mardi 26 mai 2015

Fessées croisées (29)

31 juillet 2012


– Excellent ! Très bien ton idée de la grange… Tant qu’ils s’imagineront que c’est là-bas que ça se passe, et le matin en plus, ils iront pas se préoccuper de ce qu’on peut bien fabriquer l’après-midi…
– Sauf qu’ils vont sûrement pas se contenter d’imaginer… À un moment ou à un autre va bien falloir que t’y passes…
– Je sais, oui…
– Le mieux… On y va ?
– Maintenant ?
– Ce sera fait…
– Ils vont venir, tu crois ?
– Tu parles s’ils vont venir… Pas besoin de t’en faire qu’ils sont en embuscade aux fenêtres des chambres là-haut… Et que dès qu’ils vont nous voir prendre le chemin de la grange ils vont se précipiter… Dans cinq minutes ils nous tombent dessus…
– Bon, ben allez !

– Comment ça me fait drôle !
– Et moi donc ! T’es prête ?
– Mais oui, je suis prête… Oui… Eh ben alors ! Vas-y ! Qu’est-ce t’attends ?
– Tu m’en voudras pas ?
– Mais non ! Bien sûr que non ! Allez, lance-toi ! On n’y arrivera jamais sinon…
Un premier coup… En surface… Léger… Hésitant… Un autre… Un troisième…
– Ça va ?
– Mais oui, ça va… Je suis pas en sucre… Tape, bordel ! Tape ! Fais pas semblant… Ça va pas être crédible sinon quand ils vont arriver…
Alors j’ai tapé… Avec allant… De plus en plus d’allant… Avec conviction… De plus en plus fort… De plus en plus vite… Elle a gémi… J’ai jeté un coup d’œil dehors…
– Mais qu’est-ce qu’ils font ?
– Continue ! T’arrête pas ! S’il te plaît, t’arrête pas !
Elle a crié… Sangloté… Encore crié…
– Mais t’arrête pas ! Je t’en supplie, t’arrête pas !

– Eh ben, dis donc !
– Ouche ! Hou la la ! Comment c’était bon !
– Mieux qu’avec Charles ?
– Ça ! Il y a pas de comparaison…
– Ils sont pas venus en attendant…
– Oui… C’est bizarre… Il y a quelque chose qui m’échappe, là…

Mélanie finissait de déjeuner toute seule sur la terrasse…
– Où ils sont ?
– Je sais pas…
– Et tu les as pas vus ?
– Si ! Mais ça fait un moment… Par là ils sont partis… Ils avaient l’air pressé…
– Par là ? Qu’on est connes, mais qu’on est connes ! Et dire qu’on n’y a pas pensé… Ni l’une ni l’autre… Parce que par là c’est la grange…
– Oui… Et alors ?
– Et alors il y a un espèce de grenier au-dessus… On y mettait le foin dans le temps… Et les lattes du plancher sont tellement disjointes – t’as des trous comme ça – que tu vois tout ce qui se passe en-dessous…
– Ah, ben d’accord ! Ils ont dû être sacrément à la noce, dis donc !
– Si vous m’expliquiez, là, les filles ? Je suis complètement larguée…
On n’a pas eu le temps… Parce qu’ils ont surgi à l’angle de la maison et que Charles a dit qu’il avait à lui parler à Christine…
– Tu viens ?
À moi aussi il avait à parler Gilles… Et il m’a emmenée dans la chambre… Enlacée… Poussée sur le lit… Son plaisir… Mon plaisir… Encore son plaisir… Encore mon plaisir…
On a repris notre souffle… Et nos esprits… Blottis l’un contre l’autre…
De l’autre côté de la cloison, Christine s’est envolée… Gilles a ri…
– Tu l’entends ? C’est de ta faute tout ça… Faut dire aussi que tu es vraiment très douée… Si, c’est vrai, hein ! Je te soupçonnais pas ces talents… Il va falloir les exploiter à fond…
– Comment ça ?
– J’ai ma petite idée… Tu sauras… Le moment venu… Mais dis-moi… Tu aimes lui faire, toi ?
– Oh, ben oui… Oui… Je lui ferais pas sinon…
– Tu adores… Ça se voyait… Tu étais toute transfigurée… Jamais je t’avais vue comme ça… Et elle ? C’est comment quand elle te le fait ?
– Je sais pas… Ça s’explique pas, ça… Ça se sent…
– Qu’est-ce tu préfères ? Que ce soit elle ou que ce soit toi ?
– Qui le fasse ? Oh, moi ! Moi !

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