mardi 5 mai 2015

Fessées croisées (26)

14 heures 30


Bon alors on faisait quoi ? On y allait quand même ?
– Évidemment qu’on y va… On change rien… Ce serait passer aux aveux… Non… On prend la voiture… Comme d’habitude… On avisera en cours de route…

– Je sais pas ce que vous en pensez, mais je crois quand même que le plus sage, c’est de pas remettre les pieds là-bas… Du moins pour le moment… Jusqu’à ce qu’on sache à quoi s’en tenir vraiment…
Oui, ça allait de soi, ça… Oui… Parce qu’à l’évidence il y avait pas cru une seule seconde Charles que c’était moi qui lui avais flanqué la fessée à Christine…
– Ils flairent quelque chose…
– Et ils vont essayer d’en avoir le cœur net…
– Ils vont quand même pas aller jusqu’à nous suivre ?
– Ou à nous faire suivre ?
– Oh, alors ça !

Bon, mais alors concrètement on allait faire quoi, là, maintenant ?
D’abord mettre les garçons au courant de la situation… Ça s’imposait…
Mélanie a proposé d’appeler Ludo…
– Il préviendra les autres…
Et puis on allait s’offrir une gentille petite virée magasins… Pour commencer…
– Oui… Parce qu’on va pas passer toute l’ après-midi à ça non plus…
– Ce qu’il faudrait après, c’est se trouver une petite plage tranquille… Quelque part à l’écart…
Elle en connaissait une Mélanie…
– Où il vient jamais personne… Où on peut se baigner à poil si on veut…

– C’est génial…
– Oui, hein ! Et faut connaître… Parce que pour la dénicher celle-là…
– Si quelqu’un arrive on l’entendra forcément en plus…
– Sauf s’il laisse sa voiture à l’autre bout là-bas et s’il finit à pied…
– Oui, mais ça, à moins d’avoir une raison pour le faire…
– Il aurait une sacrée surprise en tout cas le type… Trois petits culs tannés de frais comme ça…
– Ah, ça, pour les avoir tannés on les a tannés…
– Christine surtout… Elle l’a dans un état…
– Oui, mais attends ! Deux l’une sur l’autre elle a reçues… Alors forcément…
– Vous savez ce que je me dis ? Ben qu’il faudrait les mettre sur la piste nos chers maris… S’ils nous savaient ici, toutes sages, toutes mignonnes, ils seraient rassurés… Et on aurait à nouveau les coudées franches… Parce qu’il va vite me manquer, moi, Jaufret… Surtout maintenant…
– Vous voulez que je m’en occupe ? Non… Parce qu’à tous les coups je vais repasser à l’interrogatoire, moi… Dès ce soir si ça se trouve… Alors suffit que je leur explique bien en détail où on a passé l’après-midi et je vous parie ce que vous voulez que demain ils débarquent là-haut pour vérifier que vous êtes bien là… Et qu’il y a pas de mecs avec vous…
– Oui… Sauf que la seule chose…
– C’est ?
– C’est que ça leur prouvera pas pour autant que c’est bien moi qui la lui ai donnée la fessée à Christine hier…
– Elle a raison… Ça a parfaitement pu être quelqu’un d’autre… Ici ou ailleurs…
– Ce que vous êtes en train de me dire…
– C’est qu’il va falloir que t’y passes pour de bon avec elle, oui… Parce que tant qu’ils vous auront pas vues à l’œuvre ensemble toutes les deux… De leurs yeux vues… ils auront forcément un doute… Et ils vous ficheront pas la paix tant qu’ils l’auront pas levé…
– Mouais…
– Ça te poserait un problème ?
– Quoi ? Que tu me donnes une fessée ? C’est quelque chose que j’ai jamais vraiment envisagé… Mais après tout pourquoi pas ? Au point où j’en suis… Et puis si c’est le prix à payer pour qu’ils nous laissent tranquilles…
– Ça m’en a tout l’air…
– Dans ces conditions…



21 heures


– T’as vu ? Ça a pas perdu de temps… Comment ils se sont jetés sur Mélanie dès qu’on est arrivées…
– Ah, ben ça, fallait s’y attendre…

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