que des étudiants. Ou pratiquement. Je t’y emmène. On est une dizaine, là, à la même table. Je te présente. « C’est Lucile. Une amie. Elle vient de se prendre une de ces fessées ! » Tous les regards convergent vers toi. Il y a des sourires. Ironiques. Des rires. Des filles chuchotent aux oreilles les unes des autres. J’enfonce le clou. « Non, parce que j’aime pas qu’on me prenne pour une imbécile. » Tu es morte de honte, toi, la femme mûre, devant tous ces petits jeunes qui ricanent. Qui se moquent. Et qui salivent. « On pourrait pas voir le résultat ? » Imagine ! Tu ressentirais quoi ?
‒ Je…
‒ Oui ?
‒ C’est horrible. Effrayant.
‒ Et tellement jouissif. Non ?
‒ Si !
‒ Alors imagine le jour où ce sera pour de bon !

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