15 heures
Christine
s’est redressée sur un coude…
– Tu
crois qu’ils sont déjà là-haut Gilles et Charles ? Qu’ils
sont arrivés ?
– Oh,
ça, sûrement… Tu penses bien qu’ils se sont précipités… Dès
qu’on a été parties…
– Bon,
ben ils doivent être rassurés… Il y a pas de mecs…
– Oui…
Oui… Encore que…
– Que
quoi ?
– Ben,
je sais pas… Moi, à leur place, je me dirais qu’elle a très
bien pu nous parler Mélanie… Nous prévenir qu’ils avaient
essayé de lui tirer les vers du nez… Nous conseiller d’être
prudentes…Qu’ils risquaient de nous tomber dessus… Et qu’on a
pu prendre des dispositions en conséquence du coup…
– Tu
crois qu’ils réfléchissent aussi loin ? Tu parles ! Je
suis bien tranquille que de toute façon ça leur est même pas venu
à l’idée que Mélanie ait pu se rendre compte de quoi que ce
soit… Ils sont persuadés qu’ils l’ont manœuvrée comme des
chefs…
– Et
ce qui va complètement les tranquilliser, c’est quand je vais te
donner la fessée tout-à-l’heure…
– Je
sais pas… Je me demande si c’est pas complètement idiot tout
compte fait…
– Tu
te défiles ?
– C’est
pas que je me défile, non… C’est que c’est pas si simple que
ça en a l’air…
– Comment
ça ?
– Ben,
l’idée, c’est que Charles, s’il te voit m’en flanquer une,
il va forcément en conclure que celle de l’autre jour, c’était
toi aussi… Que donc il y a pas mec sous roche… Ça va le
tranquilliser… Il ne va plus se préoccuper de ce que je peux bien
fabriquer l’après-midi… Et j’aurai les coudées franches pour
aller retrouver mon petit Jaufret…
– Ça
paraît logique…
– Oui,
ben on a tout faux…
– Comment
ça ?
– Ce
que je lui ai raconté à Gilles, l’autre soir, quand il s’est
rendu compte que j’en avais pris une, c’est que j’avais TESTÉ
avec toi… Pour voir ce qu’on ressentait… Avant de le laisser
faire, lui…
– Oui…
Et alors ?
– Ben
alors si on recommence, ça change complètement de sens… Ça fait
plus du tout la fille qu’a voulu tester, mais la fille qui y est
accro au truc… Avec toutes les chances qu’elle recommence…
Encore et encore…
– J’y
avais pas pensé, mais ça se tient, oui…
– Et
ils vont réagir comment à ton avis ?
– Charles,
je sais pas trop… Mais Gilles, il est très voyeur…
– Eh
ben voilà ! On va les avoir sans arrêt à l’affût… À se
rincer l’œil… À espérer pouvoir le faire en tout cas… Si
bien que fessée ou pas fessée on est de toute façon condamnées à
être fliquées…
– C’estgai…
– Je
peux faire une croix dessus Jaufret du coup… Et toi sur Enzo…
– Il
doit bien y avoir une solution…
– La
seule que je voie, c’est de jouer franc jeu…
– Hein ?
Mais ça va pas !
– Non,
mais pas complètement… Je suis pas idiote… Juste pour la fessée…
On leur dit… On avoue… Ils vont forcément vouloir qu’on le
fasse devant eux…
– Ah,
ben ça !
– Pourquoi
ils iraient perdre leur temps à nous surveiller du coup ? Il y
a plus aucune espèce de raison… Et on aura à nouveau les coudées
franches…
– Pas
mal vu, oui ! Bien vu…
22 heures
– On
se dit tout, Gilles, hein ?
– Ben,
bien sûr…
– Alors
faut que je te dise un truc… Mais tu vas pas te fâcher au moins ?
– Mais
non ! C’est quoi ?
– C’est
que… Oh la la ! C’est pas facile… C’est que…
– C’est
que quoi ?
– Avec
Christine des fois…
– Eh
bien ?
– On
se donne la fessée…
– Ah,
oui ! Voyez-vous ça !
– C’est
parce que… Comme Charles la tarabustait avec ça, qu’il arrêtait
pas de lui demander, elle a voulu voir ce que ça faisait avant…
– Et
elle y a pris goût…
– Un
peu…
– Et
toi aussi…
– Non…
Enfin si ! Quand même…
– Et
vous faites ça où ? À la plage l’après-midi ?
– Oh,
non… Non… C’est bien trop dangereux… Il pourrait venir du
monde… Non… Le matin, quand on a déjeuné, dans la grange derrière le verger…
– Quelles
petites cachotières vous faites ! Tu sais ce que ça
mériterait ? Hein ? Tu sais ?
– Oui…
– Quoi ?
– Une
bonne fessée…
– Que
tu vas recevoir… Pas plus tard que tout de suite…
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