‒ On
déjeune ensemble ?
Oh,
elle demandait pas mieux, Océane. Elle demandait pas mieux. Au
contraire.
Et,
à midi, je suis passée la chercher au
magasin.
L’arrière-salle
du petit restaurant derrière la mairie. On s’est attablées. On a
commandé. Et elle a froncé les sourcils.
‒ Qu’est-ce
t’as ? Tu
fais la gueule ?
‒ Il
y a de quoi, non ?
Elle
m’a jeté un regard interrogateur.
‒ De
quoi ! Je vois pas. Explique-toi !
‒ Tu
vois pas ! T’as pas essayé de me séparer de Julien
peut-être ?
‒ Mais
non !
‒ Arrête !
Je t’en prie, arrête ! Tu me l’as pas débiné tant que tu
pouvais. Qu’il était
prétentieux. Qu’il était pas fiable. Que sûrement c’était
quelqu’un qui faisait ses petits coups en douce. J’en passe et
des meilleures.
‒ Je
t’ai expliqué. C’est avec tout le monde que je suis comme ça.
Je vous ai pas particulièrement visés, Julien et toi.
‒ Ce
qui change pas
grand-chose au problème.
‒ Ça
arrivera plus. Maintenant que j’en ai pris conscience. Et
que c’est pour ça,
entre autres, que j’ai été punie l’autre jour.
‒ Ce
qui t’empêchera sûrement
pas de recommencer.
‒ Je
te jure que non.
‒ N’empêche
que ça me reste en travers de la gorge. Et que ça pourra plus
jamais être comme avant
maintenant, toutes les
deux.
‒ Tu
m’en veux tant que ça ?
‒ Franchement,
oui.
‒ Mais
c’est pas possible, enfin !
On est amies. Je veux
qu’on le reste. Absolument.
J’en ai besoin, moi.
Qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce que tu veux que je
fasse ? Dis-moi !
Tu veux me punir ?
De ta main ? Fais-le !
‒ Ça
me défoulerait à défaut d’autre chose.
‒ Eh
bien, allez alors ! Allez ! Je pose mon après-midi.
Et
on s’est retrouvées toutes les deux chez moi.
‒ Déshabille-toi !
Elle
l’a fait. Sans un mot. Complètement. Entièrement. Et elle est
restée là, nue, tête basse, à attendre.
‒ Tu
n’as rien à me dire ?
‒ Si !
C’est moche ce que je t’ai fait. Très moche. Je regrette. Je te
demande pardon.
Je
l’ai saisie par la nuque, entraînée jusqu’au canapé, fait
s’agenouiller, se pencher en avant.
Les
marques de la fessée que Julien lui avait donnée étaient encore
bien présentes. En pourpre. En rouge grenat. Et en jaunâtre par
endroits. Ou en bleuâtre.
Je
les ai longuement contemplées. Avec un intense sentiment de
satisfaction dont je ne me suis pas défendue. Que j’ai, au
contraire, accueilli sans en éprouver, cette fois, la moindre
culpabilité.
J’ai
passé mon doigt sur toute la surface de son derrière meurtri. Je
l’y ai enfoncé par endroits.
‒ Ça
fait mal ?
Elle
gémissait.
‒ Oui.
‒ Et
là ?
‒ Aïe !
Aussi. Pire.
Je
lui ai susurré à l’oreille.
‒ C’était
rien, ça. Rien du tout. C’est à la ceinture, maintenant, que je
vais te le faire. Une ceinture de Julien. Comme il se doit.
Elle
a frémi. Elle s’est crispée. Et elle a murmuré.
‒ Fais
ce que tu veux ! J’ai mérité que tu me punisses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire