jeudi 12 décembre 2019

Fessées punitives (33)


Dans un demi-sommeil, j’ai vaguement perçu qu’il faisait jour, que Julien se levait sans bruit, qu’il se douchait, qu’il venait me déposer un rapide baiser sur les lèvres.
‒ À ce soir, amour !
J’étais bien. J’ai longuement somnolé. Des images me sont venues. Revenues. Les mêmes que la veille au soir. Océane. Océane, le cul à l’air, se faisant copieusement fesser par Julien. Océane criant sous les claquées. Océane se tortillant de douleur et ne laissant rien ignorer de la façon dont elle était faite. Je les ai longuement caressées, ces images. Je m’en suis délectée. Je m’en suis repue.
Et puis, c’est Bérengère qui a voulu venir prendre sa place. Je l’ai repoussée avec agacement. Qu’est-ce qu’elle venait fiche là, elle ? Que j’aie du plaisir à évoquer la fessée d’Océane, oui, rien de plus légitime. Elle avait tenté de me séparer de Julien. Mais Bérengère ! Elle ne m’avait rien fait, Bérengère. Et pourtant ! Ça a insisté. Ça a absolument venu s’imposer. Mes doigts se sont égarés à la recherche de moi-même. Je me suis secouée.
‒ Tu es folle, ma pauvre fille ! Tu es complètement folle !
Je me suis levée. Je me suis activée. La lessive. Le ménage. Mais c’est resté là toute la matinée en arrière-fond. Une interrogation. Une inquiétude. Est-ce que j’étais détraquée ? Ou pire, perverse ?

C’est en tout début d’après-midi que je me suis décidée à aller voir Émilie. C’était la seule à qui je pouvais parler de tout ça à cœur ouvert. Océane ? Il n’en était évidemment pas question. Quant à Bérengère, c’était Bérengère. Et mes états d’âme risquaient de lui passer à cent mille lieues au-dessus de la tête.
Émilie m’a écoutée avec beaucoup d’attention. A souri.
‒ Tu crois que j’ai fait quoi, moi, hier soir, juste après ? Eh bien, je suis allée voir mon copain Alex. Qu’est super. Qui pose pas de questions. Et qui me dépanne quand j’ai impérieusement besoin d’un mâle. C’est normal que ça excite d’assister à une fessée, attends ! Moi, en tout cas, ça me le fait à chaque fois. Mais c’est pas pour autant que j’ai recours à Alex à chaque fois, hein ! Ça dépend. De plein de trucs. Et toute seule, comme t’as fait, toi, là, c’est pas mal non plus.
‒ Mais je croyais que… Tu m’avais dit…
‒ Que c’était la recevoir qui m’excitait. Aussi, oui. C’est pas incompatible. Ça t’étonne ?
‒ Oui. Non. Je sais pas. Je suis un peu paumée.
‒ C’est les deux côtés de la même médaille en fait. Et maintenant que tu as goûté à celui-là, il y a toutes les chances que tu sois tentée par l’autre.
‒ Tu veux dire que ça va me plaire d’en recevoir ?
‒ En quelque sorte, oui.
J’ai fait la moue.
‒ Je me vois vraiment pas dans le rôle.
‒ C’est sans certitude absolue non plus, mais suppose que tu doives en recevoir une demain Comme ça t’a remuée d’assister à celle d’Océane hier et, rétrospectivement, à celle de Bérengère, l’autre jour, qu’est-ce que tu vas te dire ? Ben, que peut-être bien que les autres, elles vont ressentir la même chose que toi. Probable, même. Qu’elles vont prendre un certain plaisir à te voir en ramasser une. Moi, ce sera le cas, ce qu’il y a de sûr. Et ça va déclencher quoi, chez toi, de savoir ça ? Tu vas avoir honte. Encore plus honte que les autres fois, oui. Mais, en même temps, l’idée que, grâce à toi, elles éprouvent une certaine jouissance, est-ce que ça va te laisser indifférente ? Est-ce que ça ne va pas provoquer chez toi, en retour
‒ Oui. Je comprends. Ça se tient ce que tu dis là. Ça se tient.
‒ Après, tu verras par toi-même. Parce que les expériences des unes ne coïncident pas forcément exactement avec les expériences des autres.
‒ Oui, mais alors si ça devient aussi jouissif que ça d’en recevoir…
‒ Ça ne sera plus dissuasif ? On va délibérément chercher à en mériter ? Oui, eh bien alors là, détrompe-toi ! Pas du tout ! Au contraire. Parce que la honte qui va avec ces sensations-là, aussi agréables soient-elles, elle est d’une telle intensité, elle est si bousculante que t’as pas la moindre envie d’aller volontairement la chercher.

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