Ça l’avait excité, Julien,
de fesser Océane. Est-ce qu’il pouvait en être autrement ?
Bien sûr que non ! Je n’étais pas complètement idiote.
Aussi n’ai-je pas été surprise qu’il n’ait rien eu de plus
pressé, une fois tout le monde parti, que de m’attirer contre lui,
son désir déployé contre ma cuisse. De m’entraîner dans la
chambre, de me pousser vers le lit et de me faire fougueusement
l’amour. J’ai joui, heureuse, dans ses bras. Il était à moi. À
moi ! Et à personne d’autre. Elle était à moi, sa queue.
C’était en moi qu’elle se déversait. C’était en moi que
cheminait sa semence.
Je
n’ai pas réussi à m’endormir. Il était à moi, oui, mais
Océane, de son propre aveu, s’ingéniait à briser les couples,
s’y employait avec délectation. Alors est-ce qu’on y avait eu
droit, nous aussi ? Est-ce qu’elle s’était efforcée de
nous séparer, Julien et moi ? Si j’y réfléchissais
tranquillement maintenant, à tête reposée ? Il m’est peu à
peu revenu des conversations qu’on avait eues, des propos qu’elle
avait tenus. Et oui. Oui. Pas le moindre doute possible. Oui. Et moi
qui lui faisais confiance ! Quelle petite saloperie ! Ah,
elle l’avait méritée, sa fessée, ah, oui, alors ! Et je me
la suis repassée, bien en détail, avec délectation. Comment ils
s’imprimaient bien en profondeur sur son derrière les doigts de
Julien. Comment elle le trémoussait en cadence son petit croupion.
Et ce rouge ardent dont il se colorait délicieusement ! C’était
du plus bel effet vraiment ! Je me suis complaisamment attardée
sur ces images. Je les ai fait revenir inlassablement. Encore et
encore. Voluptueusement. Tant et si bien que c’est redevenu
lancinant entre mes cuisses. Que je n’ai pas pu me retenir. Que j’y
ai laissé s’aventurer un doigt. Qui y a clapoté. Qui a voulu
s’aventurer plus loin. Qui s’est fait exigeant. Au risque de
réveiller Julien.
Je
me suis levée sans bruit. Je me suis rendue, à pas de loup, jusqu’à
la salle de bains, assise, dans l’obscurité, sur le rebord de la
baignoire. Et j’ai reconvoqué Océane. Je lui ai remis les fesses
à l’air. Il les a à nouveau claquées, Julien. Avec conviction.
Oui ! Qu’il tape ! Encore ! Plus fort ! Elle
méritait. Comment elle méritait ! Vouloir nous séparer, lui
et moi ! Non, mais quelle infâme petite ordure elle faisait !
Les claques s’abattaient. Avec force. Quel plaisir j’ai pris à
voir rougir son cul. Qui s’agitait. Qui ondulait. Qui se
tortillait. Qui ne laissait rien ignorer de ses secrets les plus
intimes. Quel spectacle réjouissant c’était que de les voir ainsi
exposés à la vue de tous. Comment elle devait avoir honte !
« T’arrête pas, Julien, hein, surtout ! Tape ! Le
plus fort que tu peux. Tape ! Fais-la brailler ! Fais-la
hurler ! Fais-la supplier ! » Lui, il ne demandait
pas mieux. Au contraire. Et il a donné sa pleine mesure. Et elle
s’est égosillée. Elle a bramé. Elle a meuglé. Elle a rugi. Moi
aussi. J’ai feulé mon plaisir. À pleine gorge. Je l’ai déferlé
sans la moindre retenue.
Je
me suis immobilisée. J’ai retenu mon souffle. J’ai écouté.
Aucun bruit en provenance de la chambre. De toute façon, Julien,
lui, quand il dormait, la maison aurait bien pu s’effondrer que ça
ne l’aurait pas réveillé.
Je
suis restée assise sur le rebord de la baignoire. Maintenant que les
ondes de mon plaisir s’étaient estompées, que j’avais recouvré
mes esprits, je ne pouvais me défendre d’un certain sentiment de
malaise. J’avais éprouvé une satisfaction intense à voir Julien
fesser Océane. Et pire encore, je m’étais donné du plaisir en
évoquant la scène. En la revivant. Ce n’était pas moi, ça. Ça
ne me ressemblait pas. Et pourtant…
J’ai
tenté de me rassurer. C’était parce qu’Océane avait envisagé
de me séparer de Julien, tout ça. C’était humain comme réaction.
Jamais par ailleurs… Jamais, lors des fessées qu’avaient reçues
Émilie ou Bérengère, je n’avais éprouvé quoi que ce soit de
cette nature. Jamais ? Une petite voix en moi, lancinante, n’en
était pas si sûre, prétendait qu’il ne s’en était fallu d’un
rien et que sûrement la prochaine fois, maintenant qu’un verrou
avait sauté…
J’ai
haussé furieusement les épaules. Oh, et puis zut ! Zut !
Et
je suis retournée me coucher.
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