jeudi 30 janvier 2020

Agathe et la fessée (3)


Elle n’en revenait pas.
‒ Ça y est, Maxime ! Ça y est ! J’y croyais pas que ça m’arriverait un jour, mais ça y est !
‒ J’ai vu, oui ! Et entendu.
‒ Tu crois que c’est à cause d’elle ? De ce qu’elle s’est pris une fessée ?
‒ Ça, il y a que toi qui peux savoir.

Elle était perplexe.
‒ Si c’est ça, je vois vraiment pas d’où ça peut me venir. Parce que j’ai jamais eu de fessées quand j’étais gamine. Il y en a jamais eu autour de moi. Ça m’a jamais préoccupée plus que ça. Non, je vois pas.
Elle soupirait.
‒ Et pourtant il y a quelque chose qui me dit que ça a à voir. Que s’il y avait pas eu elle, à côté, ça me serait jamais arrivé.

Dix fois par jour, elle remettait le sujet sur le tapis.
‒ Je me demande. Je me demande vraiment.
Ce qu’elle se demandait aussi
‒ C’est un jeu entre eux ou il la punit vraiment ? À ton avis ?
Je n’en savais fichtre rien.
‒ Oui, ben moi, je crois que c’est « pour de vrai ». Je le sens. Même si elle est d’accord pour les recevoir, les fessées. Qu’elle sait qu’elle les mérite
Et elle se lançait dans des supputations à n’en plus finir.
‒ Peut-être qu’elle le trompe. Qu’elle peut pas s’empêcher. Ça peut être ça. Ou bien alors elle fait des emprunts à tire-larigot derrière son dos pour se payer des tas de fringues. Ça se pourrait aussi. À moins encore qu’elle ait un caractère de cochon et qu’elle s’en prenne à tout le monde. Au boulot. Aux repas de famille. Partout. Qu’est-ce t’en penses, toi ?
‒ Que ça peut être complètement autre chose. Qui nous vient pas à l’idée.
‒ Faudrait bien qu’on sache pourtant.
‒ Pourquoi ?
‒ Mais parce que, enfin !

Elle faisait en sorte de la croiser sur le palier.
‒ On croirait pas à la voir comme ça, hein !
D’échanger quelques mots avec elle.
‒ Non, on croirait vraiment pas.
‒ Tu voudrais quand même pas que ce soit écrit sur sa figure !

Le soir, souvent, je me faisais pressant.
Maintenant qu’elle avait eu une première fois du plaisir
Mais elle me repoussait doucement.
‒ Non, Maxime, non ! J’ai trop peur.
‒ Peur de quoi ?
‒ Que ça revienne pas Que ça ait été juste une fois comme ça

Seulement, le mardi suivant
‒ T’entends ?
J’entendais, oui.
‒ Ils remettent ça.
Son souffle dans mon cou. Ses mains sur moi.
‒ Ils remettent ça ! Ils remettent ça !
Elle m’a voulu en elle. Elle m’a enfoui en elle.
‒ Oh, Maxime ! Oh, Maxime !
Et ses cris de bonheur ont répondu, en écho, à ceux, retentissants, que la voisine poussait sous les claquées.

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